Edition spéciale : Chaleurs actuelles

Chères toutes et chers tous,

Vous tenez entre les mains une édition spéciale, indispensable à l'heure où l'extrême droite monte en même temps que les températures et où les climatosceptiques font leur grand retour. Celle-ci est aussi l'occasion de vous présenter un énorme projet sur lequel nous travaillons depuis des semaines. Nous espérons que ce numéro et notre projet vous plairont. Bonne lecture !


Un numéro où l'on met le feu aux erreurs factuelles et aux opinions à la truelle.


Chaleurs actuelles, le grand projet de Vert pour décrypter l’extrême droite, ses climatosceptiques et ses médias

Ce n’est pas qu’une impression. Les climatosceptiques sont de retour en France comme dans le reste du monde.

Ces derniers jours, l’eurodéputée Marion Maréchal a estimé que «les experts» ne savaient pas «quelle est la part de la responsabilité humaine» dans le changement climatique ; l’inénarrable Pascal Praud, lui, n’est même «pas sûr que l’Homme puisse influer sur le climat». Or, comme tous deux le savent pertinemment, notre rôle dans la crise climatique est «sans équivoque», selon le dernier rapport du Giec, qui fait la synthèse de milliers d’études sur le sujet.

C’est un classique : l’extrême droite politique et médiatique tente toujours de disqualifier la science pour lui opposer ses opinions inflammables. Mais aujourd’hui, elle se nourrit des peurs liées à la crise climatique, fait monter la détestation des écologistes et de toutes les mesures qui pourraient améliorer la situation. Le tout depuis des médias soutenus par des mécènes milliardaires qui mènent une véritable guerre culturelle.

Résultat : au pays des Lumières et à l’heure où la société toute entière devrait se mettre en mouvement, quatre Français·es sur dix sont climatosceptiques à des degrés divers (voir plus bas).

© Vert

Chaleurs actuelles, aux grands chauds les grands remèdes

Montées des températures et de l’extrême droite… Pour tenter de répondre à ces deux menaces qui s’alimentent mutuellement, avec les outils du journalisme et la parole des scientifiques, Vert lance Chaleurs actuelles :

👉 Une nouvelle rubrique majeure de Vert, avec des décryptages, des enquêtes et des reportages sur l’extrême droite, ses médias et ses climatosceptiques

👉 Une nouvelle newsletter mensuelle de 🔥 en partenariat avec des médias et des experts que l’on vous révélera bientôt

👉 Un nouveau poster pour apprendre à décrypter les techniques des climatosceptiques

Pas sûr que le poster leur plaise. © Vert

Au menu de Chaleurs actuelles

On décortique pour vous les dernières dingueries climatosceptiques et les plus grosses fake news ; on vous raconte à qui appartiennent les médias d’extrême droite et comment ils fonctionnent ; on vous donne les outils pour mieux comprendre les plus grosses entourloupes et débattre de ces sujets avec vos proches ; on vous raconte les politiques que mène l’extrême droite dans les pays où elle est au pouvoir (Etats-Unis, Italie, Hongrie, etc.) et ce que ça veut vraiment dire pour l’écologie. 👉 On vous explique tout le projet ici.
 

🔥 Objectif : 100 000 euros !

Enquêtes, reportages, graphisme, créations diverses... Cet ambitieux projet a un coût : celui d’un journalisme indépendant et de qualité, servi dans un bel écrin qui permettra de toucher un public le plus large possible. Le tout, en accès libre pour que tout le monde, même Pascal P., puisse s’informer au mieux.

Aidez-nous à donner vie à ce projet crucial en faisant un don et recevez les nombreux avantages que nous avons prévus pour vous remercier (vous allez adorer) 🙏

· Depuis lundi, les agriculteur·ices bloquent à nouveau les routes pour protester contre le traité de libre-échange négocié entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine (Mercosur), un an après les manifestations de la fin 2023. Les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs veillent sur l’application d’un catalogue de mesures arrachées au gouvernement en début d’année. Mais celles-ci ne résoudront pas les problèmes de fond, selon certain·es, alors que l’extrême droite tente de récupérer le mouvement. - Vert

