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Chères toutes et chers tous,

🗳️ Les urnes ont parlé !  A une très courte majorité (51%), vous avez choisi que nous répondions à la question «Est-ce une bonne idée d'instaurer un quota carbone par personne ? ». Réponse dans l'édition de jeudi prochain !


Total fait croire qu'il veut changer mais c'est le climat qu'il fait bouger


L’Assemblée générale de TotalEnergies fortement perturbée par des organisations écologistes

Ce vendredi matin à Paris, de nombreux activistes ont perturbé la tenue de l’Assemblée générale du pétrolier alors qu’un impressionnant dispositif policier a permis aux actionnaires d’accéder à l’événement. Vert y était.

«Patrick, on est là, ton AG ne passera pas», ont scandé 700 manifestant·es (selon les organisateur·ices), assis·es aux abords de la salle Pleyel à Paris, où se tenait l’Assemblée générale de la multinationale. Avec 19 milliards d’euros (20,5 milliards de dollars) de bénéfices en 2022, Total prévoit de distribuer des dividendes record de 9,4 milliards d’euros. Mais les associations environnementales avaient prévenu : l’Assemblée générale ne devait pas avoir lieu.

Chants, musique et danses, les activistes occupent les lieux depuis six heures dans un esprit festif devant le barrage policier. © Vert / Alban Leduc

«Total s’en met plein les poches alors que les français galèrent», explique le porte-parole d’Alternatiba Paris, mégaphone à la main. «Total veut nous faire croire qu’ils ont changé, mais ils ont construit leur empire sur la prédation de ressources naturelles et les violations de droits humains», rappelle Juliette Renaud, porte-parole des Amis de la Terre qui dénonce une «stratégie d’expansion agressive».

Le spécialiste de la géopolitique du climat et membre du Giec, François Gemenne, précise : «il faut détourner cet argent et l’investir dans les énergies renouvelables plutôt que dans les fossiles.» C’est ce que comptent appuyer 17 actionnaires du collectif d’activistes Follow This, qui détiennent 1,5 % de l’entreprise. Le groupe, notamment composé de La Banque postale et d’Edmond Rothschild soumet au vote une résolution demandant à TotalEnergies d'aligner ses objectifs climatiques sur l'accord de Paris pour le climat.

Les forces de l’ordre empêchent le blocage de la rue en tirant les manifestant·es à terre et à l’aide de gaz lacrymogène. © Vert / Alban Leduc

Pour garantir l’accès des actionnaires à l’Assemblée générale, un important dispositif policier est déployé qui n’hésite pas à gazer et matraquer les bloqueurs et bloqueuses. Les premiers actionnaires peinent à se frayer un chemin, traité·es de «criminels» par certain·es militant·es. «C'est pas nous les pollueurs, c'est les Chinois et les Américains», lance l’un d’eux. «C’est nul, on est agressés, on nous prive de liberté alors qu’on n’a rien demandé», s’époumonne une autre. Si le raout financier s’est finalement tenu «désormais, plus aucune multinationale de l’énergie n’échappera à des perturbations», conclut Jean-François Julliard de Greenpeace.

Lire le reportage en intégralité sur vert.eco  

· Jeudi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a dévoilé ses prévisions pour 2023, marquées par un sursaut remarquable des investissements dans les technologies décarbonées (+24 % depuis 2021). Les montants investis (1 700 milliards de dollars) dépasseront ceux dans les fossiles (1 100 milliards de dollars) et le solaire à lui seul devrait capter plus de financements que le pétrole. Malgré tout, les investissements dans les fossiles demeurent deux fois trop élevés pour espérer atteindre la neutralité carbone, prévient l’Agence. AIE

· Les zones à faible émissions (ZFE) ont une «très faible acceptabilité» de la population, ont révélé mercredi des sénateur·ices, à l’issue d’une consultation en ligne. Sur plus de 50 000 répondant·es, 86 % se disent opposé·es à la généralisation de ces zones réservées aux véhicules propres dans les centres-villes de 43 agglomérations (11 ont déjà la leur, dont Paris, Lyon et Grenoble). Les sondé·es jugent le coût d'acquisition des véhicules propres trop élevé (à 77%), l'accessibilité des centres-villes insuffisante (51 %) et l'offre de transports alternatifs incomplète (42 %). Info Durable (AFP)

