Chères toutes et chers tous,
À quelques jours du premier tour des élections législatives, et alors que tout le monde ne jure plus que par l'écologie, nous nous poserons tou·tes ensemble cette folle question : l'écologie de droite peut-elle nous sauver ?
📅 Le lundi 6 juin, à 19h à la Recyclerie (Paris 18ème), nous échangerons avec le politiste Bruno Villalba, spécialiste de l'écologie politique ; Olivier Blond, fondateur d'un think tank qui veut créer un récit écologique de droite ; la députée (Horizons) Valérie Petit, qui a théorisé « l'écologie turquoise », ainsi qu'avec la candidate (Nupes) à Boulogne-Billancourt Pauline Rapilly Ferniot, habituée à ferrailler avec la droite locale sur l'écologie et fondatrice du collectif Ibiza (oui, celui du faux Blanquer).
Pour tout savoir de cette soirée et vous inscrire, cliquez ici.
A court d'idées pour sauver l'orque égarée, les services de l'Etat ont décidé de l'enterrer.

G7 : les grandes puissances mondiales s’engagent vers la fin des fossiles
Réuni·es à Berlin jeudi et vendredi dernier, les ministres du climat et de l’énergie des membres du G7 (qui réunit sept des plus grandes puissances mondiales, sans la Chine) se sont engagé·es à décarboner leur secteur électrique à horizon 2035 et à mettre fin au subventionnement des énergies fossiles à l’étranger d’ici à la fin de l’année 2022.
À quelques semaines du prochain sommet du Groupe des sept, qui se tiendra fin juin en Allemagne, les ministres du climat et de l’énergie des sept puissances se sont retrouvé·es à Berlin pour s’attaquer à la « triple crise globale du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la pollution », reconnaissant que ces défis sont « inextricablement liés » et qu’ils se « renforcent mutuellement ».
Les négociations ont abouti à une déclaration commune dans laquelle les pays s’engagent à atteindre un « secteur électrique majoritairement décarboné d’ici à 2035 ». Un défi qui pourrait être relevé grâce au développement massif des énergies renouvelables et le soutien à une « sortie accélérée du charbon », source de production d’électricité la plus émettrice de CO2. Si aucune date n’est officiellement avancée pour la fin du charbon, « en pratique, cela veut dire que les pays doivent en sortir d’ici à 2030 au plus tard », estime Luca Bergamaschi, directeur du think tank italien ECCO.

« C’est une avancée considérable et un signal clair en faveur des renouvelables et de l’efficacité énergétique », juge David Ryfisch, responsable des politiques climatiques internationales pour l’ONG Germanwatch. Pour l’expert, il faudra toutefois être vigilant à la concrétisation de ses promesses lors du sommet du G7, en présence des chef·fes d’État.
Autre engagement notable : les ministres du climat et de l’énergie se sont engagé·es à cesser d'ici à la fin de l’année 2022 les financements publics des projets d’énergies fossiles à l’étranger, lorsqu’ils sont développés sans technique de capture du carbone - une dernière mention qui laisse toutefois la porte ouverte au soutien de futurs projets. À l’occasion de la COP26 à Glasgow (Écosse), une quarantaine de pays et d’institutions avaient déjà pris cet engagement (Le Monde), mais le Japon était le dernier pays du G7 à bloquer sur cette question. En effet, l’archipel est fortement dépendant des énergies fossiles - en 2019, plus de 70 % de son électricité était d’origine fossile (Connaissance des énergies).

· Vendredi, le Parlement du Vanuatu a déclaré l’archipel en « état d’urgence climatique » et a annoncé un plan d’investissement de 1,2 milliard de dollars pour réduire les impacts de cette crise. Le petit État de 300 000 habitant·es a notamment été frappé par deux cyclones et une sécheresse dévastatrice durant la dernière décennie, et espère inciter à une législation internationale sur les répercussions matérielles et humaines du changement climatique. - L’Obs (AFP)
· Vendredi et samedi, pour la quatrième fois en cinq mois, le nord-est du Brésil a été ravagé par de fortes pluies qui ont causé de violentes inondations, faisant au moins 35 décès et forçant des centaines d’habitant·es à quitter leurs maisons. Alors que le pays a aussi connu une sécheresse au cours de l’année 2021, ces évènements extrêmes à répétition et leurs conséquences remettent en cause l’aménagement des villes brésiliennes, et illustrent leur vulnérabilité face au changement climatique. - The Guardian (anglais)



