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Quatre nouvelles «licoornes» pour transformer radicalement l’économie

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Licoornes d’abondance. Jeu­di 7 sep­tem­bre, les coopéra­tives Bio­coop, Wind­coop, Ethik­do et Tënk ont annon­cé qu’elles rejoignaient l’association des Licoornes, qui œuvre à trans­former rad­i­cale­ment l’économie.

Elles par­tirent à neuf, les voilà désor­mais treize. Ce jeu­di, dans le cadre de la troisième édi­tion du fes­ti­val L’Onde de Coop qui se tenait à l’Académie du cli­mat, à Paris, l’association Les Licoornes a annon­cé l’intégration de qua­tre nou­velles recrues — Bio­coop, Wind­coop, Ethik­do et Tënk. Elles rejoignent les neuf déjà présentes : Ener­coop, Tele­coop, Mobi­coop, Com­mown, Coop cir­cuits, La Nef, Cit­iz, Rail­coop et Label Emmaüs. Issue du col­lec­tif Pour une tran­si­tion citoyenne, l’association a été lancée en 2021 lors de la pre­mière édi­tion de l’Onde de coop. Le but : «créer un écosys­tème cohérent qui passe par des out­ils économiques qui se rassem­blent et for­ment une alliance», explique à Vert son secré­taire général Chahin Faiq.

Pour faire bas­culer l’économie vers un mod­èle qui mette l’écologie et le social au cœur des entre­pris­es, les licoornes peu­vent compter sur le col­lec­tif. Ensem­ble, elles veu­lent peser davan­tage dans l’espace pub­lic et défendre leur mod­èle : des écarts de salaires lim­ités, le partage des richess­es et la gou­ver­nance partagée. Béa­trice Delpech, direc­trice générale adjointe du four­nisseur d’électricité verte Ener­coop insiste sur l’intérêt de «rassem­bler des coopéra­tives mil­i­tantes, rad­i­cales, qui ont envie de porter un pro­jet de trans­for­ma­tion sociale».

Jeu­di, les Licoornes étaient réu­nies à l’A­cadémie du cli­mat pour le fes­ti­val des coopéra­tives L’Onde de Coop © Juli­ette Quef / Vert

L’association per­met à ses mem­bres de béné­fici­er d’échanges de com­mu­ni­ca­tion. «C’est l’un des réseaux les plus fer­tiles, car on retrou­ve des abon­nés mutu­al­is­ables. Par exem­ple, les clients d’Enercoop sont déjà sen­si­bil­isés et sont plus enclins à pren­dre un abon­nement chez Tele­coop», développe Anaïs Dubois, respon­s­able stratégie et parte­nar­i­at de l’opérateur télé­phonique Tele­coop. Elle pour­suit : «On s’est mis dans ce col­lec­tif dès le début : ça a per­mis une vraie impul­sion, donc on a hâte d’avoir les nou­veaux arrivants».

Les licoornes mutu­alisent aus­si cer­tains chantiers, comme celui de leur finance­ment. Un enjeu de poids pour ces entre­pris­es de l’économie sociale et sol­idaire qui ambi­tion­nent, à terme, «de rem­plac­er les acteurs tra­di­tion­nels sur le marché», explique Chahin Faiq. Pour ce faire, l’association Les licoornes a iden­ti­fié plus de 200 mil­lions d’euros de besoin en finance­ment pour les neuf coopéra­tives actuelles. En 2022, elles ont organ­isé une lev­ée de fonds par­tic­i­pa­tive com­mune de 507 000€ en prise de parts sociales. Un résul­tat «mit­igé» avec d’un côté un bilan financier «déce­vant», selon leur secré­taire, — l’objectif affiché s’élevait à 2,5 mil­lions d’euros — et de l’autre «une super action col­lec­tive» qui les incite à per­sévér­er dans cette voie.

«Nous pour­rons nous inspir­er mutuelle­ment, se réjouit Séverin Prats, fon­da­teur et prési­dent d’Ethikdo, une carte-cadeau respon­s­able, qui rejoint l’association. Par exem­ple, chez Ethik­do, nous sol­lici­tons peu notre socié­tari­at alors qu’Enercoop le fait beau­coup. De notre côté, nous savons com­ment créer des plate­formes de réduc­tion. Nous le faisons déjà avec Com­mown», une licoorne qui vend de l’électronique respon­s­able.

Avec son chiffre d’affaires de 1,5 mil­liard d’eu­ros en 2022, la venue de Bio­coop, dis­trib­u­teur de pro­duits bio, est par­ti­c­ulière­ment scrutée. «Bio­coop est un mastodonte dans notre secteur. C’est accueil­li avec beau­coup d’intérêt, car elle dis­pose d’une présence locale, avec des mag­a­sins partout en France», s’enthousiasme Anaïs Dubois. Wind­coop, une com­pag­nie mar­itime de porte-con­teneurs à la voile et Tënk, une plate­forme de ciné­ma doc­u­men­taire, embar­quent aus­si à bord. Aus­si, l’association qui «n’est pas un club fer­mé, mais une alliance», dit Chahin Faiq, devrait con­tin­uer à grandir dans les prochaines années. «Nous avons voca­tion à touch­er tous les secteurs.»