Romain Troublé est directeur général de la Fondation Tara océan. Il est présent au One ocean summit, qui s’est ouvert ce mercredi à Brest, en tant que président de la plateforme Océan climat. Créée en 2014, celle-ci œuvre pour une meilleure prise en compte des messages scientifiques sur les interactions entre océan, climat et biodiversité.
En quoi le One ocean summit est-il particulier ?
Je participe à des nombreuses rencontres et conférences autour de l’océan et jamais je ne vois à nos côtés de ministres ou de chefs d’État. Je l’aborde donc comme une opportunité pour rehausser l’enjeu politique sur les océans. Nous connaissons les enjeux, nous avons les solutions, il ne faut donc pas de débats techniques, mais bien une approche de haut niveau et des négociations politiques.
Justement, la séquence politique programmée avec la venue, vendredi, d’Emmanuel Macron et plusieurs dizaines d’autres dirigeants pourrait donner lieu à des « engagements de Brest ». En espérez-vous quelque chose ?
2022 est une année importante pour l’océan : ce sommet est le premier événement d’une série de six rendez-vous décisifs. Décidé lors du Congrès mondial pour la nature en septembre 2021 à Marseille, le One ocean summit se tient dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Il donne à Emmanuel Macron l’occasion de prendre la parole sur l’enjeu de la protection de l’océan à l’international.
L’essentiel est de créer une coalition de pays en mesure de s’engager sur les prochaines rencontres. Cela fait plusieurs années que les états échouent à s’entendre à l’ONU sur un traité consacré à la préservation de la biodiversité en haute mer, au-delà des zones économiques exclusives. S’il aboutit en mars prochain lors de la conférence intergouvernementale qui se réunit à New York, ce traité de l’océan permettra de mieux préserver les écosystèmes, en développant notamment les aires marines protégées.
Quel est votre programme pendant les deux premiers jours sur place ?
La Plateforme océan climat organise un forum sur les villes et la submersion intitulé « Sea’ties ». Les maires de quinze villes menacées (telles La Nouvelle Orléans ou Lagos) seront présents. Nous n’allons rien résoudre pendant le sommet, l’idée est de créer une dynamique et construire un plaidoyer commun.