Achevez Willy. Fin de course pour l’orque perdue dans la Seine : après une épopée de plusieurs jours, la préfecture de la Seine-Maritime a annoncé dimanche que l’animal, trop mal en point pour être sauvé, allait être euthanasié. Voilà deux semaines que le cétacé, égaré entre Le Havre et Rouen, est suivi par les services de l’État. Samedi 28 mai, dans le cadre d’un dispositif dit « d’incitation douce », des sons préenregistrés émis par ses congénères, censés l’attirer vers la sortie du fleuve, avaient été diffusés. Désorientée et malade, l’orque n’a pas été réceptive au dispositif de guidage déployé.
Les images collectées par drône ont montré un animal dans un état de santé critique, et suggèrent qu’il est atteint de mucormycose, une maladie de peau potentiellement contractée ou aggravée au contact de l’eau douce, susceptible d’affecter l’ensemble de son organisme et de contaminer d’autres mammifères marins immunodéprimés. C’est à l’issue de ce constat et après l’échec de l’opération de sauvetage qu’a été prise la décision d’intervenir pour mettre fin aux souffrances de l’orque.

Qui sont les député·es qui ont le mieux voté en faveur du climat et du vivant ?
Niveau élémentaire. À moins de deux semaines des élections législatives (les 12 et 19 juin), l’association Agir pour l’environnement (APE) a réalisé un classement des député·es sortant·es selon leurs votes en matière d’écologie.
Le constat est sans nuance. En tête du classement, baptisé ParlemenTerre, on trouve les élu·es situé·es à gauche de l’échiquier politique (LFI, Génération écologie, PS, GDR). Et à la fin, les membres de la majorité présidentielle (LREM, Modem ou groupe Agir), qui trustent notamment les 100 dernières places.

Pour parvenir à ce résultat, l’association a analysé les scrutins publics de 17 votes dans le cadre de cinq lois structurantes concernant les transports, le climat et l’agriculture. Elle a ensuite accordé 1 point par vote en faveur d’une loi ou d’un amendement qu’elle a considéré comme une avancée pour l’écologie ; 0 en cas d’abstention ou d’absence ; -1 par vote en faveur d’un texte jugé « nocif » ou contre un texte positif.
Les député·es qui soutiennent la majorité présidentielle (LREM, Modem ou Agir) sont jugé·es aussi durement que le gouvernement - bon nombre des lois proposées par l’exécutif ou la majorité au cours de la précédente mandature sont considérées comment mauvaises par l’association. Le classement révèle aussi et surtout une abstention importante des parlementaires (sur l’ensemble de ces 17 votes, le taux de présence n’était que de 14,8 %).
Évaluée selon ses contributions dans l’hémicycle avant d’entrer au gouvernement (entre 2017 à 2019), la nouvelle ministre de la transition écologique, Amélie de Montchalin, se place en 595ème position. Elle avait notamment voté « contre l’interdiction du glyphosate, l’arrêt de l’incitation à l’huile de palme, l’indemnisation des victimes de pesticides ou encore contre l’interdiction des pesticides à proximité des habitations », détaille l'association.

À quoi sommes-nous prêts à renoncer ?
Micro trop tard. À quoi est-on prêt à Parthenay (79) pour sauver le climat ? À cette question, posée au micro du média Vivant, des réponses, pleines de bon sens : « c’est complexe, il faudrait tout repenser ! ». « Cesser l’hyperconsommation, surtout vestimentaire », ou bien encore baisser le thermostat, ne plus prendre l’avion… On retient une pépite, pour le sourire : « pour moi, la sobriété, c’est arrêter l’alcool et puis… mais aussi utiliser uniquement ce dont on a besoin, dans tous les domaines ».

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro.