La quotidienne

Défonce d’éléphants

Les pachydermes d'Afrique ont le cuir épais, mais ils ne résisteront plus très longtemps à tous nos coups d'épée. 


Les éléphants d’Afrique sont désormais menacés d'extinction

Défonces d'éléphants. En quelques décennies, les populations d'éléphants de forêt et de savane se sont effondrées, mettant ces deux espèces en danger d'extinction, alerte l'Union internationale de conservation de la nature (UICN). 

Jeudi 25 mars, l'organisation spécialiste de la biodiversité a mis à jour sa célèbre « liste rouge » des espèces menacées. L’éléphant de savane d’Afrique (Loxodonta africana) y est désormais classé « En danger », et l’éléphant de forêt d’Afrique (Loxodonta cyclotis), « En danger critique d’extinction ». 

Avant la présente mise à jour, explique l'UICN, les éléphants d’Afrique étaient considérés comme une seule espèce, classée comme « Vulnérable ». De « nouvelles preuves génétiques » ont enfin permis de distinguer ces deux espèces aux gabarits et aux modes de vie très différents. 

On trouve majoritairement l'éléphant de forêt dans les forêts tropicales d'Afrique centrale et dans certaines zones d'Afrique de l'Ouest. Il est bien plus petit que son cousin des savanes. © Frank ad Petersens / UICN

Les chiffres avancés par l'UICN sont dramatiques : le nombre d’éléphants de forêt d’Afrique a chuté de plus de 86% en 31 ans, tandis que la population d’éléphants de savane d’Afrique a diminué d’au moins 60% au cours des 50 dernières années. Il y a 50 ans, quelque 1,5 million d'éléphants paissaient en Afrique ; ils ne sont plus que 415 000 en 2016, année du dernier recensement. 

En tête des menaces qui pèsent sur ces animaux emblématiques : le braconnage, « qui a atteint un pic en 2011, mais continue de menacer les populations », indique l'UICN. Les éléphants sont notamment chassés pour leurs défenses en ivoire et leur viande (WWF). La fragmentation et la disparition des habitats causées par le développement de l'agriculture et des infrastructures pèsent également très lourd dans ce bilan. 

L'UICN souligne toutefois l'impact positif de programmes de conservation, qui ont permis de stabiliser les populations dans certaines aires, comme celle du Kavango-Zambèze. A cheval sur cinq pays, dont le Botswana et le Zimbabwe, celle-ci abrite la plus grande population d'éléphants de savane.

• Jeudi, à l'appel de la CGT, une centaine de manifestant•e•s et grévistes se sont retrouvé•e•s devant la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), pour protester contre le « projet Hercule ». Conforme aux exigences de Bruxelles et porté par le gouvernement, celui-ci prévoit de diviser en trois le groupe EDF pour l'ouvrir à la concurrence (lire notre article sur ce projet). Des grèves et débrayages ont eu lieu simultanément sur d'autres sites français. - Le Monde

• Dans une tribune publiée vendredi, 220 élu•e•s de partis écologistes et de gauche exigent une « vraie » loi pour le climat, alors que le projet de loi « climat et résilience » sera examiné, à partir de lundi, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon, Corinne Lepage, Yannick Jadot… Elles et ils appellent à rejoindre les cortèges des manifestations qui se tiendront partout en France dimanche 28 mars. - France Info

La permaentreprise comme remède à toutes les crises

Entrecrise. L'entreprise a failli et doit repousser selon les principes de la permaculture pour sauver le monde ; c'est ce que défend Sylvain Breuzard dans son ouvrage La permaentreprise.

Peut-on développer une entreprise sans mettre à mal son environnement ? Patron d'une société de services numériques et président du conseil d'administration de Greenpeace France, Sylvain Breuzard y croit dur comme terre. Pour cela, l'auteur propose d'appliquer à nos entreprises une nouvelle éthique qui s'inspirerait des trois piliers de la permaculture : « Prendre soin des humains »« prendre soin de la terre » et « fixer des limites et partager équitablement », principes énoncés dans les années 70 par les fondateurs de ce mouvement, David Holmgren et Bill Mollison. 

Ce nouveau concept, c'est celui de la « permaentreprise ». Celui-ci « relève à la fois d'une vision – changer notre modèle de développement pour assurer la permanence du système terre, explique l'auteur, et d'un pilotage pragmatique, progressif et exigeant : il ne s'agit plus en effet de se contenter de mots, comme les entreprises l'ont trop souvent fait avec la responsabilité sociale, mais de lier les idées aux actes ». Sylvain Breuzard propose par exemple de conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à l'existence d'un plan climat ambitieux à cinq ou dix ans. 

Taille raisonnable, fournisseurs de proximité, usage optimisé et juste des ressources, coopération, autorégulation, réemploi, diversité... Autant d'idées inspirées du design permaculturel, d'ordinaire réservé aux jardins, et qui ne demandent qu'à pousser dans nos boîtes. 

Cet essai constitue une proposition constructive à destination des dirigeant•e•s, qui a l'avantage de ne pas se contenter de vagues incantations mais de parler objectifs chiffrés et indicateurs à grands coups de tableaux de suivi. Son guide méthodologique précise toutes les étapes pour que les entreprises (qui ont une raison d'être) deviennent régénératrices, et non plus prédatrices, de leur environnement. Avec un préalable de taille : l'abandon d'une quête illimitée de profits.

La permaentreprise, Sylvain Breuzard, Editions Eyrolles, 2021, 175p, 27€. 

Une chronique signée Juliette Quef

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, on vous propose d'allumer un cierge en attendant la fin de l'hiver (et des jours meilleurs), avec cette recette de bougie à la cire d'abeille.

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'afficher en plein écran et l'enregistrer d'un coup de clic droit © Vert

Décharges illégales, un scandale français

Gravats, rebuts électroniques, produits chimiques.... Depuis belle lurette, les industriels les moins sourcilleux ont fait de la nature leur dépotoir gratuitA tel point que 80 000 tonnes de déchets ont été ainsi déversées au cours de la seule année 2020 – l'équivalent de quelque 30 000 éléphants de forêt d'Afrique. 

A Toulon comme à Paris, on fait fi de la loi pour économiser des sommes colossales, usant parfois de méthodes mafieuses, y compris chez les majors du BTP ; dans son édition spéciale consacrée aux décharges illégales, le magazine Complément d'enquête s'est penché sur quelques exemples parmi les plus scandaleux.

Décharges illégales, un scandale français, Pierre Lalanne et Olivier Broutin Complément d'enquête, diffusé le 25 mars 2021, en replay sur le site de France télévisions.

© France 2