· Lundi encore, le gouvernement danois et les partis majoritaires du pays ont conclu un accord sur un texte de «verdissement» de l’agriculture, qui comprend l’introduction d’une taxe carbone sur l’élevage en 2030. Le projet, qui doit encore être voté au Parlement, vise les rejets de méthane du secteur, second gaz à effet de serre le plus présent dans l’atmosphère. Ce serait une première mondiale, dans l’un des États qui exportent le plus de viande de porc. - Vert (AFP)

· La Fédération nationale du réseau de développement apicole vient de publier les chiffres des récoltes de miel en France, en recul de 30% en 2024. Cette année, seules 20 000 tonnes de nectar devraient être récoltées, contre plus de 30 000 en 2023. Les aléas climatiques comme la pluie, le froid et le vent ont réduit la période de butinage au printemps dernier. Les hivers plus doux liés au réchauffement climatique ont aussi favorisé le développement d’un parasite tueur d’abeilles. Autant de menaces qui s’ajoutent à celle des pesticides. - Le Monde

Mater le climat. Plusieurs associations dont Quota climat et Data for Good viennent de lancer l'Observatoire des médias sur l'écologie, pour rendre compte du traitement des crises environnementales par les grandes chaînes de télévision et radio. Avec le soutien de l’Agence pour la transition écologique (Ademe), cette initiative permet d’analyser la couverture de ces sujets, la part dédiée à l’exposition des problèmes et celle consacrée aux solutions. Les premières données de l’observatoire montrent que 3,7% du temps d’antenne des programmes d'information des médias audiovisuels a été consacré à ces enjeux en 2024, soit 30% de moins par rapport à 2023.

«Plus vous passez de temps à expliquer aux enfants qu’il faut faire attention au climat […] moins vous passez de temps à apprendre à lire, à écrire, à compter et à penser, c’est évident.»

Michel Onfray

Onfray mieux de la boucler. Le 9 novembre sur CNews, le toutologue Michel Onfray s’est fendu d’un florilège de déclarations climatosceptiques, à rebours absolu des données scientifiques. Parmi ses sorties : «Il y a un impact des humains sur le climat, mais on ne l’a pas mesuré» ; «Je ne nie pas la part humaine [du réchauffement], je dis simplement qu’elle n’est sûrement pas déterminante parce qu’il y a eu des hommes sur la planète très peu de temps sur l’existence de cette planète». Un concours de sophismes que l'on n’attendrait pas d’un philosophe honnête. Ce lundi, comme l'a repéré l’association Quota Climat, il a remis le couvert sur CNews (qui aurait pu prédire ?) : «Plus vous passez de temps à expliquer aux enfants qu’il faut faire attention au climat […] moins vous passez de temps à apprendre à lire, à écrire, à compter et à penser, c’est évident». Celui qui, en 2021, expliquait que le réchauffement climatique n’était pas dû aux humains, mais aux interactions entre les univers au sein des plurivers, ferait mieux de s’intéresser un peu plus au climat ET d’apprendre à penser.

Déni-oui-oui. En 2024, on compte 38% de Français·es climatosceptiques, selon le dernier baromètre de l’Agence de la transition écologique (Ademe) sur les représentations du changement climatique publié fin octobre 2024. 30% pensent que le changement climatique est un phénomène naturel : un chiffre en augmentation ces dernières années. 6% n’ont pas d’avis et 2% nient le changement climatique.

L’appellation «climatosceptiques» est un grand fourre-tout qui regroupe des familles bien différentes, dont l’organisation Parlons climat vient de brosser le portrait comme jamais auparavant. Sont-ils forcément d’extrême droite ? Plutôt masculins ? Quelles sont leurs préoccupations et comment leur parler ? On vous propose un tour d’horizon complet de ce sujet brûlant.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Mathilde Picard.

On vous explique Chaleurs en vidéo !

L'équipe de Vert s'est chauffée pour vous raconter Chaleurs actuelles dans cette vidéo. Si vous voulez nous aider à faire décoller ce projet, vous pouvez la partager avec vos proches, ainsi que la page de la campagne. Mille mercis à vous toutes et tous qui nous donnez la force de mener des projets toujours plus fous !

© Vert

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Gaëtan Gabriele, Ivan Logvenoff, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.