La quotidienne

Au bouleau !

Chères toutes et chers tous,

🗣️ Sobriété, égalité, fraternité ? Mardi 31 janvier, venez discuter avec l'économiste Maxime Combes lors d'un grand entretien organisé par Makesense et Vert à la Maison du zéro déchet (Paris 12) de 18h30 à 20h. Infos et réservations ici.

⚡️ Combien d’énergie devrions-nous produire ? Pour quoi faire ? Vous avez probablement un avis sur la question. Eh bien, vous avez jusqu’à aujourd’hui pour donner votre point de vue dans le cadre de la concertation nationale sur le mix énergétique de la France, alors que l’exécutif doit écrire son projet de loi de programmation sur l’énergie et le climat cette année. Vert ne peut pas garantir que le gouvernement tiendra davantage compte de ces réponses que des contributions apportées au grand débat national de 2019, mais au moins, vous aurez dit le fond de votre pensée.


Changeons tous nos métiers pour sortir du bourbier !


L’Assemblée nationale veut mettre sur pause l’exploitation minière des fonds marins

Abysses non repetita. Mardi 17 janvier, l’Assemblée nationale a adopté à la majorité absolue une résolution enjoignant le gouvernement à instaurer un moratoire sur l’exploitation minière de nos fonds marins.

Dans un discours remarqué prononcé le 7 novembre dernier, lors de la 27ème conférence de l’ONU (COP27) sur le climat en Egypte, Emmanuel Macron avait déclaré son opposition à l’exploitation des ressources issues des profondeurs marines. Le prenant au mot, le député écologiste Nicolas Thierry avait déposé le jour même sa proposition de résolution.

Alors que l’exploitation des grands fonds est encore expérimentale au niveau mondial, l’Assemblée demande avec ce texte à ce que le principe de précaution prime. Nos élus souhaitent ainsi « l’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins en haute mer tant qu’il n’aura pas été démontré par des groupes scientifiques indépendants et de manière certaine que cette activité extractive peut être entreprise sans dégrader les écosystèmes marins et sans perte de la biodiversité marine ».

Le véhicule collecteur de nodules de The metals company s’apprête à plonger au fond de la zone de Clarion Clipperton, dans le Pacifique. © The metals company

La résolution réclame également au gouvernement de se positionner contre la délivrance de nouvelles licences d’exploitation à des compagnies privées par l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Cette dernière doit se doter d’un nouveau code minier en juillet prochain, lequel pourrait - ou pas - ouvrir la voie au minage des fonds marins à la recherche de cuivre, de cobalt ou de nickel, notamment pour fabriquer des batteries de voitures électriques. Au sein de l’AIFM, seule une douzaine d’États sur les 168 membres se sont pour le moment prononcés en faveur d’un moratoire.

En octobre dernier, pour la première fois de l’Histoire, une entreprise - The metals company - a été autorisée par l’AIFM à explorer les fonds marins (notre article). L’ouverture d’une autorisation à grande échelle pourrait se révéler catastrophique, alors que la biodiversité des fonds marins est encore très largement méconnue, et que le plancher océanique recèle de grandes quantités de CO2 qui pourraient être libérés par les activités humaines.

· Lundi, l’Assemblée nationale s’est prononcée en faveur d’une proposition de loi de la députée macroniste Corinne Vignon interdisant la vente et l’utilisation des colliers électriques, étrangleurs ou à pointe, sur les chiens et les chats. En cause, la souffrance et l’anxiété provoquées par ces colliers dits de « dressage ». Le texte a été voté à la quasi-unanimité et doit maintenant être adopté au Sénat. - Libération

· Mardi, au lendemain de l’incendie à Rouen d’un hangar contenant 70 000 pneus ainsi que d’un grand entrepôt de Bolloré Logistics abritant 12 000 batteries au lithium, le préfet de Normandie et de Seine-Maritime a assuré qu’« aucun risque particulier n’a[vait] été identifié » pour la santé des habitant·es pour le moment. Des analyses sont néanmoins toujours en cours pour déterminer le niveau de gaz toxiques libérés. - Libération

· Dans une vidéo publiée ce mardi, Emmanuel Macron s'est plaint qu'on ait voulu « caricaturer en message de déni » la phrase prononcée lors de ses voeux : « Qui aurait pu prédire [...] la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? ». « Même toutes celles et ceux qui, depuis des années, alertent [...] sur le dérèglement du climat, ont dit “regardez, l'été dernier, ça va encore plus vite qu'on ne l'avait prédit et on est encore plus touchés qu'on ne l'avait prévu” », a-t-il ajouté dans sa vidéo. N'en déplaise au chef de l'Etat, tous les risques pesant sur l'Europe et la France étaient identifiés de longue date, comme l'avait rappelé la climatologue Valérie Masson-Delmotte en mai dernier lors de sa présentation des conclusions du Giec à... Emmanuel Macron.

© Sanaga pour Vert

Où pourriez-vous travailler pour contribuer au monde de demain ?

Alors que la redoutée plateforme Parcoursup ouvre ses portes aujourd’hui, quels sont les métiers de demain ? Voici quelques pistes pour inspirer étudiant·es et professionnel·les en quête d’engagement.

Qui dit mieux ? 200 000 emplois supplémentaires devraient être créés entre 2019 et 2030, dans un scénario « bas-carbone » de France stratégie et de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) ; 1,1 million d’emplois créés d'ici à 2050 si la France s’engage plus avant dans la décarbonation de son économie, selon le vaste Plan de transformation de l’économie française (PTEF) du Shift project. Une chose est sûre, le monde de demain va créer des emplois.
 

Où trouver des formations ?

Si les universités et les écoles changent, comme en témoigne l’annonce la création d’un cours obligatoire de « culture écologique » à Sciences Po, tous les cursus n’intègrent pas encore - loin s’en faut - les enjeux écologiques à leur programme. Pour s’y retrouver, les grandes écoles de la transition ont répertorié un grand nombre de formations pour étudiants, salariés, dirigeants, demandeurs d’emploi ; les Echos Start et Change now ont publié un classement des écoles les plus engagées ; l’Université virtuelle Environnement et développement durable a inventorié familles de métiers et formations. Par ailleurs, des organismes de formation professionnelle, comme l’Institut transitions, accompagnent montée en compétence et reconversion.
 

Où trouver des idées de métiers et des offres d’emplois ?

La communauté des Pépites vertes propose une « mine d’or » pleine d’idées de métiers. Le site du Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses) liste de nombreuses offres de stages et de volontariat. Des dizaines de milliers d’offres d’emplois à « impact positif » triées en fonction des objectifs de développement durable de l’ONU sont à retrouver sur le site Jobs that make sense. La plateforme « Shift your job » dresse une liste des secteurs de demain ainsi qu’un répertoire de structures engagées. Enfin, le collectif Pour un réveil écologique propose de se poser les bonnes questions pour bien choisir son futur employeur.

Quels sont les métiers de demain ? On vous donne plein d'idées et de perspectives dans la version longue de cet article, à retrouver sur vert.eco

L’Homme a mangé la Terre

Charbon appétit. Les excavatrices géantes qui avalent goulument terres chargées de lignite et villages pittoresques dans l’ouest de l’Allemagne ne sont que les dernières aberrations d’une longue histoire. Celle de l’appétit insatiable des humains pour la terre et tout ce qu’elle contient. Usant de moults images d’archives, le puissant documentaire L’Homme a mangé la Terre de Jean-Robert Viallet (2019) dresse un portrait inédit de l’humanité, de la Révolution industrielle à la société du tout-jetable. Houille houille houille.

À revoir en accès libre sur Youtube (ci-dessous) et disponible en VOD sur le site d’Arte.

© Arte

+ Pénélope Dickinson, Loup Espargilière, Lou-Eve Popper et Sanaga ont contribué à ce numéro.