La quotidienne

Et puits quoi encore ?

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Vert est partenaire de la quatrième édition du salon Talents for the planet, qui aura lieu au Parc floral de Paris (12ème arrondissement) le 6 mars prochain. Au menu : des conférences, des ateliers et des rencontres avec les acteurs de la transition écologique et sociétale. Plus d’informations juste ici.


Pour le pétrole et ses millions, on continue de creuser jusqu’à toucher le fond. 


«Ni ici, ni ailleurs !» : des milliers de manifestants rassemblés à Bordeaux contre un projet pétrolier

Et puits quoi encore. Dimanche, des manifestants de France et d’Europe ont défilé dans les rues de Bordeaux pour protester contre la création de huit nouveaux puits de pétrole dans la forêt de la Teste-de-Buch. Vert y était.

«Notre manifestation envoie un message très fort», se réjouit Nathalie Hervé, membre du collectif fraîchement créé Stop pétrole Bassin d’Arcachon. Brassards, pancartes colorées et gouttes de pétrole sur le visage ; entre 1 200 personnes - selon la préfecture - et 3 000 personnes - selon les organisations - se retrouvent en début d’après-midi, ce dimanche, sur la place de la Victoire, au cœur de Bordeaux pour s’opposer à la création de huit nouveaux puits de pétrole non-loin de là.

Au milieu des drapeaux de nombreuses associations, comme Greenpeace France ou Extinction Rebellion, de nombreux jeunes activistes internationaux prennent la parole au pied de l’obélisque. «Cette lutte peut devenir très symbolique, confie à Vert Camille Étienne. Des jeunes de toute l’Europe sont venus et cela attire une attention internationale pour dire cette phrase : ni ici, ni ailleurs ! On ne peut pas autoriser de nouveaux puits de pétrole, peu importe le pays.»

Le cortège, qui s’est élancé dans les rues de Bordeaux, ce dimanche. © Alexandre Carré/Vert

Le climatologue Christophe Cassou rappelle que les actions d’aujourd’hui déterminent les niveaux de risques de demain. «Les émissions cumulées des infrastructures existantes nous font déjà dépasser les seuils de l’Accord de Paris, explique-t-il. S’il faut fermer les infrastructures existantes, il faut aussi bien sûr ne pas en ouvrir de nouvelles».

Dans le viseur des protestataires : le groupe canadien Vermilion Energy. Le premier producteur d’hydrocarbure dans l’Hexagone souhaite forer huit nouveaux puits de pétrole dans la forêt de la Teste-de-Buch, dans le bassin d’Arcachon, qui a été dévastée par les flammes en 2022.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage d'Alexandre Carré à Bordeaux.

· Le gouvernement va (déjà) mettre fin au leasing social de véhicules électriques pour 2024, selon les Echos. Plus de 50 000 commandes ont été validées, soit plus du double de ce qui était prévu au lancement de la mesure. L’exécutif craint que le dispositif, qui devrait être renouvelé en 2025, ne coûte trop cher en raison de son succès.

· Ce week-end, des heurts ont éclaté à plusieurs reprises à proximité de la Zad (zone à défendre) de la Crém’arbre à Saïx (Tarn), le long du chantier d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Les opposant·es au projet faisaient face aux forces de l’ordre, qui ont fait un usage massif de gaz lacrymogène, selon les journalistes sur place. Samedi, l’activiste suédoise Greta Thunberg s’est rendue à un rassemblement appelé «La Cabanade» en soutien à la Zad. Vendredi, le préfet du Tarn avait interdit toute manifestation dans l’espace public samedi et dimanche, mais la mobilisation s’est tenue sur des terrains privés.

