La quotidienne

Bien mais pas COP

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🌎 Malgré des difficultés d’affichage chez certain·es d’entre vous, pour le prochain épisode du Vert du faux, vous avez décidé que nous répondions à la question : « La planète peut-elle supporter 8 milliards d'êtres humains ? ». Réponse à suivre dans l’édition de jeudi.


Le sommet mondial sur le climat se termine sur une note solidaire, mais oublie les fossiles qui font bouillir notre Terre.


COP27 : des avancées inédites mais une conclusion contrastée

Bien mais pas Cop. Outre une annonce historique en faveur de la justice entre pays du Nord et du Sud, l’accord conclu à l’issue de la 27ème Conférence des Nations unies (COP27) manque d’ambition sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’atténuation du changement climatique.

« Nous avons traité certains des symptômes, mais pas soigné le patient de sa fièvre », a résumé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’issue de la décision finale adoptée tard dans la nuit de samedi à dimanche à Charm el-Cheikh. La conclusion de cette COP27 a été qualifiée d’« historique » par beaucoup d’observateur·rices grâce au compromis trouvé sur la mise en place d’un fonds pour financer les pertes et dommages : les dégâts irréversibles déjà causés par le changement climatique (voir plus bas). Mais le reste de l’accord est bien plus mitigé.

Les pays ne se sont pas mis d’accord pour y inclure la sortie des énergies fossiles, qui constituent pourtant la principale cause du dérèglement climatique. « La communauté internationale continue de discuter d’un problème dont elle méprise les causes », juge Clément Sénéchal, chargé de campagne sur le climat pour Greenpeace France.

Le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shukri, clôt la COP27 sur le climat qui s’est achevée ce dimanche à Charm el-Cheikh (Égypte). © Joseph Eid / AFP

L’objectif de maintenir le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, conformément à l’Accord de Paris de 2015, a été maintenu et réaffirmé. Une bonne nouvelle pour les pays les plus vulnérables, car certains souhaitaient le voir disparaître au profit de l’objectif moins amibitieux de +2°C. Hélas, aucune nouvelle stratégie supplémentaire n’a été précisée pour pouvoir l’atteindre. Les politiques climatiques déjà en place nous dirigent vers un réchauffement de 2,8°C à la fin du siècle, et les engagements actuels vers 2,6°C.

En 2009, lors de la COP15, les pays développés avaient promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an dès 2020 pour accompagner le développement et la transition écologique des pays du Sud. Une promesse toujours pas tenue - il manque 16,7 milliards. « Le texte ne donne même pas d’indication que cet engagement sera tenu l’année suivante, fustige Friederike Röder, vice-présidente de l’ONG Global citizen. Cette situation est inacceptable ».

· Samedi, après avoir posé la question aux utilisateur·rices de son réseau, le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk a choisi de réactiver le compte de l’ancien président américain, Donald Trump. Connu pour ses diatribes climatosceptiques et son déni plus général de la réalité, ce dernier avait été banni du réseau social en janvier 2021, par crainte que ses partisans ne s’adonnent à la violence après l’assaut du Capitole qui avait suivi sa défaite à l’élection présidentielle. - Le Monde
 

· Dimanche, alors qu’était donné le coup d’envoi du Mondial de football au Qatar, une contre-coupe du monde a été lancée à Paris par deux collectifs, Carton rouge et Le bruit qui court. Des militant·es ont joué un match satirique sur la place de la République de Paris, tandis que des commentateur·rices évoquaient les 6 500 ouvriers décédés pendant la construction des stades, les sponsors de l’événement et son terrible bilan écologique. - Libération
 

· Ce week-end, la centrale nucléaire de Zaporijia (Ukraine) a de nouveau essuyé des bombardements. Les forces ukrainiennes et russes s’accusent mutuellement. Ces assauts n’ont pas entraîné de rejets radioactifs, a confirmé sur France info la directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Karine Herviou.

« Éco-totalitarisme »

Entre ici, Jean Moulin ! « À l’heure où s’ouvre une nouvelle fois le débat sur les festivités tauromachiques, nous serons des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’éco-totalitarisme, dans le respect du droit, pour permettre à chacun de vivre sa culture » ; dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, 218 élu·es et responsables politiques ont défendu le maintien de la corrida - que le député insoumis Aymeric Caron veut interdire dans une proposition de loi défendue ce jeudi à l’assemblée nationale - et de nombreuses traditions locales. Parmi les résistants signataires, on trouve Christophe Castaner, ancien ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sénateur et candidat à la présidence des Républicains et Renaud Muselier, président (LR) de la région Sud.

Un mécanisme de financement des pertes et dommages adopté à la COP27

C’est pas dommage. À l’issue de la 27ème conférence des Nations unies (COP27) sur le climat et après 30 ans de revendications, les pays en développement ont obtenu la mise en place d’un mécanisme de compensation pour les « pertes et dommages » : les destructions liées au climat.

« Historique » : c’est le mot choisi par bon nombre d’observateur·ices pour qualifier l’accord arraché sur la question des « pertes et dommages » à l’issue de la COP27, qui s’est achevée ce dimanche à Charm el-Cheikh (Egypte). 30 ans après le sommet de la Terre de Rio, l’épineuse question de la compensation des dégâts subis par les pays les plus vulnérables au changement climatique en raison de l’émission de gaz à effet de serre par les pays industrialisés, a enfin fait l’objet d’un accord. Celui-ci prévoit la création d’un nouveau fonds dédié dès 2023. 

Si les négociations ont été compliquées, les pays du Sud ont bénéficié d’un revirement de l’Union européenne, jeudi, puis des États-Unis. Le premier pollueur mondial avait jusqu’alors toujours refusé d’en débattre, de peur que sa responsabilité majeure dans la crise climatique ne soit pointée du doigt. « Cette décision historique […] est le résultat d'un leadership fort de l'alliance des petits États insulaires et d'un degré de solidarité étonnant de la part du reste du monde », s’est félicité Avinash Persaud, représentant de l’archipel de la Barbade. 

Cliquez pour afficher ce graphique en grand © Carbon brief / Traduction par Vert

Plus belle la vie part en camp climat

Plus belle l’écologie. Dans l’ultime épisode de la série culte Plus belle la vie, qui s’est achevée ce vendredi après 18 ans de diffusion et 4666 épisodes, deux personnages décident de partir en « camp climat » afin de se former à la désobéissance civile. Un clin d’œil assumé à la démarche poursuivie par le feuilleton depuis plusieurs années pour intégrer les enjeux écologiques à sa narration, comme nous vous l’avions raconté dans Vert.

© France télévisions

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.