La quotidienne

Gilles et John

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L’Europe veut taxer davantage le carbone des Européens. De quoi peupler de Gilets jaunes tous ses ronds-points ?


Le Parlement européen valide la réforme du marché carbone et avance vers la neutralité carbone

Carbone nouvelle ? Mardi, les eurodéputé·es ont voté cinq textes-clés pour réformer le marché carbone et atteindre les objectifs climatiques européens.

«Ensemble, nous allons faire de l’Europe le premier continent neutre climatiquement», s’est réjouie la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. À une large majorité, le Parlement a validé cinq textes majeurs du paquet climat, aussi appelé «Fit for 55», qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne d’au moins 55% en 2030 par rapport à 1990.

Les eurodéputé·es ont d’abord entériné la réforme du système d’échange de quotas d’émission, appelé le «marché carbone» : les industries les plus émettrices (électricité, sidérurgie, ciment, aluminium, etc) y achètent et vendent des «droits à polluer», dont le nombre décroît au fil des années. Les ambitions du marché carbone ont été rehaussées : les émissions des secteurs concernés devront avoir chuté de 62% en 2030 par rapport à 2005 (contre -43% initialement).

Les eurodéputé·es ont dû se prononcer sur des textes clés du paquet climat. © Parlement européen

Un second marché carbone («ETS 2») s’appliquera au transport routier (les carburants) et les bâtiments (le chauffage). Les élu·es français·es des groupes Verts et de la gauche ont refusé de voter ce dispositif qui pèsera sur les particuliers, pointant la nécessité d’allier justice sociale et climatique. «C’est la meilleure manière de voir surgir des Gilets jaunes sur les ronds-points européens», a réagi la délégation insoumise au Parlement. 

Pour «garantir que la transition climatique sera équitable et socialement inclusive», les eurodéputé·es ont validé la création d’un Fonds social pour le climat (FSC) dès 2026. Doté de 86,7 milliards d’euros, il devra accompagner les petites entreprises et les ménages vulnérables dans leur transition. 

Enfin, la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone (MACF), autrement dit une taxe carbone à la frontière de l’Union européenne, a aussi été validée. Ce dispositif inédit taxera les produits importés s’ils ne respectent pas les critères environnementaux européens. De quoi, en principe, lutter contre toute concurrence déloyale de pays qui ne seraient pas soumis à des politiques environnementales aussi strictes.

Les textes doivent encore être officiellement approuvés par le Conseil, qui représente les gouvernements des États membres - ce qui ne devrait être qu’une formalité.

· La Cour des comptes européenne (CCE) propose d’incorporer le bien-être animal au prix de la viande, dans un rapport publié lundi. Pour éviter que le transport d’animaux ne soit plus rentable que celui de la viande, les rapporteurs préconisent également d’encadrer les trajets d’animaux de plus de huit heures entre pays européens. - Le Monde

· En visite ce mercredi à Muttersholtz (Bas-Rhin) Emmanuel Macron prévoit d’évoquer la valeur travail depuis l'entreprise qui fabrique le centre aquatique des Jeux Olympiques de Paris de 2024. La transition écologique, dont le village est pourtant un modèle, n’est pas au menu. «J'aurais pu concevoir un discours sur l'écologie. Mais là, j'avoue ne pas trop comprendre», s’est étonné le maire Patrick Barbier. - France 3

· La commune de Saint-Jean-de-Luz, dans le Pays basque, a aménagé un passage pour permettre aux loutres - une espèce protégée - de traverser la route sans se faire écraser. Le dispositif unique en son genre comporte un panneau de signalisation pour les automobilistes, ainsi qu’un système de réflecteurs pour éblouir les mammifères au passage d’une voiture. - 20 minutes

© Sanaga pour Vert

«La danse ramène de l’incarnation et de la chaleur dans l’écologie, qui peut paraître froide avec plein de chiffres»

En corps. Justine Sène est danseuse et cofondatrice du collectif Minuit 12 qui met la danse au service du climat. Dans un entretien à Vert, elle assure que l’art et la joie sont essentiels à la transition écologique, enjoint les artistes à rallier cette révolution éco-culturelle et annonce une grande marche artistique le 11 juin à Paris.
 

C’est quoi, Minuit 12 ?

C’est un collectif de danseuses et de danseurs, principalement âgés de 19 à 30 ans, qui mettent leur art au service des enjeux écologiques. Nous invitons les artistes à sortir des salles de spectacle et à s’engager, car la transition écologique doit se faire dans la forme et la pratique de la culture, mais aussi dans les récits. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas uniquement de faire du beau pour faire plaisir, mais monter un travail professionnel, car l’écologie ne doit pas se limiter à gratter la guitare autour du feu de camp - même si c’est très bien.

En ce moment, nous travaillons au projet «Magma», qui sera la naissance officielle de Minuit 12. Nous montons une performance dans la forêt de Nemours avec l’Orchestre curieux - ceux qui sont sur le glacier dans le court-métrage de Camille Etienne. Nous aurons une semaine d’événements à l’Académie du climat à Paris, avec des conférences, des ateliers et des spectacles. Et nous appelons à la mobilisation des artistes et du secteur culturel avec une grande marche artistique le 11 juin. Nous voulons que ce soit le symbole d’une révolution artistique.

Justine Sene du collectif Minuit 12 © Florent Mahiette

La danse permettrait-elle de renouveler les formes de lutte écologiques ?

Nous invitons chacune et chacun à être plus créatif dans la manière de penser la transition et le «monde d’après». La danse est un moyen de sensibiliser les gens d’une autre façon. Nous ne sommes pas tous sensibles aux chiffres, sinon nous nous serions réveillés au premier rapport du Giec. La danse ramène de l’incarnation et de la chaleur dans l’écologie qui peut paraître froide avec plein de chiffres et de données.

La suite de ce riche entretien est à lire sur vert.eco

Écologie : ni de droite, ni de gauche ?

Débat dis donc ! Jeudi dernier, l’intervention du journaliste Hugo Clément dans un débat avec le président du Rassemblement national Jordan Bardella, lors d'une soirée de gala organisée par Valeurs Actuelles - un magazine d'extrême droite condamné pour injure raciale - a suscité la polémique sur les réseaux sociaux. Peut-on débattre d'écologie avec tout le monde et surtout, dans tous les cénacles ? La dernière émission de C ce soir sur France 5 a donné la parole à cinq personnalités, dont Hugo Clément, pour en débattre.

© France télévisions

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.