· Jeudi dernier, le célèbre climatologue américain Michael Mann a gagné un procès historique en diffamation contre deux blogueurs climatosceptiques. Ces derniers avaient mis en cause ses recherches sur le changement climatique et comparé ses méthodes à celle d’un pédophile. «J'espère que ce jugement enverra un message selon lequel attaquer faussement les scientifiques du climat ne relève pas de la liberté d’expression», a réagi Michael Mann, qui a obtenu un million de dollars (environ 925 000 euros) de dommages et intérêts, après douze ans de procès. - RFI

This handout aerial frame grab taken and released by GazelEnergie on February 11, 2024 in Saint-Avold, northeastern France, shows the historic "big tower" cooling tower of the Emile Huchet coal-fired power station during it's demolition by explosive blast. - According to the site's operator, GazelEnergie, this coal-fired power station is being converted into an "eco-platform". (Photo by Handout / GazelEnergie / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / HO / GAZELENERGIE" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS - RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / HO / GAZELENERGIE" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS /

À qui la tour ? 10 000 tonnes de béton qui s’écroulent en quelques secondes sous le regard d’une centaine de riverain·es et des autorités locales. Ce dimanche à 11 heures, la plus haute tour de la centrale électrique à charbon Emile-Huchet à Saint-Avold (Moselle) a été dynamitée. Exploité par GazelEnergie, ce site industriel est en cours de reconversion : à partir de 2025, c’est une chaufferie à partir de biomasse (du bois essentiellement) qui doit prendre le relai. À Cordemais (Loire-Atlantique), une autre centrale à charbon toujours en activité devrait aussi se convertir à la biomasse. Fortement émetteur de gaz à effet de serre, le charbon représente encore 35% de la production d’électricité au niveau mondial.

Requins, jaguars, baleines, tortues : le déclin des espèces migratrices est massif, mais pas irréversible

À faune. Selon les Nations unies (ONU), 44% des espèces migratrices étudiées ont déjà vu leurs populations diminuer et 22% d’entre elles sont menacées d’extinction.

Il est considéré comme le plus grand poisson du monde - jusqu’à 20 mètres de long ; il peut parcourir jusqu’à 12 000 kilomètres dans les eaux tropicales pour se nourrir ; le requin-baleine est menacé d’extinction, souligne l’ONU, qui publie ce lundi son premier rapport consacré aux espèces migratrices, basé sur le classement de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Le requin-baleine est loin d’être le seul en danger : selon le rapport, 97% des espèces de poissons étudiées sont menacées d’extinction par les activités humaines. Ce document, produit par la convention sur la Conservation des espèces migratrices (CMS) des Nations unies, a passé au crible 1 189 espèces prioritaires. Il constitue une base de discussion pour la 14ème conférence mondiale (COP14) sur les espèces migratrices qui se tient cette semaine en Ouzbékistan.

Le requin-baleine fait 20 mètres de long pour 34 tonnes. © Sebastian Pena Lambarri/Unsplash

«Jaguars, lions, chimpanzés, tortues de mer, dauphins, grandes baleines, lions… L'idée que nous pourrions perdre ces espèces est un véritable signal d'alarme», alerte Amy Fraenkel, secrétaire exécutive de la CMS.

Essentielles au bon fonctionnement des écosystèmes, ces espèces peuvent aussi représenter une source de nourriture pour les humains et un attrait touristique.

«Il y a de l’espoir, souligne Kelly Malsch, autrice principale du rapport. La conservation et la restauration des espèces et de leurs habitats sont possibles. Un excellent exemple est l’antilope de Saiga.» Il y a une vingtaine d’années, il n’en restait que 50 000 individus au Kazakhstan. Aujourd’hui, la population est estimée à 1,3 million d’individus, grâce au partenariat entre des ONG et le gouvernement kazakhstanais.

Juliette Mullineaux

Les meilleures nouvelles de l’écologie

Quel Gaëtan fait-il ? Il nous les danse même sous la pluie : voici les cinq meilleures nouvelles de la semaine écoulée, par Gaëtan Gabriele.

© Vert

+ Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux et Justine Prados ont contribué à ce numéro.