L'estivale

Espèces trébuchantes

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📺 Mercredi 8 septembre, venez assister au tournage de l'émission « Au vert » en compagnie de l'ingénieur Philippe Bihouix. Nous parlerons du nouveau rapport du Giec, du mythe de l'innovation comme remède à la crise climatique, de l'« avion vert » et autres fables à la mode, des low techs, d'épuisement des ressources et de décroissance.
Toutes les informations pratiques sont à retrouver en cliquant ici.

🕶️ L'été n'est pas encore tout à fait fini. Il s'agit toutefois de la dernière édition estivale de Vert, qui reprendra son rythme de croisière à partir du 6 septembre.


Alors que l'ensemble du vivant se prend les pieds dans le tapis, nous voilà sommés de réagir.


A Marseille, l'UICN veut mettre le vivant sur liste verte

Espèces trébuchantes. À partir de vendredi et jusqu'au 11 septembre, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tiendra son congrès à Marseille. Un sommet qui servira de round de chauffe à la COP15 sur la biodiversité et qui vise à mettre la préservation de la biodiversité sur un pied d'égalité avec la lutte contre le réchauffement climatique.

160 États membres, 1 400 organisations non gouvernementales et 18 000 expert·e·s bénévoles… Comme elles et ils le font tous les quatre ans, les membres de l'UICN vont se retrouver pour discuter de l'état des connaissances sur la biodiversité et des mesures qui peuvent être prises par les gouvernements, les entreprises et la société civile pour la protéger. De nombreuses conférences et expositions se tiendront tout au long des neuf jours (programme).

Le Sommet mondial des peuples autochtones et de la nature aura lieu dès l’ouverture, une manière de « mettre en valeur la question des droits humains, car il est important que les solutions en faveur de la biodiversité ne soient pas néfastes aux communautés locales », pour Marine Pouget, responsable des coalitions pour le Réseau Action Climat.

Les calanques de Marseille, ville hôte du congrès de l'UICN. © Djedj

L'UICN est notamment connue pour sa « liste rouge des espèces en danger », créée en 1964, qui recense aujourd'hui plus de 134 400 espèces en danger. Depuis peu, elle recense également les aires protégées à travers sa « liste verte ». La France est pionnière en la matière (elle compte 22 des 59 aires définies au niveau mondial) et partagera son savoir-faire lors de l'événement.

Le pays fait également partie des porteurs d'une résolution visant à créer une commission sur le climat au sein de l'UICN, alors que « les crises climatique et de la biodiversité sont interdépendantes », explique à Vert Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’UICN. De nombreuses autres résolutions (listées ici) seront également étudiées, portant sur la protection des zones côtières, sur l'élimination du plastique dans les océans et les zones protégées ou la lutte contre l'artificialisation des sols.

Le congrès de l'UICN peut être vu comme une séance d'échauffement à l'approche de la quinzième conférence des parties de l’ONU (COP15) sur la biodiversité prévue pour le mois d’avril, où les États pourront s’engager en faveur de la protection du vivant. Pour Marine Pouget, « s'il n'y a pas de décision politique qui y sont prises, c'est une immense plateforme de réseautage pour les acteurs de la biodiversité, qui permet d'échanger, d'envoyer un signal d'ambition aux États présents, aux entreprises et à la société civile, en les prévenant de certaines conséquences et en leur indiquant les solutions à adopter ».

• Samedi, Jean Castex a confirmé le souhait du gouvernement de lancer une extension du parc éolien actuellement en projet à Barfleur (Manche). En visite à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) sur le chantier du premier parc éolien maritime de France, le premier ministre a également annoncé la création d'un programme d'études consacré aux environnements marins, qui comprendra un Observatoire de l'éolien en mer. La veille, les pêcheurs des Côtes-d'Armor avaient déposé plainte contre le projet de construction d'un parc éolien en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).  - France 3 Normandie

• Dimanche, l'ouragan Ida de catégorie 4 (sur 5) s'est abattu dans le sud-est des États-Unis, touchant principalement les États de Louisiane et du Mississipi. Pour l'heure, cinq décès ont été recensés et un million d'habitant·e·s font face à une panne d'électricité qui pourrait durer plusieurs semaines, selon les fournisseurs. Avant Ida, seuls quatre ouragans de catégorie 4 avaient touché la Louisiane, dont le dernier il y a un an. Comme l'ont rappelé les scientifiques du Giec dans leur dernier rapport (Vert), le changement climatique a un impact sur la fréquence et l'intensité des cyclones tropicaux. - CNN (anglais)

