Le Conseil d'Etat décerne le prix de l'interprétation au gouvernement pour son rôle dans : "la lutte contre la déforestation causée par l'huile de palme"

La fin des avantages fiscaux pour tous les carburants à base d’huile de palme
C'est pas bio, ça? Saisi par trois associations écologistes, le Conseil d’Etat vient de mettre fin aux avantages fiscaux accordés par le gouvernement à certains carburants à base d’huile de palme.
Depuis le 1er janvier 2020, les carburants à base d'huile de palme ne sont plus considérés comme des biocarburants ; un statut qui leur conférait des avantages fiscaux. Cette mesure avait été votée par les député•e•s fin 2018 afin de ne plus contribuer à l'importante déforestation causée par la culture des palmiers à huile dans les forêts tropicales.
Mais en catimini, le gouvernement avait introduit une exception. Une note des douanes du 19 décembre 2019 avait remis un type de produits parmi la liste des biocarburants : il s'agit des PFAD - ou distillats d'acides gras, des co-produits de la fabrication d'huile de palme brute.

Cette exception a été vue par les associations comme un cadeau fait à Total. Quelques mois plus tôt, en juillet 2019, l'énergéticien avait inauguré sa bioraffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône) dédiée à la production de carburant à base d'huile de palme.
En janvier 2020, les Amis de la Terre, Canopée et Greenpeace avaient déposé un recours en référé pour demander la suspension de cette note des douanes. Cette procédure accélérée avait été rejetée par le Conseil d'Etat. Mais la plus haute juridiction administrative vient de donner raison aux ONG dans un autre recours, sur le fond du dossier.
Dans sa décision du 24 février, que Vert a pu consulter, le Conseil d'Etat indique : « En excluant de la notion de “produits à base d'huile de palme” […] les biocarburants produits à partir de PFAD, alors que les PFAD sont extraits de l'huile de palme brute […], la note d'information du 19 décembre 2019 a méconnu les dispositions législatives dont elle entendait préciser les modalités d'application ». Les juges confirment l'annulation pour « excès de pouvoir » de la partie de la note dédiée aux PFAD. L'Etat est condamné à verser 3000 euros à Greenpeace, les Amis de la Terre et Canopée.
Une décision qui devrait sonner la fin de la partie pour le gouvernement qui avait, une fois encore, tenté de maintenir cette exception lors du vote du budget, fin 2020, contre l'avis des député•e•s.

• L’Etat français ne parviendra pas à respecter son objectif de baisse de 40% des émissions de CO2 d’ici 2030: c’est la conclusion d’une étude, commandée par les quatre ONG de l’Affaire du siècle au cabinet spécialisé Carbone 4, présentée mardi. Cette étude a été remise au Conseil d’Etat, devant lequel les associations sont toujours en contentieux contre le gouvernement pour le contraindre à prendre des mesures permettant d’atteindre ses objectifs climatiques. - Actu-environnement (abonnés)
• Mercredi, le gouvernement a présenté son plan pour réduire l’impact écologique du numérique. Hélas, celui-ci ne contient aucune obligation et repose entièrement sur la bonne volonté des constructeurs et opérateurs. Par ailleurs, il met de côté l’idée d’un moratoire sur la 5G, qui figurait parmi les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. - Le Monde (abonnés)

Le réchauffement éreinte (littéralement) les ours polaires et les narvals
Un marathon pour un thon ? Dans l'Arctique, le bouleversement du climat force les ours polaires et les narvals à dépenser jusqu'à quatre fois plus d'énergie pour se nourrir, révèle une synthèse scientifique.
Ces deux mammifères superprédateurs sont programmés pour dépenser le moins de calories possible à la recherche de nourriture. Avant d'attaquer, l'ours passe, par exemple, de nombreuses heures assis à attendre la venue d'une proie. Les caractéristiques comportementales et physiques qui ont permis à ces animaux de s'économiser les rendent plus difficilement adaptables au rythme du dérèglement qui s'accélère, alertent les auteur•rice•s de cette analyse, publiée dans le Journal of experimental biology.
Alors que la banquise se réduit comme peau de chagrin (elle a perdu 13% de sa superficie par décennie depuis 1979 – Nasa), les ours polaires doivent nager de plus en plus longtemps pour se nourrir. Repérée par le Guardian, une précédente étude avait déterminé que ceux-ci nageaient désormais trois jours en moyenne pour trouver des phoques. A moins de chercher une alimentation terrestre, beaucoup moins dense : il faudrait manger 1,5 caribou ou 74 oies des neiges pour obtenir l'équivalent calorique d'un phoque.
Les narvals, ces énormes licornes des mers, chassent le flétan en apnée sous l'eau. La grande quantité d'air qu'ils peuvent stocker leur permet de se rendre à des profondeurs extrêmes – jusqu'à 1 500 mètres. Ils calculent au plus serré le temps qu'ils vont pouvoir passer sous l'eau. Mais le changement rapide de la glace en surface modifie l'emplacement des trous à travers lesquels ils comptent respirer, ce qui accentue le risque de noyade.
Au total, la fonte des glaces entraîne une « élévation des coûts moteurs » 3 à 4 fois supérieure chez ces deux animaux. Egalement menacées par l'ouverture des activités humaines dans cette région du monde, les populations d'ours polaires devraient chuter d'un à deux tiers d'ici la fin du siècle, indique l'analyse.

Sasha contre les sashimis
Insta(good)food. AgroParisTech lance un feuilleton sur Instagram pour aider les 18-35 ans à se convertir à une alimentation plus vertueuse.
L'alimentation est l'une des principales sources d'émissions de gaz à effet de serre. Elle représente un quart de l'empreinte carbone des Français•es (Ademe). Première cause : une alimentation trop carnée. Mais ça, tout le monde ne le sait pas. Et les personnes de bonne volonté sont souvent un peu perdues.

« La viande, c’est fini ? » « Vais-je avoir des carences ? » « Comment bien manger sans se ruiner ? » ; autant de questions auxquelles va tenter de répondre Sasha. Du 1er mars au 23 mai, cette « instagrameuse » de fiction mènera l'enquête pour se faire un avis sur tous ces sujets. Elle s'entretiendra avec des scientifiques, des producteur•rice•s, des militant•e•s d'associations, des cuisiniers, etc.
Ses aventures seront racontées sur la page Instagram « Je mange pour le futur », qui distille déjà de nombreux bons conseils. Objectif : montrer à toutes et tous comment améliorer son alimentation en prenant en compte les freins que chacun peut rencontrer (un manque de temps ou de moyens, le jugement de proches, etc).
Une initiative lancée par l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (« AgroParisTech ») et soutenue par l'Agence de la transition écologique (Ademe) et le ministère de l'agriculture. Il convient de préciser que la chaire ANCA (Aliment Nutrition Comportement Alimentaire) d'AgroParisTech qui porte le projet est sponsorisée par Danone et Bonduelle.

Que se passerait-il si le monde devenait végane?
Une vidéo à ne pas montrer à n'importe quel ministre. Dans un petit exercice intellectuel, le Monde s'est demandé à quoi ressemblerait une planète sur laquelle tout un chacun aurait banni de son alimentation l'ensemble des produits animaux. Spoiler : la société ne s'écroulerait pas à cause de carences nutritionnelles.
