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L’ONU adopte le principe d’un traité contre la pollution plastique

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Plas­tic killer. L’Assemblée des Nations unies pour l’environnement a adop­té une réso­lu­tion qui se promet d’élaborer un texte juridique­ment con­traig­nant pour met­tre fin à la pol­lu­tion plas­tique dans le monde. Une déci­sion qual­i­fiée d’« his­torique » par l’or­gan­i­sa­tion.

« Aujour­d’hui, nous écrivons l’His­toire. Vous pou­vez être fiers », a applau­di, mer­cre­di, Espen Barth Eide, min­istre norvégien de l’En­vi­ron­nement et prési­dent de l’Assem­blée des Nations unies pour l’environnement, réu­nie depuis lun­di à Nairo­bi, la cap­i­tale kényane. Devant les représentant·es de 175 pays, il a salué l’adop­tion d’une motion créant un « comité inter­gou­verne­men­tal de négo­ci­a­tion », chargé d’écrire un texte juridique­ment con­traig­nant pour met­tre fin à la pol­lu­tion plas­tique dans le monde. Une sorte d’équiv­a­lent de l’Ac­cord de Paris sur le cli­mat.

Par­mi les nom­breux sujets con­cernés par les négo­ci­a­tions à venir, « le cycle de vie entier du plas­tique », de la pro­duc­tion à la ges­tion des déchets. Le texte devra avoir un impact sur les pol­lu­tions ter­restres, mais aus­si marines. Des objec­tifs de réduc­tions seront fixés au niveau mon­di­al, avec des mesures « con­traig­nantes » et d’autres « volon­taires ». Le traité devra éla­bor­er des plans nationaux, tout en prenant en compte les spé­ci­ficités de chaque pays. Le man­dat prévoit aus­si de con­trôler la mise en œuvre des objec­tifs et de trou­ver des finance­ments pour aider les pays pau­vres à les attein­dre. Le comité planchera sur ces sujets dès cette année, avec « l’am­bi­tion d’achev­er ses travaux pour la fin 2024 ». Le texte sera alors soumis à l’ap­pro­ba­tion des pays mem­bres.

Cette réso­lu­tion va dans le sens des attentes des ONG de défense de l’en­vi­ron­nement, réu­nies au sein du mou­ve­ment mon­di­al « Break free from plas­tic ». Mais celles-ci restent en alerte. « Main­tenant que le principe d’un traité a été voté, le plus dif­fi­cile est à venir », met en garde Diane Beau­me­nay-Joan­net, respon­s­able plaidoy­er et cam­pagne déchets aqua­tiques pour l’ONG Surfrid­er Europe (Libéra­tion). « Il est impor­tant que le futur traité com­porte des objec­tifs con­traig­nants […] En cas de non-respect de ces objec­tifs, il est aus­si néces­saire de prévoir des sanc­tions économiques, pour oblig­er la com­mu­nauté inter­na­tionale à effec­tive­ment réduire dras­tique­ment la pol­lu­tion plas­tique. »

Passée de deux mil­lions de tonnes en 1950 à plus de 400 mil­lions de tonnes par an aujourd’hui, la pro­duc­tion de plas­tique doit encore dou­bler d’i­ci 2040, selon le Pro­gramme des Nations unies pour l’en­vi­ron­nement. Aujour­d’hui, moins de 10 % des déchets plas­tiques sont recy­clés et 22 % sont aban­don­nés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert ou rejetés dans l’en­vi­ron­nement, selon les dernières don­nées de l’OCDE.