Anormales de saison


Un numéro où l'on verra que les énormes températures d'hier font les normes d'aujourd'hui.


L'augmentation des normales de saison 

Anormales de saison. Comme ils le font tous les dix ans, les instituts météorologiques du monde vont mettre à jour les températures « normales »

Exprimées à l'envi dans les bulletins météo, les fameuses « normales de saison » vont connaître un petit lifting. Jusqu'alors, la période de référence pour constater les variations de température s'étalait de 1981 à 2010. Au cours des prochains mois, raconte le Monde, les instituts météo du monde entier vont étudier le mercure, mais aussi l'ensoleillement, le vent, ou les précipitations et ce, territoire par territoire, afin de redéfinir les nouvelles normes pour la période 1991-2020. Un travail de 12 à 18 mois coordonné par l'Organisation météorologique mondiale, qui devrait déboucher sur une mise à jour en 2022.

Jusqu'alors, c'est la période 1981-2010 qu'utilisaient Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre, et autres instituts météorologiques pour évaluer les écarts à la norme. Ici, la différence de température entre l'année 2020 et cette période de référence. © Copernicus

Cette réévaluation décennale est nécessaire alors que les températures actuelles n'ont plus grand chose à voir avec celles du début du siècle dernier. Mais elle présente aussi le risque de gommer le réchauffement climatique, puisque la norme est de plus en plus élevée. 

En réalité, l'élévation des températures est tellement rapide que les moyennes actuelles feront tout de même apparaître de gros écarts à la période 1991-2020. En effet, depuis 2005, année médiane, « la France s’est réchauffée d’environ 0,3 °C […] donc on a plus de chances d’avoir des anomalies positives que négatives comparé à la normale », a indiqué au Monde le climatologue Olivier Boucher. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

• La future loi issue des travaux de la Convention citoyenne ne devrait faire baisser les émissions nationales que de 13 millions de tonnes en équivalent CO2 par an en 2030, contre les 112 millions de tonnes escomptées par le gouvernement, a calculé Matthieu Orphelin. Le député ex-macroniste et ingénieur a mis le nez dans les quelque 500 pages de l’étude d’impact du projet de loi pour constater que « le compte n’y est pas ». - Paris Match

• En 2020, le nombre de passagers sur des vols intérieurs a baissé de 50%, et a chuté de 74% sur les vols internationaux, a indiqué vendredi, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI dans un communiqué. Les pertes cumulées des compagnies aériennes atteignent 370 milliards de dollars (306 Mds€) selon cette agence des Nations unies. - Le Monde (AFP)

ERRATUM – Contrairement à ce que nous écrivions jeudi, ce ne sont pas les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) qui seront bientôt interdits à la location, mais seulement une partie d'entre eux, comme nous l'a indiqué une lectrice attentive. Sans rentrer dans les détails, le nouveau décret devrait concerner encore moins de logements, puisque « au mieux », seules 2% des passoires thermiques devraient être interdites à la location d'ici 2023, d'après le Cler

3,5 millions

C'est le nombre de ménages français - soit 11,9% de la population - qui ont vécu en situation de précarité énergétique en 2019, selon les derniers chiffres publiés le 14 janvier par l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Il s'agit des personnes qui ont consacré plus de 8% de leurs revenus aux factures d'énergie. - Actu-environnement

Les « incertitudes » du projet d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure

Un coup Bure ? L'autorité environnementale pointe un certain nombre d'« incertitudes » au sujet du projet d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo

A Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne, Cigéo prévoit de creuser un site de stockage de déchets radioactifs pour une durée de plusieurs dizaines de milliers d'années. Un projet à nulle autre pareille contre lequel se battent de longue date des militant•e•s écologistes, victimes d'une répression policière hors-norme, documentée par Reporterre et Mediapart

Dans un avis rendu la semaine dernière, l'autorité environnementale (AE) – instance ad hoc chargée d'évaluer la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et la prise en compte de l’environnement – a rendu un avis mitigé.

Le projet de Cigéo doit permettre d'enfouir jusqu'à 500 mètres de profondeur des déchets radioactifs d'une durée de vie pouvant atteindre 100 000 ans © Andra

L'AE pointe à de nombreuses reprises des « incertitudes » au sujet de ce « dossier d’une ampleur peu commune ». Par exemple : celui-ci ne présente pas de rapport de sécurité ; or, « l’enjeu majeur de sécurité justifierait pourtant la production d’une étude ». A fortiori sur un site d'un genre nouveau : pour l'heure, il n'existe aucun site d'enfouissement définitif des déchets nucléaires en activité en Europe (Le Monde). 

« L'incertitude » demeure également « sur la nature et le volume des déchets », ou sur « l'échéance de saturation du site »« D’autres incertitudes quant aux incidences sur les sites Natura 2000 et aux impacts sur les milieux aquatiques doivent également être levées », note encore l'AE. Par ailleurs, le dossier ne prévoit pas suffisamment « les perspectives de développement économique et démographique territorial » à long terme pour cette zone qui sera changée à jamais. 

 « De façon générale », note le rapport qui ne se veut ni favorable, ni défavorable au projet, « la prise en compte des enjeux environnementaux n'apparaît pas toujours suffisante », note l'instance. 

L’Agence nationale des déchets radioactifs (Andra) a indiqué qu’elle allait produire un mémoire en réponse, avant la prochaine étape prévue, celle de l'enquête publique. Plus d'informations dans Libération (abonnés). 

Les oiseaux se remplument à Paris 

Oiseaux de Par(ad)is. Un inventaire réalisé par la Ligue de Protection des oiseaux (LPO) révèle l'augmentation des populations d'oiseaux communs dans la ville de Paris. 

Pour préparer son Atlas des oiseaux nicheurs du Grand Paris, la LPO Ile-de-France a sillonné la métropole pendant quatre ans, entre 2015 et 2018. L'association a comptabilisé 126 espèces installées dans le Grand Paris, rapporte le Parisien. Elles sont 167 au total en Île-de-France, comme l'avait mis au jour un précédant comptage. 

Le rouge-gorge se porte de mieux en mieux à Paris © Pierre Selim 

Dans la ville de Paris, où l'on recense 60 espèces, les bénévoles ont repris la même méthodologie que celle utilisée lors du même exercice réalisé entre 2005 et 2008. En dix ans, « si la population de la plupart des couples nicheurs des parcs et jardins est constante, celle des plus communs a nettement augmenté », s'est réjoui, auprès du Parisien, Frédéric Mahler, délégué régional de la Ligue de Protection des Oiseaux en Ile-de-France.

Des espèces qui sont en bonne santé au niveau régional mais dont les populations se portent mieux encore à Paris : + 100 % pour le Troglodyte à Paris, stable dans la région ; + 100 % pour la Fauvette à tête noire contre une stabilité en Île-de-France ; + 150 % pour le Rouge-gorge familier contre + 34 % ; indique le quotidien francilien.

Une bonne nouvelle que l'on doit peut-être à la fin, en 2009, de l'usage de pesticides par les services de la ville dans la majorité des cas. Plus d'informations dans le Parisien (abonnés). 

En 1972, la prophétie glaçante de Piccard

Nous sommes en 1972 et l’océanographe Jacques Piccard a un message pour les spectateur•rice•s de la télévision suisse romande : la fête ne va pas durer. Les données ou les dates ne sont pas tout à fait les mêmes que celles que l'on a en tête 50 ans plus tard mais le constat est identique : l’humanité court vers la catastrophe. 

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