La quotidienne

Clim’ city

Chères toutes et chers tous,

🗳️ Les urnes ont parlé ! Avec 84% des votes, vous avez choisi que nous répondions à la question de @chachournesol sur Instagram «Pourquoi a-t-on encore de l’eau potable dans nos toilettes ?». Réponse dans deux semaines dans le Vert du faux.


Pour se rendre compte des impacts de la crise climatique en France, on pourra les simuler comme dans Sim city : quelle chance !


Tester les aléas du climat partout en France avec un simulateur géant, ça vous branche ?

Clim city. Un double numérique de la France est en cours de développement. Doté d’une grande précision, il sera mis à disposition des politiques et des particuliers pour simuler tout type d’aléas afin de guider la transition écologique.

Simuler des incendies en Gironde, imiter l’érosion sur les côtes normandes ou encore feindre des crues dans la Marne, voici un aperçu de l’infinité de scénarios que pourra générer ce «jumeau numérique». Développé par Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), en partenariat avec le Cerema et l’Inria, ce projet d’ampleur titanesque est inédit à l’échelle du territoire national.

«L’idée derrière ce projet, c’est d’avoir un outil multi-aspects qui nous permettent de considérer tous les paramètres en même temps», résume, pour Vert, Dimitri Sarafinof, ingénieur en sciences géographiques et coordinateur du projet à l’IGN.

Le stade Vélodrome de Marseille matérialisé avec le scan LiDAR. © IGN

Comment ça marche ?

Pour pouvoir dupliquer la France à l’identique, le jumeau sera alimenté par les données spatiales du programme LiDAR HD (Light Detection And Ranging), développé par l’IGN.

À l’aide de lasers, ce programme de cartographie en 3D ultra précis est en train de scanner la France avec une précision jamais atteinte.

Chaque utilisateur·ice de ce jumeau numérique pourra choisir de se déplacer dans la copie virtuelle : soit de manière immersive, soit à vol d’oiseau.

Ce clone numérique a aussi vocation à devenir un formidable terrain d’expérimentation. Plus besoin de laisser son robinet ouvert pour savoir ce que cela fait d’inonder son quartier. Les scientifiques pourront ainsi pousser certains paramètres au maximum pour identifier et éviter les avenirs les moins désirables.

La majorité des données intégrées dans l’outil seront issues de source en accès libre (opendata) puis lissées et homogénéisées. L’instrument pourra aussi être alimenté par des acteurs privés.

Selon le coordinateur du projet, le premier jeu de données sera prêt à être mis à l’épreuve courant 2025.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage d’Alexandre Carré dans son intégralité. 

· Jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de son «énorme inquiétude» face à la propagation de la grippe aviaire de la souche H5N1. Pour l’instant, aucun cas de transmission d’humain à humain n’a été prouvé, mais les scientifiques craignent que le virus ne s’adapte. En cas de contamination par un animal malade, ce virus affiche «un taux de mortalité extraordinairement élevé», selon l’OMS. - Libération

· Jeudi encore, l’Écosse a abandonné son objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 75% d’ici à 2030. Fixé en 2019, cet objectif qui faisait la fierté du pays a été décrété impossible à atteindre, et déplacé à 2045. L’Écosse a tout de même déjà réduit de 49,2% ses émissions entre 1990 et 2021, notamment en fermant ses centrales à charbon. - Le Monde (abonné·es)

· Jeudi toujours, un collectif de 260 scientifiques émet sa «défiance grandissante vis à vis du pouvoir politique» dans une tribune au Monde. Elles et ils pointent avec vigueur l’indifférence de l’exécutif face à leurs alertes depuis des décennies ainsi que le clivage entre les annonces et l’action publique. - Le Monde

14%

Des eaux et des bas. Entre 1990 et 2018, la France a perdu 14% de sa ressource en eau douce renouvelable - celle qui est issue des cours d’eau et des pluies. C’est l’un des chiffres frappants qui ressort de la note publiée ce jeudi par France stratégie, le service de prospective du Premier ministre. Les raisons de cette baisse : moins de précipitations et une évaporation plus importante due à la hausse des températures. Le document indique que l’agriculture capte aujourd’hui plus de 60% de l’eau consommée en France ; qu’entre 2010 et 2020, les surfaces agricoles équipées d’un système d’irrigation ont augmenté de 23 % ; que les productions irriguées sont «majoritairement destinées à l’exportation» ; et qu’en France, on compte 670 000 plans d’eau artificiels pour un stockage de 18 milliards de mètres cubes… dont un milliard s’évapore chaque année sous l’effet de la chaleur.

«Blablacar et son monde» : un autre covoiturage est possible

Car à toi. Dans une enquête fouillée, Fabien Ginisty propose de soulever le capot de la success story de Blablacar, la plateforme française de covoiturage aux 100 millions de membres.

Journaliste et directeur de la rédaction du magazine indépendant L’âge de faire, Fabien Ginisty est aussi un covoitureur de longue date. En 2009, pour se rendre à moindre coût de Toulouse à Paris, il utilise pour la première fois le site covoiturage.fr, rebaptisé Blablacar en 2013. «Le service était gratuit et il n’y avait aucune transaction financière effectuée via le site. À la fin du trajet, j’avais donné un billet à Jean-Luc et je l’avais remercié pour le détour, tout simplement», se souvient l’auteur.

Une simplicité et une gratuité qui prennent bientôt fin. En 2011, la plateforme met en place un système de tarification à destination des passager·es. «Je me retrouve à jouer au boursicoteur de mon siège vide ou à comparer les offres BlaBlaCar comme je comparerai des offres de grille-pains sur Leboncoin», se désole Fabien Ginisty. 

«Blablacar et son monde», Fabien Ginisty, une coédition Le passager clandestin-L’âge de fer, avril 2024, 224 pages, 16 €.

«Je voulais comprendre la place que nous, les 22 millions d’usagers en France, avions dans ce système, explique Fabien Ginisty à Vert. L’une des découvertes qui m’a le plus surpris, c’est la présence de certains fonds d’investissements basés dans les paradis fiscaux du Luxembourg, du Delaware ou encore de Jersey».

Le livre-enquête revient en détail sur le parcours du boss de Blablacar, Frédéric Mazzella, figure de la «start-up nation» décidé à «rendre le monde meilleur». Et le soutien massif de TotalEnergies qui, avec l’aval de l’Etat français au travers d’un dispositif opaque de certificats d’économie d’énergie, a permis à la plateforme d’assoir son monopole.

Mais, pour Fabien Ginisty, un autre covoiturage est possible. Il suffit pour cela de regarder du côté du slugging, cette pratique gratuite et sans intermédiaire développée aux États-Unis depuis les années 1970. Ou, tout simplement, de l’«autostop».

Des robots qui se cassent la figure

Aïe Robot. L’entreprise américaine Boston Dynamics a fait ses adieux à son célèbre robot humanoïde Atlas avec une vidéo de compilation de ses chutes. Après 11 ans de service, ce robot de test hydraulique a été remplacé par une version complètement électrique, aussi nommée Atlas, le 17 avril 2024.

© Boston dynamics

+  Loup Espargilière et Jennifer Gallé ont contribué à ce numéro.