Une lutte bien timorée contre la déforestation importée

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Le gou­verne­ment veut relancer son plan pour lut­ter con­tre la déforesta­tion importée, large­ment inef­fi­cace jusqu’à main­tenant. 

Bois, caoutchouc, cacao, viande de bœuf : la crois­sance de la demande mon­di­ale pour ces pro­duits aggrave sans cesse la déforesta­tion dans les forêts pri­maires du globe. Au som­met : le soja, con­som­mé par les ani­maux d’él­e­vage et l’huile de palme, util­isée dans les bio­car­bu­rants.

En 2017, la France a importé 3,5 mil­lions de tonnes de soja (ONU), dont 61% venaient du Brésil. Or les hectares dédiés à la cul­ture de cette légu­mineuse y sont large­ment emprun­tés à la forêt. 

Image aéri­enne de déforesta­tion au Brésil © Plan­et labs

Mer­cre­di, la secré­taire d’E­tat à la bio­di­ver­sité, Bérangère Abba, a réu­ni le comité de suivi de la stratégie nationale de lutte con­tre la déforesta­tion importée (SNDI), lancée il y a deux ans. Elle a annon­cé la mise en ligne d’une plate­forme col­lab­o­ra­tive qui doit per­me­t­tre aux entre­pris­es d’échang­er sur la traça­bil­ité des pro­duits qu’elles impor­tent, avec le con­cours des douanes. L’E­tat se dotera aus­si d’une poli­tique d’achat « zéro déforesta­tion » d’i­ci 2022, a relevé Actu-envi­ron­nement. Un guide des achats respon­s­ables sera édité à des­ti­na­tion de quelque 130 000 acheteurs publics. 

La SNDI n’a eu presque aucun effet jusqu’à aujour­d’hui, a recon­nu la secré­taire d’E­tat elle-même. Et les nou­velles mesures, qui ne sont assor­ties d’au­cune con­trainte, ne devraient pas franche­ment amélior­er la sit­u­a­tion. La SNDI « ne doit pas repos­er unique­ment sur l’ad­di­tion d’en­gage­ments volon­taires des entre­pris­es qui, pour la majorité, ne sont pas mis en œuvre », ont déploré plusieurs ONG dans une tri­bune

Ces dernières deman­dent à l’E­tat qu’il fasse appli­quer la loi sur le devoir de vig­i­lance de 2017, qui oblige les sociétés de plus de 5 000 salariés à établir des plans d’ac­tion pour « iden­ti­fi­er les risques et prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les lib­ertés fon­da­men­tales, la san­té et la sécu­rité des per­son­nes ain­si que l’en­vi­ron­nement ». Plus d’in­for­ma­tions dans Actu-envi­ron­nement