Chères toutes et chers tous,
Nous y voilà !
Vous êtes plus de 10 000 abonné·es à Vert !
Quelle aventure ! Quand nous avons lancé ce petit média il y a deux ans, nous étions loin de nous douter où tout ceci nous mènerait. Deux newsletters, des vidéos et un site web de l'enfer... Vos mots doux et votre soutien - notamment financier - nous donnent la force d'aller un peu plus loin chaque jour. Et pour cela, nous vous adressons un immense
Merci !
L'Etat avait convoqué la divinité grecque pour surveiller les activistes, celle-ci a finalement été renvoyée vers l'Olympe par la justice.

La justice met fin aux activités de la cellule Demeter contre « l'agribashing »
La fin d'un climat Demeter. Créée en 2019, cette cellule qui unit la gendarmerie et le syndicat de la FNSEA a servi à surveiller et entraver les associations écologistes. Celles-ci ont applaudi la décision du tribunal administratif, qui a enjoint le ministère de l'Intérieur à cesser de réprimer les « actions de nature idéologiques ».
Fruit d'un partenariat entre la gendarmerie, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, Demeter devait permettre de lutter contre les « actes crapuleux » commis contre les paysan·nes. Mais aussi contre les « actions de nature idéologiques », comme le « dénigrement du milieu agricole ». Au moment de son lancement, en décembre 2019, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner s’émouvait alors de l'« agribashing » : le dénigrement systématique dont seraient victimes les agriculteur·rices, mais qu'aucune étude n'atteste.
En réalité, cette cellule a servi d'outil de surveillance et de répression des activistes opposé·es aux pratiques discutables de l'agriculture industrielle. L'association Générations futures, qui lutte contre l’usage des pesticides chimiques, avait dénoncé des convocations abusives en gendarmerie ou la présence des forces de l'ordre au cours d’une réunion de préparation d’actions en vue de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides ». Avec Pollinis, elle avait déposé un recours contre Déméter en 2020.
Visée explicitement par Christophe Castaner, l'association L214, qui s'introduit régulièrement dans des exploitations pour filmer les abus de l'élevage industriel, avait également déposé un recours en justice. Son directeur des enquêtes, Sébastien Arsac, a été la cible de telles intimidations après une intrusion dans un élevage de veaux. « Quand j’ai été convoqué, j’ai découvert que les gendarmes avaient demandé à mon opérateur les relevés de mes appels. Ils m’ont aussi demandé qui m’avait permis d’obtenir ces images », raconte-t-il à Vert. Ses déplacements ont également été scrutés à travers le bornage de son téléphone.
« C’est une victoire pour la démocratie », applaudit Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis. Porte-parole de Générations futures, François Veillerette appelle le gouvernement actuel, ainsi que le prochain, à « cesser d’opposer le monde agricole aux ONG et mettre en place un plan ambitieux de transition agricole, qui bénéficiera aux citoyens et aux agriculteurs eux-mêmes ».

· Dimanche, Le Monde a révélé que des animaux protégés, dont des loups, avaient été empoisonnés dans le parc naturel de la Vanoise (Savoie) en mars dernier. Les analyses ont montré qu’au moins une quinzaine d’animaux ont été tués avec des insecticides de la famille des carbamates, qui provoquent une mort fulgurante. Ces produits sont interdits en France et dans l’Union européenne depuis 2008, accréditant la thèse d’un empoisonnement délibéré. Une enquête judiciaire est en cours depuis plusieurs mois.
· Mardi, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, s’est engagé à investir dix milliards de dollars dans son méga-projet pétrolier en Ouganda. Ce projet controversé inclut notamment un oléoduc de 1 443 kilomètres de long entre l’Ouganda et la Tanzanie ainsi que le forage de centaines de puits de pétrole dans des réserves naturelles. - Libération (AFP)
· La calotte glaciaire du Groenland a perdu 4 700 milliards de tonnes en vingt ans, selon des données publiées ce lundi par le Polar Portal, un réseau danois de recherche sur l’Arctique. Une masse suffisante pour couvrir l’ensemble du territoire des États-Unis par un demi-mètre d’eau. Selon l’institut scientifique, cette perte aurait contribué à elle-seule à une hausse des océans de 1,2 centimètre depuis 2002. - Le Monde (AFP)


