Recréer une forêt primaire en Europe : le rêve de Francis Hallé

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Forêt s’y mettre. A 82 ans, le botaniste Francis Hallé caresse un doux rêve : recréer une forêt primaire en Europe. 

A 82 ans, survolant parfois leurs cimes en radeau, il a voué sa vie a étudier les plus anciennes demeures des arbres : les forêts primaires d’Afrique, d’Amazonie ou d’Indonésie. Des forêts vieilles de plusieurs siècles et restées intouchées par les humains. Sols foisonnants de vie, arbres multiséculaires ; ces forêts rendent des services sans pareille à l’ensemble du vivant et absorbent des quantités phénoménales de CO2. 

Dans les cimes du Ceibo, en Amazonie péruvienne. Dessin de Francis Hallé © Association Francis Hallé pour la forêt primaire

On entend souvent dire que la forêt, en France ou en Europe, a regagné du terrain au cours des dernières décennies. Une pâle copie, tout au plus : « On parle là de plantations rectilignes, sans variétés d’essences ou d’âges, sans aucune biodiversité, et qui ne stockent pas le carbone », explique Francis Hallé au Parisien.

Il y a un an, Francis Hallé s’est donc mis à la recherche d’un terrain de quelque 70 000 hectares (ou 26km2) en Europe de l’Ouest. Un lieu où faire naître et laisser s’exprimer le vivant pendant plusieurs siècles. La forêt du Risoux, dans le Jura fait partie des candidates, rapporte France 3.

Un projet qui s’inscrit dans une temporalité d’un autre âge, qu’assume le botaniste : « J’en ai marre de cette tyrannie de l’immédiateté, dit-il encore au Parisien. Quand nos ancêtres construisaient des cathédrales, cela prenait bien plusieurs siècles. » Amen. 

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