« Sous terre », ou l’Odyssée du lisse

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Entre l’at­mo­sphère et la roche-mère, il y a un univers : celui de la terre. Dans la folle bande-dess­inée Sous terre de Math­ieu Bur­ni­at, c’est le ter­rain qu’a choisi Hadès pour le sanglant (et néan­moins péd­a­gogique) con­cours qui doit lui per­me­t­tre de désign­er son suc­cesseur.

Après l’in­fin­i­ment grand du monde quan­tique, l’au­teur et dessi­na­teur Math­ieu Bur­ni­at s’aven­ture dans l’in­fin­i­ment petit du sol. Direc­tion Sous terre où le dieu des Enfers se cherche un rem­plaçant. Pour y par­venir, Hadès con­vie les humains à un exa­m­en. Suzanne, 16 ans, décide de s’y ren­dre pour sup­pli­er le futur dieu de ramen­er son ami à la vie. Dans la foule des par­tic­i­pants, elle ren­con­tre Tom, un ado­les­cent pas­sion­né de mytholo­gie grecque. Ensem­ble, ils affron­tent épreuves et énigmes des­tinées à ne garder qu’un seul pré­ten­dant au trône des Enfers.

Loin des fers et des flammes, les joueurs explorent le monde sous-ter­rain où vers de terre, champignons et bac­téries œuvrent en sym­biose au main­tien de la vie. Une bande-dess­inée en forme de micro­scope qui donne à voir au lecteur la beauté, la com­plex­ité et la fragilité du sol qui nous nour­rit. « Le sol, c’est 50 à 75% des cel­lules vivantes sur notre planète ! », annonce l’an­i­ma­teur de ce déli­rant jeu. D’épreuve en épreuve et de Charybde en Scyl­la, Suzanne et Tom con­sta­tent les dégâts de l’a­gri­cul­ture inten­sive sur ce monde foi­son­nant. Mais com­pren­dre suf­fi­ra-t-il à apais­er la colère d’Hadès con­tre les humains ? L’odyssée est hale­tante, le décor instruc­tif et le pro­pos bien sen­ti: une bédé à met­tre dans les mains de tous les amoureux — fer­vents ou en herbe — de la terre.

Sous terre, Math­ieu Bur­ni­at, Edi­tions Dar­gaud, 2021, 176p, 19,99€