• Mardi, l'association de lutte contre la pollution de l'air Respire a annoncé avoir saisi le Conseil d'État pour contester la suspension du contrôle technique obligatoire des véhicules motorisés à deux ou trois roues. Transposition d'une directive européenne, cette mesure de sécurité routière et anti-pollution avait été mise en place le 9 août, avant d'être annulée trois jours plus tard à la demande d'Emmanuel Macron. - Respire

15 tonnes

Samedi, environ 70 000 personnes ont constitué une chaîne humaine le long des côtes espagnoles de la mer Mineure, pour rendre hommage aux 15 tonnes de poissons morts et d'algues qui venaient d'être retirés du rivage. Les poissons ont été asphyxiés par le nitrate, utilisé comme fertilisant par l’agriculture intensive et qui favorise la croissance d’algues étouffant l'écosystème aquatique. La ministre espagnole de la Transition écologique a accusé le gouvernement régional dirigé par le Parti populaire (droite) de fermer les yeux sur des pratiques agricoles intensives illégales. - Sud-Ouest (AFP)

• Et la lumière tue. L’éclairage public perturbe le comportement des insectes et peut aller jusqu’à réduire directement leur nombre. C’est ce que révèle une étude menée dans le sud de l’Angleterre sur des populations de chenilles et de papillons de nuit, dont les résultats ont été publiés dans Science Advances le 25 août. « L’explication la plus probable est que les femelles ne déposent pas leurs œufs dans ces zones, a expliqué à l'AFP l'un des auteurs de l'étude. Ce n’est pas un comportement qu’elles ont sous la lumière. » - Le Monde (AFP)

• Volt face. En Europe, les émissions de CO2 dues à la production d'électricité ont chuté de 12 % au premier semestre 2021, révèle le bilan semestriel du think tank Ember. Dans le même temps, elles ont augmenté de 5 % au niveau mondial. L'organisation souligne que la production d'énergie renouvelable n'augmente pas assez vite pour répondre à une demande d'électricité qui continue de croître, et donc de se reposer en partie sur le charbon. - Ecofin

• C'est coton. Les totebags ou sacs en coton distribués à tour de bras par les marques sous couvert d'écologie ne sont pas indemnes de conséquences sur l'environnement, rappelle une enquête parue la semaine dernière dans le New York Times. Selon une étude de 2018 mentionnée par le Times, il faudrait se servir 20 000 fois d’un totebag en coton bio pour compenser toutes les conséquences de sa fabrication par rapport aux sacs plastiques en polyéthylène. Ce chiffre-massue se base sur les conséquences pour la couche d'ozone de l'alimentation en l'électricité à partir de gaz des champs de coton. Si l'on se concentre sur d'autres facteurs (CO2, consommation d'eau, etc.), le nombre de réutilisations nécessaires pour compenser l'impact environnemental des sacs en coton baisse largement : entre 150 et 3 800 pour la version en coton bio tout de même.

• La fin des années de plomb. Lundi, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a annoncé que l’essence au plomb n’était plus utilisée dans aucun pays dans le monde. L’Algérie était le dernier pays à en commercialiser jusqu’en juin, tandis que la France l'avait interdit en 2000. Le plomb avait été introduit dans l’essence à partir des années 1920 afin d’améliorer les performances des moteurs, mais ses effets toxiques sur la santé avaient depuis été démontrés et étaient à l'origine de plus de 1,2 million de décès prématurés dans le monde. - PNUE

• Roucouler de plaisir. Samedi, le ministère de la Transition écologique a suspendu pour un an la chasse à la tourterelle des bois, une espèce d'oiseaux dont la population a diminué de plus de 80% en 40 ans en Europe. Plusieurs associations comme France Nature Environnement réclamaient que cette suspension soit adoptée pour cinq ans, estimant « que les effectifs de la tourterelle ne pourront pas se rétablir avant plusieurs années ». - Franceinfo

Greta Thunberg, un avenir pour la planète

Make the world Greta again. « Il faut écouter les scientifiques », répète souvent Greta Thunberg. Alors à la rentrée 2019, elle a pris une année sabbatique de l'école, pour découvrir à plusieurs endroits du globe les dernières preuves des crises en cours et devenir le visage de la lutte contre le bouleversement du climat. La série documentaire « Greta Thunberg, un avenir pour la planète », retrace ces douze mois de combat. Dans « Un monde au ralenti », troisième et dernier épisode disponible jusqu'à dimanche sur France 5, la Suédoise se retrouve contrainte de rentrer en son pays à cause de la crise sanitaire. Elle y raconte ses doutes, mais aussi la poursuite de ses combats à domicile.

© France 5