La quotidienne

À tombeau vert

Chères toutes et chers tous,

🌱 C'est le jour du Vert du faux ! Ce mercredi, nous vous proposons de choisir entre deux sujets proposés par les lectrices et lecteurs de Vert. Puis, nous répondrons à celui que vous aurez retenu la semaine prochaine. À vos votes !


Et si dans les cimetières on sonnait le retour à la terre ?


La justice met un coup d’arrêt majeur aux projets de méga-bassines dans le marais poitevin

Reteauqués. Lundi, le tribunal administratif de Poitiers a annulé l’autorisation de construire deux ensembles de réserves d’eau (ou «méga-bassines») dans les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Des projets «surdimensionnés», qui ne sont pas associés «à de réelles mesures d’économie d’eau» et ne tiennent «pas compte des effets prévisibles du changement climatique». Le jugement du tribunal de Poitiers rendu public ce 2 octobre met un coup de frein inédit à des projets de construction de retenues d’eau en France.

Cette décision annule l’autorisation de construction et d’exploitation, délivrée en 2021 par les préfets des départements concernés, pour ces deux groupes de «retenues de substitution» à des fins agricoles. Soit pas moins de 15 «méga-bassines».

Les Soulèvements de la Terre recensent sur cette carte les différents projets de méga-bassines sur le territoire français. Cliquez pour y accéder. © Soulèvements de la Terre 

Initié par l’Association de défense de l’environnement Poitou-Charentes Nature, l’Association de protection et avenir du patrimoine en pays d’Aigre et en Nord Charente, Vienne Nature, la Ligue de protection pour les oiseaux (LPO), l’UFC-Que choisir et la Confédération paysanne, ce recours en justice contre les projets poitevins visait notamment à mettre fin à une campagne de désinformation qui «présente les méga-bassines comme un moyen de diminuer les prélèvements» d’eau.

Conçues pour stocker les eaux abondantes de l’hiver et pouvoir les utiliser en été, en limitant ainsi le prélèvement d’eau lors des périodes sèches, la construction de ces méga-bassines augmenterait en réalité la pression sur les réserves, soulignent les associations et le tribunal. Concernant par exemple le projet de construction de neuf méga-bassines sur les bassins de l’Aume et de la Couture (Charente, Charente-Maritime et des Deux-Sèvres), «le projet conduisait à augmenter les prélèvements de 1,41 million de m3», pointe le juge administratif de Poitiers.

En juillet 2023, la Cour des comptes avait fait paraître un rapport très critique sur la gestion de l’eau par l’État français, soulignant que la réduction des prélèvements devait être au cœur de la gestion de cette ressource essentielle.

· Plus de 750 personnalités, dont le climatologue Christophe Cassou, la directrice d’Oxfam Cécile Duflot, ou l’humoriste Guillaume Meurice, réclament l’arrêt immédiat des travaux de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres dans une tribune publiée dans Libération ce mardi. Les signataires demandent aussi au gouvernement et à la région Occitanie de «chercher une issue à travers une médiation inspirée par Notre-Dame-des-Landes».
 

· Mardi, 45 pays ont promis de débloquer 12 milliards de dollars (11,5 milliards d’euros) d’ici à 2030 pour soutenir la conservation et la restauration des récifs coralliens. Les États réunis au sein de la coalition International coral reef initiative (ICRI) se sont notamment engagés à doubler les superficies des zones de récifs coralliens protégés. - Libération (AFP)
 

· Mardi encore, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a décidé de restreindre l’usage de l’herbicide prosulfocarbe, le deuxième le plus utilisé en France, en raison d’une trop forte exposition des riverain·es des cultures. Ces nouvelles consignes réduisent de 40% les doses maximales de produit autorisées à l’hectare. Elles imposent également le respect d’une zone tampon d’au moins dix mètres avec les zones d’habitation en complément de l’usage de matériel réduisant de 90% les gouttelettes pulvérisées hors de la zone traitée - et vingt mètres si ce n’est pas le cas. Si les études ne prouvent pas l’efficacité de ces conditions d’utilisation dans les prochains mois, l’agence affirme qu’elle retirera «sans aucun délai» les autorisations de mise sur le marché de l’herbicide. - Le Monde (AFP)
 