· En 2022, la France a subi deux fois plus de canicules et d'orages que ces dix dernières années en moyenne, selon le bilan dressé par Météo France. Les épisodes de vigilance canicule orange et rouge ont totalisé 38 journées au total et les orages 32. L’été a cumulé à lui seul 33 jours de vagues de chaleur, contre 22 lors de la canicule de 2003. Good Planet (AFP)

Cliquer sur la carte pour accéder à la version interactive © Contexte

La carte aux efforts ! La planification écologique, promise par Emmanuel Macron, devait tracer la voie d’une nouvelle ambition écologique (souvenez-vous, «ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas»). Après plusieurs mois de trouvailles en pagaille, l’évocation de cette brumeuse terra incognita en étourdie plus d’un ! À quelle vitesse naviguent les 22 chantiers de la planification ? Le Conseil national de la refondation est-il une brise légère ou un courant puissant ? Et le volcan de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) est-il éveillé ou endormi ? Ouf, deux aventuriers de Contexte sont parvenus à cartographier ses nombreuses îles, ses courants, ses vortex. Un repérage indispensable avant de lever l’ancre !

Le vertival de Cannes : la sélection du jury

Guillaume Meurice, Valérie Masson-Delmotte, Cyril Dion, Corinne Morel-Darleux et bien d’autres : les prestigieux membres du jury du vertival de Cannes vous proposent leurs films favoris sur l’écologie, qu’elle soit au cœur du récit ou en toile de fond.

 © Vert

«La belle verte», long-métrage de Coline Serreau, 1996

Le choix de Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur. «Parce que ce film est drôle et avant-gardiste. Il date des années 90 et le sujet était loin d'être à la mode à l'époque».
👉 La fiche du film


«Chasing Coral», documentaire de Jeff Orlowski, 2017

Le choix de Valérie Masson-Delmotte, scientifique du climat. «J’ai été marquée par la beauté et la fragilité des coraux.»
👉 La fiche du film
 

«Captain Fantastic», long-métrage de Matt Ross, 2016

Le choix de Cyril Dion, réalisateur et écrivain. «Parce que c’est intelligent, complexe, jubilatoire, touchant et que je pleure souvent d’émotion. C’est un bon critère pour moi.»
👉 La fiche du film
 

«Les roues de l’avenir», documentaire de Romain Mercieux et Charlotte Brunier, 2023

Le choix d’Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des transports. «Un film sur la diversité des pratiques du vélo et qui donne une vision positive et enthousiasmante de ses avantages dans la transition.»
👉 La fiche du film

«Ponyo sur la falaise», long-métrage d’Hayao Miyazaki, 2008

Le choix de Magali Reghezza, géographe et membre du Haut-Conseil pour le climat. «Ce film d’animation m’a éblouie par le traitement de l’eau et ce regard de joie immédiate et brute, sans filtre, que les enfants posent sur le monde et sa beauté.»
👉 La fiche du film
 

«Une espèce à part», série documentaire de Franck Courchamp, 2019

Le choix de Magali Payen, fondatrice d’On est prêt. «Un projet artistique hors normes, qui nous ramène avec humilité à notre juste place dans la toile du Vivant et dans la symphonie de l'univers.»
👉 La fiche de la série
 

«Sibel», long-métrage de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, 2018

Le choix de Corinne Morel-Darleux, autrice. «Parce que Sibel siffle la “langue des oiseaux”. Parce qu’il y a un loup légendaire, la forêt, la montagne et leurs mystères, une vieille sorcière qui n’est pas si folle qu’on le croit et de l’amour. Parce que c’est politique et poétique à la fois.»
👉 La fiche du film

200 vidéastes naturalistes nous offrent des images époustouflantes du «Vivant»

Rester bêtes. Dans un documentaire fraîchement mis en ligne par France Télévisions, le photographe Yann Arthus-Bertrand fait l’inventaire des milieux naturels et de la biodiversité en France métropolitaine. Ce film «qu’aucune équipe technique classique n’aurait pu réaliser» est né du travail d’un collectif de 200 naturalistes, qui capturent au quotidien les images des petites et grandes espèces. De quoi démontrer une nouvelle fois que «la biodiversité n’appartient à personne et personne ne devrait pouvoir se l’approprier, la détruire au point de la mettre en danger», selon le réalisateur.

©  France Télévisions

+ Loup Espargilière, Juliette Quef et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.