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La réalité en PFAS

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Autour de Lyon, les polluants éternels sont légion et il serait temps de rappeler les industriels à la raison. 


Près de Lyon, des centaines de militants envahissent l’usine Arkema pour dénoncer ses rejets de polluants éternels

Face à PFAS. Samedi, l’usine Arkema de Pierre-Bénite (Rhône) a été visée par une vaste opération militante organisée par Extinction rebellion et Youth for climate. Vert y était.

«Arkemagouilles», «Arkema nous empoisonne», «Pollueurs éternels» : le site lyonnais du chimiste Arkema a été «redécoré» par quelque 300 personnes dans le cadre d’une action coup de poing. En début d’après-midi, ce samedi, un raz de marée de personnes vêtues de combinaisons blanches s’est déversé sur l’usine, dont une grosse centaine a réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’entreprise.

Les militant·es se sont introduit·es dans l’enceinte de l’usine en découpant des grillages. © Youth for Climate

«Nous avons appelé cette opération “Journée portes entr’ouvertes” : ouvertes, car le but, c'est d’aller vers plus de transparence de la part d’Arkema sur le sujet des polluants éternels, et fermée, parce qu'on veut fermer les vannes des produits chimiques rejetés dans le Rhône par l’entreprise», a expliqué à Vert Julien, porte-parole de l’action.

De petits groupes ont notamment déployé d’immenses banderoles depuis le toit de l’usine. «Poison», pouvait-on lire sur l’une d’elles ; «Habitant·es intoxiqué·es, Arkema doit payer», indiquait l’autre. Devant l’usine, un groupe de militant·es a tenté de bloquer le portail d’accès des camions de livraison en érigeant un mur en parpaings. Plus loin, une joyeuse fanfare faisait chanter un groupe d’une centaine de personnes sous les regards agacés des forces de l’ordre, présentes en nombre.

Une groupe d’une grosse centaine d’activistes a été repoussé devant l’entrée de l’usine, où il chantait et dansait sur les airs entraînants joués par une fanfare. © Justine Prados/Vert

Le géant de la chimie Arkema est tristement connu dans l’agglomération lyonnaise pour avoir contaminé les environs en rejetant des produits chimiques pendant des années. L’usine de Pierre-Bénite produit notamment du Kynar, un thermoplastique que l’on retrouve dans les secteurs du bâtiment, des renouvelables, de la climatisation ou de l’électronique.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Justine Prados à l’usine Arkema de Pierre-Bénite. 

· La semaine dernière, les travaux de la tour des juges de l’épreuve de surf des Jeux olympiques, qui se tiendra du 27 au 30 juillet, ont débuté à Teahupo’o (Tahiti), dans l’océan Pacifique. Après avoir épuisé leurs moyens d’action légaux, les associations qui s’étaient vivement opposées au projet (notre article) ont confié avoir «lâché l’affaire». - Sud-Ouest (AFP)

· Vendredi, le tribunal de Brest (Finistère) a condamné deux sociétés formant l’un des plus gros élevages de porcs bretons à une amende de 60 000 euros chacune, dont 20 000 avec sursis, pour maltraitance animale. Celles-ci sont interdites de détenir des animaux pendant un an. Cette condamnation fait suite à la plainte de l’association L214, qui avait diffusé une vidéo montrant des bâtiments sales et des animaux blessés. - Le Monde (AFP)

· Ce lundi matin, Thomas Brail s’est (à nouveau) hissé sur un arbre en face du ministère de la Transition écologique pour demander une rencontre avec les ministres de l’Écologie et des Transports. Le militant veut obtenir le ravitaillement des «écureuils» - les activistes perché·es dans des arbres - privé·es de nourriture par les forces de l’ordre dans la ZAD de Saïx (Tarn), où elles et ils s’opposent au chantier de l’autoroute A69. - Compte X du GNSA

10 euros

Fashion faut pas. Examiné ce lundi en commission à l’Assemblée nationale, un projet de loi du parti Horizons propose d’instaurer un malus allant jusqu’à dix euros par pièce pour les vêtements issus de l’ultra fast fashion. Un modèle qui repose sur un renouvellement effréné, avec plusieurs milliers de nouvelles références proposées chaque jour. Dans le viseur de ce texte, les plateformes chinoises Shein, Temu ou Alibaba, ou encore le britannique Primark. Le projet de loi, qui prévoit aussi une interdiction totale de la publicité sur l’ultra fast fashion, sera débattu par l’ensemble des député·es la semaine prochaine. En France, 3,3 milliards de vêtements ont été mis sur le marché en 2022 - soit plus de 48 pièces par personne en un an, d’après Refashion, l’éco-organisme de la filière française de textile d’habillement.

Le Salon de l’agriculture est terminé. Et maintenant ?

On la ferme. Chambre d’écho de la crise paysanne, le Salon de l’agriculture aura vécu une édition pas comme les autres, toutefois sans effet sur sa fréquentation. Du côté des organisations syndicales, la mobilisation ne faiblit pas.

Malgré des débuts chaotiques, des visites toujours nombreuses. Inaugurée dans une ambiance survoltée le samedi 24 février (notre article), la 60ème édition du Salon de l’agriculture affiche une fréquentation similaire à celle de 2023, selon le bilan communiqué dimanche soir par son président, Jean-Luc Poulain, céréalier dans l’Oise. Plus de 600 000 personnes ont sillonné les allées de cette manifestation agricole.

Plus de 600 000 personnes ont visité le Salon cette année. © Compte Instagram du SIA2024

La mobilisation se poursuit. «Penser que tout s’arrêtera d’ici le rendez-vous avec le président de la République dans une quinzaine de jours est une erreur», a prévenu dimanche soir Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire en France), dans une interview à BFM TV. Après leur manifestation à l’Arc de Triomphe à Paris vendredi dernier, où ils avaient installé tracteurs et bottes de paille, des membres de la Coordination rurale ont annoncé de leur côté de nouvelles actions pour ce début de semaine. 

→ Le lait (un peu) mieux payé. Vendredi, un premier accord a été trouvé entre le géant Lactalis et les exploitant·es : pour le premier trimestre 2024, le prix du lait atteindra 425 euros la tonne, soit cinq euros de plus que la dernière proposition de Lactalis. Les négociations devraient se poursuivre tout le mois de mars. 

→ Un recours facilité à la main-d’œuvre étrangère. Mise à jour samedi par un arrêté ministériel, la liste des métiers en tension comprend désormais les agriculteurs, éleveurs, maraîchers, horticulteurs, viticulteurs et arboriculteurs salariés. Cette mesure devrait faciliter le recours à la main-d’œuvre extra-européenne, comme l’a souligné le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau sur X.

Jennifer Gallé

Les meilleurs nouvelles de la semaine

Cette fois-ci, Gaëtan Gabriele et Loup Espargilière s'y sont mis à deux pour vous danser les meilleures nouvelles de ces derniers jours. IVG dans la Constitution, restauration de la nature et éléphants bangladais : les raisons de se réjouir n'ont pas manqué !

© Vert

+ Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele, Jennifer Gallé, et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.