· Plutôt que prendre un bus pour deux ou trois heures de trajet, les joueurs du club de foot SC Bastia ont préféré se rendre à Ajaccio en jet privé pour le derby de l’Île, dimanche dernier. Affrété par le club, l’appareil est d’abord parti de Nice avant de récupérer les joueurs à Bastia avant de les déposer à Ajaccio… quinze minutes plus tard. Le trajet aurait coûté la modique somme de 15 000 euros. - Corse-Matin

Des cimetières naturels à l’«aquamation», comment mourir de façon écolo ?

Alors que l’inhumation d’un corps génère près de 800 kilogrammes de CO2 et pollue les sols, de nombreux Français·es réfléchissent à quitter ce monde différemment. Tour d’horizon de quatre alternatives à l’enterrement traditionnel.
 

Les cimetières écologiques, moins chers et moins polluants

À Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Sylvie rend visite, comme chaque semaine, à son conjoint, qui repose en paix dans le premier cimetière écologique d’Île-de-France, inspiré de celui de Niort (Deux-Sèvres). Dans les allées de ce lieu de 1 560 mètres carrés, qui compte 157 concessions, pas de stèles classiques : tout est biodégradable, du cercueil à l’urne. 

Les cercueils sont composés de bois non traité (essences françaises ou issues de forêts franciliennes : acacia, chêne, châtaignier), issus de matériaux recyclés et biodégradables. Aucun produit chimique pour la préparation et la conservation du corps n’est accepté. Autour des tombes, fleurs et arbres ont poussé depuis plusieurs mois.
 

L’urne biodégradable, pour faire naître un arbre

Depuis plusieurs années, des urnes bios sont mises en terre dans certains cimetières. Au-dessus des cendres, une petite capsule faite de terre est prête à faire germer des graines pour donner naissance à un arbre à partir des cendres du défunt.
 

L’aquamation, dissout dans la machine

Autorisée en Australie, aux États-Unis et bientôt en Belgique, cette technique n’est pas encore légale en France. L’aquamation consiste à plonger le corps du ou de la défunte dans une eau bouillante (pouvait aller jusqu’à 180 degrés), avec une solution alcaline. Mise sous pression, celle-ci va dissoudre les protéines du corps, la graisse et le sang pour ne laisser que de l’eau. Ce procédé utilise dix fois moins d’énergie qu’une crémation classique.
 

L’humusation, pour (re)devenir compost

Cette alternative écologique à l’enterrement classique est un processus naturel, qui se déroule sur 12 mois et qui vise à transformer un corps en compost. Revêtu d’un linceul biodégradable, le corps du ou de la défunt·e repose dans un cercueil, dont la base est une civière en inox réfrigérante, afin de ne pas recourir à des substances toxiques pour les sols. Avec cette technique, la dépouille du corps peut se transformer progressivement en humus. Cette pratique est pour le moment interdite en France.


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Des étudiants de Polytechnique interrompent le forum des entreprises de leur école pour dénoncer ses participants

École buissonnière. «Si nous nous effondrons ici au milieu du forum de l’X, c’est pour rappeler les destructions auxquelles participent la plupart des entreprises venues nous recruter». Mardi, des étudiant·es de Polytechnique ont interrompu le forum des entreprises organisé par l’école, auquel participaient TotalEnergies ou la BNP Paribas, à travers un «die-in», une manifestation où les participant·es simulent la mort. Les étudiant·es mobilisé·es en ont profité pour dénoncer les nombreux partenariats de leur école avec des entreprises ou des banques qui exploitent le vivant et financent le dérèglement climatique.

© Désobéissance civile à Polytechnique

+ Paul Boyer, Loup Espargilière, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.