La quotidienne

¡ Carbón, cabrón !

On le croyait exit au Mexique ; il semblerait qu'aucun pays ne soit définitivement à l'abri de retourner au charbon. 


Le Mexique retourne au charbon

¡ Carbón, cabrón ! Un temps ambitieux dans la lutte contre le changement climatique, le Mexique s'en remet à nouveau au charbon.

A la mi-2020, le président Andrés Manuel López Obrador (ou « Amlo ») avait annoncé son projet d'acheter 2 millions de tonnes de charbon à des producteurs mexicains pour faire tourner les centrales nationales. Il prévoit également de remettre en marche deux centrales à charbon situées à la frontière avec le Texas. Leur activité avait baissé à mesure que le gaz et les renouvelables avaient pris une part croissante dans le mixte énergétique national, raconte le Guardian

Elu en 2018, Amlo veut que le Mexique retrouve sa souveraineté énergétique. Pour ce faire, il compte sur le pétrolier Pemex et sur la Commission fédérale de l'électricité, tous deux aux mains de l'Etat. Les acteurs privés qui ont, eux, misé sur le développement des renouvelables, sont mis de côté. Tant pis pour la crise climatique. 

La politique énergétique d'"Amlo" (à droite) est à l'inverse de celle de Joe Biden (gauche), nouveau président des Etats-Unis, qui veut investir massivement dans les énergies renouvelables. © USEmbassyMEX

Pour justifier sa politique, le gouvernement plaide notamment le manque de fiabilité des énergies renouvelables. En décembre 2020, une panne de courant massive a plongé dans le noir quelque 10 millions de personnes. La CFE a mis l'incident sur le compte des renouvelables, dont la trop forte production aurait surchargé le réseau électrique (El sol de México). 

Il s'agit d'un revirement spectaculaire pour un pays autrefois ambitieux sur le front du climat. En 2015, par exemple, le Mexique fut le premier pays en développement à publier sa feuille de route climatique avant l'ouverture de la 21ème conférence des nations sur le climat - la COP21 (CCNUCC). Plus d'informations dans le Guardian (anglais). 

• Lundi, deux mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre de Jean-Marie Bernard, président (LR) du département des Hautes-Alpes. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Gap pour avoir offert une queue de loup à la préfète des Hautes-Alpes, Cécile Bigot-Dekeyzer. C’était en février 2020, lors de la cérémonie de départ de cette dernière. Jean-Marie Bernard voulait « faire passer un message sur la situation des éleveurs », dont les troupeau subissent des attaques. Le jugement sera rendu le 12 mars. - Le Monde (abonnés)

• Samedi, à New Delhi, Disha Ravi a été arrêtée et placée en garde à vue pour « sédition », « complot criminel » et « organisation d’émeutes ». La jeune activiste de 21 ans avait partagé sur Twitter un fichier expliquant comment soutenir les manifestations d’agriculteurs. Depuis des mois, des milliers de paysans campent les abords de New Delhi pour lutter contre une réforme qui libéralise le marché agricole au profit des multinationales (The Conversation). Cofondatrice de la branche indienne de Fridays for future, le mouvement de Greta Thunberg, Disha Ravi devrait être détenue pendant au moins cinq jours. - Libération

Les aliments bio font saliver le e-commerce

C'est e-bio ? Le e-commerce lorgne le marché des produits alimentaires biologiques, qui connait une croissance appétissante. 

11,3 milliards d’euros de chiffre d'affaires en 2019, en progression de 13,3 % par rapport à 2018 (Agence Bio)... L'essor du bio n'a échappé à personne. Ni à la grande distribution, ni aux entreprises de e-commerce. 

Comme le raconte Reporterre, Amazon a par exemple conclu un partenariat avec Monoprix, qui propose une large gamme de produits bio et détient la chaîne de supermarchés Naturalia. Le spécialiste de la livraison permet à ses abonné•e•s « Prime » de recevoir leurs courses en moins de deux heures à domicile. Pour des raisons de coût ou de logistique, la grande distribution s'était longtemps gardée de proposer de tels services. 

En septembre 2020, le groupe Casino et sa filiale Cdiscount se sont associés à Pourdebon.com. Une plateforme qui propose des produits locaux et plutôt haut de gamme : label rouge, bio, AOP, etc. Pourdebon.com regoupe plus de 500 producteurs et permet de se faire livrer en moins de 24h. Un service qui a connu une véritable explosion grâce aux confinements ; auprès de Reporterre, le directeur général revendique une croissance de 400% en 2020. 

S'il permet à des producteur•rice•s de trouver de nouveaux•elles client•e•s, le développement de telles plateformes risque de nuire à des filières paysannes biologiques en construction. A lire dans Reporterre

Tous les serpents français sont désormais protégés

Sssssuper nouvelle ! Vipères ou couleuvres : toutes les espèces de serpents vivant en France sont désormais protégées.

Le nouvel arrêté fixant la liste des amphibiens et reptiles protégés a été publié le 11 février au Journal officiel. Et il constitue une réelle « avancée en faveur de la protection de la biodiversité », applaudissent une foule d'associations naturalistes, parmi lesquelles figurent France nature environnement ou la Ligue de protection des oiseaux (communiqué).

Le texte interdit de tuer ou de maltraiter la dizaine d'espèces de serpents qui vivent sur le territoire français. Ceux-ci sont classés en trois familles : les vipéridés (vipères), les colubridés et les natricidés (qui regroupent toutes deux plusieurs espèces de couleuvres). 

Résidente du sud des Alpes, la vipère d'Orsini est en danger d'extinction en France, selon l'UICN. © Benny Trapp

Pour les associations, ce nouveau texte implique « que leurs milieux de vie sont également préservés et qu’il faut désormais les prendre en compte dans l’aménagement de nos territoires ». En cas d'infraction, la peine peut atteindre trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende. 

La précédente version de cet arrêté datait de 2007. Une nouvelle mouture avait été soumise à consultation fin 2019, mais son contenu avait « choqué le monde naturaliste tant les ajustements proposés étaient marginaux au regard de […] l’effondrement de la biodiversité », indique encore le communiqué. La version finalement retenue constitue une « victoire » pour Laurent Barthe, président de la Société Herpétologique de France (SHF). Son organisation reste « toutefois pleinement investie » pour obtenir la protection intégrale de la grenouille verte et de la grenouille rousse, deux espèces absentes du texte. 

Un tunnel contre le TGV britannique

A Londres, une poignée de militant•e•s occupent un tunnel creusé illégalement à quelques mètres du chantier du futur HS2 : une future ligne de train à grande vitesse dont le tracé promet de défigurer de nombreux sites naturels classés du Royaume-Uni. La police ne parvient pas à les déloger depuis maintenant trois semaines. Une folle histoire racontée dans cette vidéo de Brut.

© Brut