Chères toutes et chers tous,
🌼 Du 22 au 30 septembre, la Fondation des femmes organise au sein de la Cité audacieuse (Paris 5ème) le festival écoféministe Celles qui sèment. Au menu : témoignages d’activistes, tables rondes, débats, mais aussi des ateliers et des DJ sets pour festoyer ensemble. Toutes les informations sont à retrouver ici.
Les écoles prestigieuses tendent les bras aux multinationales, quitte à oublier la crise environnementale.
EDF, TotalEnergies, Thales… Les entreprises étendent leur emprise sur l’enseignement supérieur
Grondes écoles. D’AgroParisTech à Polytechnique, des forums étudiants aux conseils d’administration des grandes écoles, le secteur privé s’invite partout dans l’enseignement supérieur, révèlent deux rapports publiés ce mercredi. Le tout au détriment de la transition écologique.
Thales, Orange, BNP Paribas, TotalEnergies, Safran… Dans une étude sur l’influence des intérêts des entreprises privées dans l’enseignement supérieur, le collectif Entreprises illégitimes dans l’enseignement supérieur (EIES) recense 6 000 «liens» entre écoles françaises et entreprises privées (financement d'un programme de master, présence au conseil d'administration de l'école, enseignant·e venu·e du privé ou stand au forum annuel). 100 entreprises cumulent à elles seules plus de 2 126 liens, «soit le tiers de nos données totales sur cette période», notent les auteur·ices de l'étude. 20 d’entre elles sont omniprésentes : Safran, l’Oréal, EDF, SopraSteria et Orange, pour ne citer que les cinq premières.
En s’infiltrant dans les établissements du secondaire, celles-ci menacent de «désinformer» les élèves «notamment sur le plan climatique», pointe le document. À CentraleSupélec, des cours sur les technologies énergétiques ont été «délivrés par des collaborateurs d’entreprises gazières la décrivant comme une “énergie d’avenir”, sans contradiction», ont rapporté plusieurs étudiant·es.
Ce mercredi, l’Observatoire des multinationales (ODM) publie aussi un rapport qui pointe l’emprise des intérêts privés sur l’école Polytechnique, «l’X» de son petit nom, l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses grandes écoles françaises. «Les représentants d’un petit nombre de très grandes entreprises occupent une place importante à tous les niveaux de gouvernance de l’école Polytechnique», notent les auteur·ices.
Le document montre que les financements privés, en augmentation, atteignent 15% des ressources de l’école et sont fléchés au travers de sa fondation «vers des thèmes et des objectifs définis par les entreprises ou individus donateurs».
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cet article de Zoé Moreau et Juliette Quef pour comprendre pourquoi ces liens sont problématiques.
· Ce mercredi, trois associations attaquent l'État français en justice pour inaction et manque de sanctions après le scandale du «Dieselgate» en 2015. Elles veulent contraindre l’État à retirer de la circulation les véhicules encore équipés de logiciels frauduleux qui ont trompé les tests anti-pollution. Environ 2,7 millions roulent toujours en France, où leurs émissions excédentaires de gaz toxiques ont fait 16 000 morts depuis 2009. - Radio France et Le Monde
· Mardi, la Cour des comptes a appelé à une «action urgente» des pouvoirs publics face au «retard préoccupant» en termes d’adaptation au changement climatique, dans son tout premier rapport annuel sur la transition écologique. L’institution rappelle que «le coût de la transition» est «bien inférieur à celui de l’inaction» et estime que la France doit doubler ses investissements d’ici à cinq ans, pour atteindre 200 milliards d’euros annuels. - Libération
· D’ici à vendredi, TotalEnergies espère relancer les travaux de son mégaprojet gazier Mozambique LNG, suspendus depuis quatre ans à cause de la menace terroriste locale. Le chantier dans ce pays pauvre et vulnérable à la crise climatique est pointé du doigt pour non-respect des droits humains et en raison de son impact sur le climat et l’environnement, qui lui vaut le qualificatif de «bombe carbone». - Le Monde
400 millions
Fenêtre ou ne pas être. L’entreprise Microsoft cessera d'assurer gratuitement les mises à jour de son logiciel Windows 10 à compter du 14 octobre prochain, afin de faire migrer les utilisateur·ices vers Windows 11. Mais «jusqu’à 400 millions d’ordinateurs dans le monde sont incompatibles avec cette nouvelle version», dénonce une coalition d’entreprises et associations, à l’origine d’une pétition pour contraindre la firme à continuer les mises à jour gratuites de Windows 10 au moins jusqu’en 2030. «En France, 22% des ordinateurs fonctionnent sous Windows 10 et sont incompatibles avec Windows 11», explique à Vert Flavie Vonderscher, responsable de plaidoyer chez Halte à l’obsolescence programmée. Pour continuer de naviguer en toute sécurité, il n’y a que deux options : payer un abonnement à 26 euros par an (pour obtenir un sursis) ou acheter un nouvel ordinateur. «Une pression sur les budgets restreints» et «un scandale environnemental», décrit la coalition.
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce décryptage d’Antoine Poncet.
Mort de l’acteur Robert Redford : un homme habité par l’urgence écologique
Dernière Sundance. L'acteur américain s’est éteint mardi à son domicile dans l’Utah (États-Unis), il était âgé de 89 ans. Figure emblématique de Butch Cassidy et le Kid ou Les Hommes du président, il s’était imposé comme une légende d’Hollywood, avant de fonder le festival de films indépendants Sundance. Il a toujours refusé l’étiquette «d’activiste», note le New York Times, et pourtant, derrière la star se cache un homme habité par l’urgence écologique. Dans les années 1970, il s’est opposé «avec succès» à un projet d’autoroute dans l’Utah, rappelle AP, puis il a contribué à faire échouer un projet de centrale à charbon dans le même État, relate le Washington Post. Plus tard, il s’élèvera aussi contre le projet d’oléoduc Keystone – dénoncé localement pour son impact sur le climat – et prêtera sa voix à plusieurs documentaires sur l’écologie.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce portrait de Robert Redford par Zoé Moreau.
«Là où les loups rôdent», le témoignage d’une éleveuse prise au dépourvu face aux attaques répétées sur son troupeau
Loups voyez. Dans Là où les loups rôdent, Transfert, le podcast de Slate, recueille le témoignage puissant d’Elia Pergolizzi, une éleveuse de vaches Aubrac qui vit dans la crainte permanente de voir son troupeau attaqué. Elle est encore enfant quand l’exploitation située à Authon, un petit village des Alpes-de-Haute-Provence, subit sept attaques «de grands canidés» en dix jours : 35 brebis sont tuées. Le premier acte d’une série d’épisodes traumatiques.
+ Rémy Calland, Margot Desmons, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.
