La quotidienne

Four d’école

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Le 25 mai prochain, l’association Alter Kapitae organise son Agora de la décroissance prospère à Sciences Po Paris. Des conférences et une série de propositions politiques seront présentées devant des parlementaires. Vert y animera un échange entre la sociologue Dominique Méda et Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam. Un programme à découvrir juste ici.


Les enfants voudront-ils toujours jouer à la marelle quand le goudron collera à leurs semelles ?


La rénovation énergétique des écoles, un enjeu climatique, économique et éducatif

Four d'école. Le gouvernement vient de promettre que deux milliards d’euros de prêts seront accordés aux collectivités pour rénover une partie de leurs bâtiments scolaires d’ici à 2027 - un chantier faramineux.

Des cours entièrement bitumées, des bâtiments vieillissants mal isolés, de grandes fenêtres qui transforment les salles de classes en fournaises… les établissements scolaires subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique et doivent s’y adapter. La rénovation des quelque 52 000 écoles, collèges et lycées publics est un élément essentiel de la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre puisqu’ils représentent près de la moitié de la surface des bâtiments possédé par les collectivités territoriales.

Aujourd’hui, 10% est considéré par le ministère de l’éducation nationale comme étant très vétuste (20 minutes). Mardi, une enveloppe de deux milliards d’euros de prêts a été annoncée par la Banque des territoires, une des directions de la Caisse des dépôts au service des collectivités, dans le cadre du nouveau programme «EduRénov». Ce dispositif doit permettre la rénovation de 10 000 établissements d’ici à 2027, avec pour objectif une réduction de leur consommation d’énergie d’au moins 40%.

Au moins 10 000 des 52 000 écoles, collèges et lycées publics doivent être rénovés d'ici la fin du quinquennat pour limiter leur consommation énergétique.

Christophe Béchu a profité de ces annonces pour rappeler les autres leviers existants pour rénover le bâti scolaire, dont les certificats d’économies d’énergie (220 millions d’euros), le «fonds chaleur» (530 millions) ou les deux milliards du «fonds vert» (200 des 1 300 premiers projets validés sont des rénovations d’établissements scolaires). Il a aussi évoqué le «tiers financement», un dispositif adopté fin mars qui permet aux collectivités de rembourser les prêts contractés pour les travaux de rénovation par les économies d’énergie réalisées.

Cela suffira-t-il ? Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990 d’ici à 2030 - soit moins que le nouvel objectif national, il faudrait investir 40 milliards d’euros dans la rénovation énergétique du parc scolaire avant cette même échéance, a estimé l’ingénieur François Demarcq, auteur d’un rapport sur le sujet réalisé en 2020 à la demande du gouvernement.

· Lundi, 26 personnes ont été arrêtées en Andalousie (Espagne) après avoir volé de l’eau dans les rivières et nappes souterraines afin d’irriguer des cultures de mangue et d’avocats. En tout quelque 250 puits, forages ou bassines illégales ont été détectées par la police dans la région, en état de sécheresse depuis deux ans. - Le Monde

· Mardi, l’Équateur s’est engagé à mobiliser plusieurs centaines de millions de dollars pour la protection des îles Galapagos, en échange d’une importante réduction de sa dette extérieure commerciale. Un engagement pris dans le cadre d’un accord inédit signé avec le Crédit Suisse et la BID (Banque interaméricaine de développement), qui doit permettre de mieux préserver cet archipel du Pacifique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. - Ouest-France

· Ce mercredi, la majeure partie des Pyrénées-Orientales passe en situation de «crise», le plus haut niveau d’alerte sécheresse. Parmi les restrictions : l’arrosage des potagers et des espaces verts, le remplissage ou la mise à niveau des piscines privées en utilisant l’eau du réseau sont proscrits, a annoncé la préfecture. - France info (AFP)

· En 2022, les seules fuites de méthane des deux principaux gisements de combustibles fossiles du Turkménistan ont rejeté l’équivalent de 366 millions de tonnes de CO2, soit plus que les émissions annuelles du Royaume-Uni, selon les données satellites publiées par le Guardian. En changeant ses équipements et pratiques issues de l'ère soviétique, le Turkménistan pourrait être le «plus grand réducteur de méthane au monde», selon les expert·es. Ce gaz à effet est 80 fois plus puissant que le CO2 au cours de ses 20 premières années dans l’atmosphère.

Oiseau à nul autre pareil, le martinet noir est de retour en France

Martinet arrivé. C’est l’un des oiseaux les plus rapides et les plus fascinants de la planète : ces derniers jours, le martinet noir est revenu en France de sa migration annuelle en Afrique australe.

Vous l’avez déjà vu tournoyer autour de vieilles bâtisses ou de clochers, et l’avez peut-être confondu avec une hirondelle. Outre ses ailes caractéristiques en forme de faucille, il y a un détail qui ne trompe pas : le martinet est un véritable acrobate qui peut atteindre des vitesses folles : jusqu’à 220 km/h. Un vrai coup de fouet.

Outre sa vitesse, il est capable de voler plus de 1 000 kilomètres par jour ; il vit jusqu’à 30 ans ; il gobe des centaines d’espèces d’insectes qui constituent le «plancton aérien» - débarrassant notre air des mouches, moustiques tigres et autres bêtes reloues qui ruinent nos apéros, bien plus sûrement que des serpentins chimiques.

Un martinet noir. © Kentish Plumber / Flickr

Le martinet ne s’arrête jamais de voler, sauf pour nicher, une fois par an. Lorsqu’il a mis au monde, couvé et suffisamment étoffé sa progéniture, il la laisse se débrouiller seule et s’en retourne en Afrique.

À partir du moment où il quitte son nid pour la première fois de sa vie, l’oisillon ne se posera plus pendant deux ans. Avec son GPS intégré, il sera capable de retrouver tout seul ses congénères qui se trouvent à des milliers de kilomètres plus loin en Afrique.

Revenus en France ces jours-ci depuis l’Afrique australe, où ils passent l’essentiel de l’année, les martinets repartiront entre la fin juillet et la mi-août. Cette espèce est «quasi menacée» en France, notamment raison de l’artificialisation des espaces naturels et de nos constructions de plus en plus lisses, alors qu’il loge volontiers dans la moindre anfractuosité.

Pour lui donner un coup de patte, vous pouvez fabriquer ou acheter des nichoirs adaptés, ou éviter de reboucher le moindre trou de vos murs. Pour tout savoir de ce fabuleux oiseau, lisez le non moins fabuleux livre graphique Les martinets se cachent pour dormir de Franco Sacchetti, chroniqué par Vert.

Une rivière hollandaise en direct pour aider les poissons dans leur migration

«Vous voyez un poisson ? Appuyez sur la cloche !». La ville d’Utrecht aux Pays-Bas fait appel aux internautes pour faciliter la migration des poissons qui remontent ses canaux afin de pondre leurs œufs plus en amont. Lorsque ceux-ci arrivent en nombre devant l’écluse diffusée en live, les spectateurs peuvent appuyer sur un bouton pour demander aux autorités de les laisser passer. Chaque printemps, près de 10 000 poissons passent devant la caméra. Préférez le matin ou le soir, au crépuscule, pour espérer en apercevoir.

© Utrecht

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Sanaga ont contribué à ce numéro.