Pour préserver le vivant, laissons pousser les bas-côtés de nos routes

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Change­ment de tonte. Des chercheur·se·s pro­posent de laiss­er pouss­er la végé­ta­tion au bord des routes pour per­me­t­tre au vivant de s’y dévelop­per.

Quoi de plus arti­fi­ciel qu’un bas-côté de route régulière­ment rasé de près, sinon la route elle-même ? Et pour­tant, ces ban­des inertes pour­raient accueil­lir une foi­son­nante bio­di­ver­sité si l’on voulait bien laiss­er faire la nature.

Dans leur étude, pub­liée dans la revue Land­scape and Urban Plan­ning, des chercheur·se·s ont étudié le cas bri­tan­nique. Entre l’An­gleterre, l’E­cosse et le pays de Galles, les bor­dures de routes représen­tent plus de 2 500 kilo­mètres car­rés de terre, soit 1,2% de la sur­face totale du Roy­aume-Uni. Dont 41% de prairies, 19% de bois, 11% de brous­sailles et 27% (soit 707 km²) de pelouse régulière­ment coupée.

En pas­sant la ton­deuse seule­ment une ou deux fois par an, les végé­taux auraient le temps de se dévelop­per pour offrir un habi­tat à de nom­breuses espèces. Et les insectes – dont les pré­cieux pollinisa­teurs — auraient le loisir de se dévelop­per. De quoi nour­rir les oiseaux, qui con­nais­sent un grave déclin en France comme ailleurs. Etc. Des arbres pour­raient être plan­tés pour accélér­er le proces­sus.

« Puisque la pénurie de ter­res est un obsta­cle majeur s’op­posant à la réso­lu­tion de nom­breux prob­lèmes envi­ron­nemen­taux, les bor­ds de routes présen­tent une for­mi­da­ble oppor­tu­nité en matière de pro­tec­tion de la nature, de cap­ta­tion de car­bone et de verdisse­ment urbain », indique les auteur·rice·s.

Dans la mesure où les bor­ds de routes sont gérés par un faible nom­bre d’ac­teurs (essen­tielle­ment les pou­voirs locaux et les con­ces­sion­naires d’au­toroutes), un tel change­ment pour­rait être opéré rapi­de­ment.