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Bercy beaucoup

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Le ministère de l’Économie avale tout cru celui de l’Énergie, espérons que le grand perdant de cette histoire ne soit pas l’écologie.


Remaniement : le ministère de l’Énergie disparaît et passe sous la coupe de Bercy

Volt face. C’est l’une des principales surprises du remaniement annoncé jeudi soir : le ministère de la Transition énergétique pourrait être rattaché à celui de l’Économie pour la première fois depuis plus de quinze ans. Un choix révélateur des priorités de ce nouveau gouvernement.

Mais où est passée l’énergie ? En attendant que les noms des ministres délégué·es et autres secrétaires d’Etat ne soient nommé·es, l’actuelle ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ne figure pas dans la nouvelle liste resserrée de 14 ministres. Il se murmure que son maroquin quitterait le giron du ministère de l’Écologie pour passer dans celui de l’Économie, dirigé par Bruno Le Maire.

«Si Bercy devient référent sur les questions de production énergétique et de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, il n’a par exemple pas la main sur les secteurs les plus émetteurs que sont les transports ou le logement, craint Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau action climat, qui fédère 27 associations environnementales. Cela risque de compliquer, et de ralentir, les prises de décision».

Bruno Le Maire et Christophe Béchu en mai 2023. © Geoffroy Van Der Hasselt / AFP

«Avoir la responsabilité de l’énergie, c’est se donner les meilleures chances d’accélérer la réindustrialisation du pays et la réalisation du programme nucléaire français», s’est félicité Bruno Le Maire auprès du Figaro.

Pour Carine Sebi, enseignante-chercheuse en économie à la Grenoble Ecole de Management, «maintenant que la France a réussi à […] imposer le nucléaire comme une énergie “verte” au sein de l’Union européenne, il s’agit pour Bercy de suivre de près la capacité d’EDF, entreprise déficitaire dont l’État est l’actionnaire unique, à satisfaire les engagements en matière de souveraineté énergétique», explique-t-elle à Vert.

Les énergies renouvelables restent au second plan, alors qu’il est essentiel de continuer leur développement pour atteindre les objectifs énergétiques de la France.

De son côté, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, reste à son poste, mais il se retrouve relégué à l’avant-dernier rang protocolaire des ministres.

👉 Découvrez plus de détails sur ce remaniement dans la version intégrale de notre article

· Mardi, les gouvernements régionaux de Galice et des Asturies (Espagne) ont sonné l’alerte face à une marée noire de billes de plastique qui se déversent sur leurs plages. Celles-ci proviennent d’un navire de la compagnie danoise Maersk, qui a perdu six conteneurs et 25 tonnes de ces microbilles au large de l’Espagne le 8 décembre dernier. - Ouest-France

· Jeudi, l’ONG Care a publié la liste des dix crises humanitaires les moins médiatisées en 2023 - elles sont toutes situées en Afrique. Six d’entre elles ont un lien avec le dérèglement climatique, dont les impacts «exacerbent la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la faim et les déplacements forcés de population», note le rapport. - France inter

· Samedi, c’est l’ouverture, en Côte d’Ivoire, de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) CAF TotalEnergies. La plus grande compétition de football sur le continent africain, est sponsorisée par le pétrolier français, qui lui a donné son nom. Une aubaine pour TotalEnergies, qui s’achète une bonne image, alors que ses activités en Afrique, comme le projet Eacop/Tilenga et son pipeline chauffé à travers l’Ouganda et la Tanzanie, sont largement controversés (Vert).

«Le retour de Plus belle la vie, une bonne nouvelle pour l'écologie.»

- Pauline Rapilly-Ferniot, conseillère municipale écologiste de Boulogne-Billancourt
 

Plus verte la vie. Conseillère municipale écologiste de Boulogne-Billancourt, membre du collectif Ibiza et inconditionnelle de Plus belle la vie, Pauline Rapilly-Ferniot savoure, dans une tribune à Vert, le retour à l’antenne de TF1 de la série culte et de son écologie pour tous publics. Au fil de ses 18 années d’existence, Plus belle la vie aura mis à l’écran des questions aussi diverses que le végétarisme du personnage Lola, le greenwashing de la société GTS (« green tech solution ») et l’activisme pour le climat avec un épisode où la vraie Camille Etienne se perche dans un arbre. Elle rappelle le rôle éminemment politique de la série et défend ce divertissement populaire comme refuge «doudou» dans les combats écologistes.

L’affiche de campagne de Pauline Rapilly-Ferniot lors des législatives 2022.

«Elon Musk», biographie d’un sociopathe qui se rêve l’égal des dieux

Le Musk et la plume. À l’heure où cet entrepreneur adulé concentre un pouvoir économique et culturel sans équivalent sur Terre, il est temps de lire la biographie consacrée par le journaliste Walter Isaacson à Elon Musk.

Le jeune Elon grandit dans la violence : celle d’un père instable et brutal, et d’une société sud-africaine coloniale où les hommes blancs apprennent tôt la loi du plus fort. Entre deux bastons, il développe un appétit dévorant pour les jeux vidéos, qu’il apprend à programmer tout jeune, seul à la maison. De quoi l’entraîner vers les États-Unis, où il étudie la physique, continue de se repaître de romans de science-fiction et lance sa première boite avec son frère Kimbal. Une fois Zip2 revendue au géant Compaq, il empoche ses premiers 22 millions de dollars à l’âge de 27 ans.

Pendant deux ans, l’ancien directeur de la rédaction du Time magazine, Walter Isaacson, a eu un accès privilégié (et inédit) à Musk et son entourage. Son récit dessine un esprit doué d’une puissance de calcul et d’un flair redoutables, un travailleur «hardcore» accro au risque, un requin en affaires, un rancunier maladif et un véritable sociopathe.

Musk aligne, comme personne avant lui, toutes les tares nécessaires pour accomplir l’impossible au mépris de tout ce qui se trouve en travers de son chemin. De quoi mettre à bas des monopoles, comme celui des géants de l’aéronautique sur le transport spatial ; redonner vie à la voiture électrique, tuée par les constructeurs dominants d’alors ; désosser un réseau social, Twitter, dont il prend le contrôle avec une brutalité féroce. Faisant de cette plateforme à la culture progressiste un enfer, où les voix les plus toxiques (et climatosceptiques) sont amplifiées comme jamais, au nom de la «liberté d’expression».

Doté d’un ego aux dimensions bibliques, il prétend sauver l’humanité d’une intelligence artificielle (IA) vouée à nous échapper, dit-il, en développant… sa propre IA, entraînée par les milliards d’images captées par ses Tesla et les messages échangés sur Twitter (devenu X). Mais aussi en ouvrant la voie à la colonisation de Mars, pour fuir une planète qu’il estime condamnée.

IA, robotique, transhumanisme, conquête spatiale… Miroir affreux de notre époque, la biographie d’Elon Musk est indispensable pour comprendre comment les géants de la tech nous conduisent dans le mur à 200 km/h - en Tesla.

Elon Musk, Walter Isaacson, Fayard, septembre 2023, 672p., 28€

Contre le bruit, des arbres 

Ça nous branche. Ils nous permettent de mieux respirer et de nous détendre, mais les arbres peuvent aussi nous aider à atténuer le bruit. C’est ce que nous explique le média suisse Heidi.news dans cette courte vidéo de «pop science».

© Heidi.news

+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.