« Particules ultrafines »
Le boxon des parties ultrafines. Elles sont moins connues que les particules fines PM10 (moins de 10 micromètres de diamètre) et les PM2,5, et l’on commence tout juste à en saisir la nocivité. En raison de leur infime diamètre (moins de 0,1 micromètre), les particules ultrafines (PUF) entrent directement dans les alvéoles pulmonaires, puis dans les cellules sanguines, au point d’atteindre le cerveau ou traverser le placenta des femmes enceintes.
Depuis 2018, elles sont classées par l’Anses dans la liste des polluants prioritaires. Pourtant, ces poussières ne sont pas encore réglementées. Organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, Airparif s’est doté des coûteux équipements nécessaires à leur évaluation. Dans une étude publiée ce mardi, il révèle que les PUF sont présentes partout, mais leur concentration est deux à trois fois plus élevée dans l’agglomération parisienne qu’en zone rurale. En période hivernale, le surplus de PUF dans l’agglomération est lié au trafic routier et du chauffage au bois. Plus d’informations à lire sur vert.eco

Plus de 9 000 espèces d’arbres restent à découvrir
La forêt qui cache les arbres. Il reste 9 200 essences d’arbres à découvrir sur Terre, soit 14% de plus que les espèces déjà connues, estime une étude publiée par l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
64 100 espèces d’arbres ont déjà été identifiées par les botanistes du monde entier. Mais quelle est l’ampleur des espèces encore à découvrir ? Il y en aurait 9 200, selon la plus vaste estimation réalisée à ce jour pour répertorier la biodiversité forestière. Publiée le 31 janvier par la revue scientifique américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), cette étude est le fruit du travail conjoint de plus d’une centaine de chercheur·ses. Les scientifiques ont analysé plus de 38 millions d’arbres sur le terrain dans quelque 90 pays.
L’étude répond à trois besoins. Tout d’abord, les scientifiques expliquent qu’« estimer le nombre d’espèces d’arbres est essentiel pour informer, optimiser et prioriser les efforts de préservation des forêts autour du globe ». De plus, la majorité des espèces encore non-découvertes sont des essences rares. De ce fait, elles sont plus vulnérables au risque d’extinction. Mieux les connaître permet d’enrayer leur disparition. Enfin, l’établissement d’une base de données à un instant “T” permettra à l’avenir aux scientifiques de mieux évaluer le déclin potentiel de la biodiversité.
Pour arriver à ces nouvelles estimations, les scientifiques ont développé une méthode d’analyse inédite. Ils et elles ont notamment utilisé des techniques de décodage héritées de la Seconde Guerre mondiale, comme l’estimation de la fréquence appelée « Good-Turing ». Concrètement, les auteur·rices de l'étude ont déterminé l'occurrence d’événements rares - à savoir les espèces d’arbres inconnues - à partir des essences rares déjà observées.
La recherche a montré que 43% des espèces recensées se trouvent en Amérique du Sud. C’est aussi le continent qui abrite le plus fort taux d’endémisme : 49% des essences répertoriées n’existent qu’à cet endroit du globe.

Algues vertes, et après?
L’amer monte. Près de trois ans après la sortie de la bande dessinée Algues vertes l’Histoire interdite, fruit d’une longue enquête sur ce phénomène mortel, qu’en est-il de la situation en Bretagne ? Cette bande dessinée d'investigation a-t-elle eu un impact sur le terrain ? Dans ce podcast, la Revue dessinée donne la parole à un militant et un lanceur d’alerte qui reviennent sur la manière dont ce travail journalistique a facilité leur combat.

+ Anne-Sophie Novel, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro