Chères toutes et chers tous,
📣 Mardi 11 avril de 19h à 20h30, le collectif Écologie culturelle organise une rencontre à l’Académie du climat (Paris), intitulée «De nos racines à nos engagements: habitons ensemble l'Écologie!». Au programme : rencontres, guitare et chant, piano et projections lumineuses, dégustation et lectures alimenteront un dialogue autour du thème des territoires, ciment des transitions culturelles à mener pour habiter le monde de manière durable et désirable. Réservation gratuite juste ici.
Et si on utilisait l’intelligence artificielle pour mieux comprendre le climat bien réel ?

La pêche de fond restera autorisée dans les aires marines protégées européennes
Garde la pêche. Contrairement à ce qui avait été proposé par Bruxelles en février, le chalutage de fond sera maintenu dans les aires marines protégées des eaux européennes, a confirmé le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, ce dimanche.
Il y a quelques semaines, le secrétaire d’État français à la mer, Hervé Berville, martelait que la France était «totalement, clairement et fermement» opposée à l’interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées. Cette pratique controversée consiste à racler les fonds marins avec des engins de pêche, détruisant les écosystèmes et fragilisant leur capacité à absorber du carbone. Hervé Berville a fini par obtenir gain de cause auprès de la Commission européenne ; dimanche, en visite à Bruxelles auprès du commissaire européen à l’environnement et à la pêche, Virginijus Sinkevičius, il a confirmé qu’une interdiction n’était pas sur la table.

En février, la Commission européenne avait présenté un plan d’action visant à concilier pêche et préservation de la biodiversité. Ce qui passait, entre autres, par l’interdiction à horizon 2030 du chalutage de fond dans les aires marines protégées - qui doivent représenter 30% des eaux européennes à cette même date. Le texte prévoyait que les États membres établissent des feuilles de route d’ici à 2024 pour éliminer progressivement cette pratique.
Ce plan d’action «propose seulement des orientations aux États membres et le dialogue reste ouvert avec les pêcheurs», a indiqué Hervé Berville, qui s’est félicité de ce que «la France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d’interdiction».
Le plan de la Commission avait été largement décrié par les pêcheur·ses comme par les ONG écologistes. Les professionnel·es de la mer réclamaient le retrait du plan. D’après le Comité national des pêches, celui-ci risquait de mettre au chômage plus de 4 000 marins travaillant sur 1 200 navires dans les aires marines protégées. «C’est un tiers de la flotte de pêche française qui doit disparaître d’ici 2030», fustigeait le syndicat des pêcheur·ses. Les associations écologistes jugeaient le plan trop timide, son objectif trop lointain et peu ambitieux.

· Dimanche, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a juré que «plus aucune zone à défendre (ZAD)» ne s'installerait dans le pays. Pour cela, il prévoit la création d’une «cellule anti-ZAD au sein du ministère de l'Intérieur» d’ici septembre pour accompagner les préfets en cas de recours juridiques. - JDD (abonné·es)
· Dimanche encore, le navire scientifique Tara a quitté le port de Lorient (Morbihan) pour partir étudier pendant 18 mois les effets des actions humaines sur les écosystèmes marins à travers l’Europe. Pour sa 13ème mission, la goélette se concentrera sur l’impact des régions agricoles et des sites industriels, de la Méditerranée à la frontière russe. - Ouest-France
· Dimanche toujours, plusieurs grands pays exportateurs de pétrole ont annoncé une réduction de leur production pour stabiliser le marché et faire remonter les tarifs, au plus bas depuis deux ans. Ce lundi, lors des premiers échanges boursiers en Asie, le prix du baril s’est envolé de près de 6%. - Le Monde (AFP)


89,03%
Trotti niet. Dimanche, quelque 100 000 Parisien·es ont voté «contre» les trottinettes électriques en libre-service à près de 90%. Organisé à l’initiative de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, la votation a tranché sur le sort des 15 000 trottinettes qui circulent dans la capitale, décriées en raison de leur dangerosité, de leur occupation anarchique de l’espace public et de leur bilan carbone mitigé (notre décryptage). Si les oppositions ont dénoncé un scrutin mal organisé avec un taux de participation faible de 7,46%, la mairie s’est immédiatement engagée à ne pas renouveler les contrats des trois opérateurs privés (Lime, Tier et Dott), afin de faire disparaître les trottinettes de la voie publique d’ici le 1er septembre. Une première pour une capitale européenne, qui pourrait inspirer d’autres villes à passer le pas.

«Climate Q&A» : l’intelligence artificielle de ChatGPT au service du climat
GiecPT. Ekimetrics, un cabinet spécialisé en intelligence artificielle, vient de développer Climate Q&A, le ChatGPT du climat. Encore en phase de test, l’outil permet d’interroger facilement les rapports scientifiques les plus importants, dont ceux du Giec.
Quelles sont les principales causes du dérèglement climatique ? Pourquoi l’Accord de Paris est-il si important ? Autant de questions que l’on peut désormais poser à «Climate Q&A». Cette intelligence artificielle - encore en test - sélectionne les dix extraits les plus pertinents au sein d’une vingtaine d’éminents rapports scientifiques, dont ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ou de l'IPBES (le «Giec de la biodiversité»).
Le but? «Permettre au grand public et aux journalistes d’avoir des réponses sourcées sur les sujets environnementaux», explique à Vert l’instigateur du projet, Theo Alves da Costa, chargé de l’unité Développement durable et climat chez Ekimetrics. L’outil reprend une technologie déjà développée par l’entreprise pour débunker le greenwashing.
Quand on pose une question à Climate Q&A, un premier algorithme simple va trouver les dix passages d’études qui y répondent le mieux. Puis, ChatGPT trie les informations pertinentes et les reformule.
«C'est puissant, on voit bien l'intérêt pour éviter les recherches fastidieuses. C'est plus “user friendly” que de chercher dans le pdf du rapport», a observé la coprésidente du groupe 1 du Giec, Valérie Masson-Delmotte lorsque Vert lui a fait tester l’outil. Elle regrette toutefois que d’autres sources que le Giec soient interrogées. Résultat : «il y a des choses contradictoires» entre plusieurs sources. Pour elle, l’algorithme devrait partir des résumés pour les décideurs du dernier rapport (publié entre août 2021 et mars 2023) afin de «respecter la hiérarchie des informations présentées».
Parmi les risques que présente cet outil encore en cours de développement : celui de donner des réponses approximatives sur des sujets inflammables, comme sur les réserves de substitution ou «mégabassines». «Ça reste une intelligence artificielle et il faut prendre ses réponses avec beaucoup de recul, notamment pendant la phase de test», recommande Theo Alves da Costa. À l’heure de l’écriture de ces lignes, l’outil n’est disponible qu’en anglais, mais il le sera rapidement dans toutes les langues.

Quand les plantes crient famine
Dures de la feuille. Pour la première fois, des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv (Israël) ont réussi à comprendre des comportements de stress ou de soif chez des plantes en les écoutant. Les plants de tomates et de tabac étudiés éclatent de mini bulles d’air pour communiquer avec leurs congénères ou certains animaux. Bien que ces sons soient inaudibles pour les humains - ils ont été ici recréés par les chercheurs - ces découvertes permettront peut-être de mieux savoir quand arroser, ou détecter d’éventuelles maladies.

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.