Édition spéciale : Une COP à Bakou

Chères toutes et chers tous,

Vous tenez entre vos mains une édition très spéciale ! À l'occasion de la 29ème Conférence des Nations unies (COP29) sur le climat qui s'est ouverte à Bakou, en Azerbaïdjan, Vert vous propose une édition spéciale pour tout comprendre aux enjeux de ces négociations internationales. Bonne lecture !

📅 On vous donne rendez-vous le 27 novembre prochain à l’Académie du climat (Paris 4ème) pour un nouvel apéro du Club de Vert. Au menu : discussion avec notre invitée Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, et rencontre avec la rédaction de Vert. On vous attend nombreux·ses ! Inscription gratuite et informations juste ici (attention les places partent très vite). L'événement sera capté en vidéo.


Pour financer la transition, il faut que les États les plus riches sortent les millions. 


En Azerbaïdjan, la COP29 démarre sous les pires auspices

Bakou et hauts risques. Malgré une année plus catastrophique que jamais, les chances de faire progresser la lutte contre le changement climatique sont au plus bas à l’ouverture de la 29ème conférence mondiale (COP29) sur le climat, à Bakou en Azerbaïdjan. Voici les ombres qui vont planer sur l’examen d’au moins trois dossiers clés.

«On ne va pas se mentir, cette COP là est particulièrement difficile à bien des égards», lâche Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au Réseau action climat. Comme la plupart des 80 000 participant·es attendu·es à Bakou, elle «refuse de céder au défaitisme». Mais quand même : les deux semaines de négociations qui s’ouvrent aujourd’hui «risquent d’être vives, difficiles, voire très difficiles», confirme Mark Tuddenham, expert au Citepa (Centre d'études de la pollution atmosphérique).

À l’ouverture de la COP29, dimanche 10 novembre 2024 à Bakou (Azerbaïdjan) © Alexander Nemenov/AFP

Il y a plus chaud que le climat

Pour commencer, «avec le monde qui est ébranlé par les guerres en Ukraine, à Gaza et maintenant au Liban, la crise climatique a baissé dans l’ordre des priorités», constate Mark Tuddenham. En témoigne le faible nombre de chef·fes d’État attendu·es (106) lors du segment de haut niveau, avec l’absence des dirigeants chinois, américains, français ou indiens. Sans compter que les tensions entre blocs risquent de s’inviter à la table des négociations : «la bulle climat, ça n'existe pas, confirme Gaïa Febvre, tout cela va avoir des conséquences sur les négociations».

Alors que la COP29 a été surnommée «la COP de la finance» (voir plus bas), la crise économique mondiale plane aussi sur les négociations. Les pays développés arrivent la main agrippée au porte-monnaie alors que les pays vulnérables attendent une hausse sensible des aides à l’atténuation et à l’adaptation. À cet égard, la France montre un exemple édifiant : pour contenir le déficit public, le gouvernement compte sabrer de 18 % (-1,3 milliard d’euros) le budget consacré à l’aide au développement en 2025, après l’avoir déjà réduit de 800 millions d’euros en 2024 et 400 millions en 2023.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette analyse des enjeux de la COP29 par Anne-Claire Poirier.

· Mercredi dernier, Altesse de la Serre, une jument de compétition estimée à 30 000 euros, a été tuée par un chasseur dans un élevage privé dans la Nièvre. Alors que le tireur évoque un «accident», l’éleveuse qui a découvert le cheval couché au sol, émet de sérieux doutes auprès de France 3. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de la mort de l’animal.

· Vendredi, près de Limoges (Haute-Vienne), un cycliste de 74 ans a été tué par un automobiliste qui a pris le fuite. La victime était une figure connue des habitant·es, raconte sur X Véli-Vélo, une association locale de promotion de la bicyclette. «Nous sommes inquiets de l’augmentation de la violence motorisée envers les cyclistes, dit-elle. C’est le deuxième accident mortel de cyclistes en deux mois sur deux kilomètres de cette route.» - Ouest-France

· Vendredi encore, l’éditeur du magazine 60 millions de consommateurs a demandé l’aide urgente du gouvernement, sans quoi le titre «ne passera pas l’année 2025». La revue dépend de l’Institut national de la consommation (INC), établissement public chargé de «promouvoir une consommation responsable». En mars, des salarié·es avaient appelé à «sauver» le journal, «en péril» en raison d’investissements insuffisants selon eux. Une aide financière avait alors été promise, mais celle-ci semble aujourd’hui «remise en cause». - Le Monde

· Samedi, plus de 130 000 personnes ont manifesté en Espagne pour dénoncer la mauvaise gestion par les autorités des inondations qui ont fait au moins 220 morts dans le pays - surtout près de Valence - fin octobre (notre article). Le président du gouvernement régional de Valence Carlos Mazon (Parti populaire, droite) et le premier ministre socialiste Pedro Sanchez sont accusés d'avoir sous-estimé les risques et mal coordonné les secours. - France 24

+3,1°C

Onu bilan. Les politiques actuelles menées par les pays du globe entraînent le monde sur une trajectoire de réchauffement du climat qui pourrait atteindre 3,1°C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle (milieu du 19ème siècle). D’importants rapports, publiés chaque année en amont des Conférences des Nations unies (COP) sur le climat, sont récemment venus dresser le (piètre) portrait de l’état de l’action internationale. Alors que la COP29 sur le climat s’ouvre ce lundi à Bakou (Azerbaïdjan), le constat est clair : il faut renouveler les ambitions des États, accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et faire preuve de solidarité internationale en rehaussant les financements à destination des pays en développement.

👉 Cliquez ici pour lire notre tour d’horizon de ces rapports, réalisé par Justine Prados. 

«René Dumont, géant vert», ou comment l’homme au pull rouge est devenu le premier candidat écolo à la présidentielle

Dumont et merveilles. Le documentaire d’Anne-Charlotte Gouraud «René Dumont, géant vert», diffusé sur LCP, revient sur le parcours hors normes d’un pionnier de l’écologie politique et nous raconte pourquoi «les visionnaires passent souvent pour des illuminés». Né en 1904 et mort en 2001, l’agronome au pull rouge, premier candidat écolo au monde à une présidentielle en 1974, est le grand témoin d’un siècle de conflits et de développement de l’agriculture productiviste dans le monde. L'article de Rémy Calland est à lire juste là.

© LCP

+ Rémy Calland, Loup Espargilière, Antoine Poncet, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.