Corail aïe aïe. Dans la dernière mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) met en lumière la disparition accélérée de plusieurs espèces marines, comme les coraux et les dugongs — un mammifère marin.
« Les espèces marines font face à une tempête de menaces », s’est exclamée Jane Smart, directrice du Centre pour la science et les données de l’UICN, ce vendredi. Depuis Montréal (Canada), elle présentait le dernier rapport de l’institution à l’occasion du 15ème sommet mondial (COP15) sur la biodiversité. Parmi les principales pressions qui s’exercent sur la vie des océans : la surpêche, le braconnage, le changement climatique et les pollutions.
« Il faut réduire la pression, la surexploitation, la pêche excessive et les émissions de dioxyde de carbone, car les récifs de coraux sont très importants pour nos écosystèmes et nous sommes en passe de les perdre », alerte David Obura, à la tête du groupe dédié aux coraux à l’UICN. Les maladies, propagées par le commerce international ou déclenchées par les rejets toxiques en mer de l’industrie, affectent fortement ces écosystèmes fragiles.
C’est ainsi que le corail de pilaires vient de rejoindre les 9 250 autres espèces classées « en danger critique » d’extinction ; mets très réputés, 54 espèces d’ormeaux sont désormais menacées d’extinction ; victimes de captures accidentelles, il ne reste plus qu’un millier de dugongs adultes entre l’Afrique de l’Est et la Nouvelle-Calédonie, indique la nouvelle édition de la liste rouge. « Le renforcement des pêcheries gérées par les communautés et l’accroissement des opportunités de carrières hors de la pêche sont clefs en Afrique de l’Est, où les écosystèmes marins sont fondamentaux pour la sécurité alimentaire et la subsistance des gens », explique Evan Trotzuk, de l’UICN. L’effondrement du vivant menace directement les populations en plusieurs points du globe.
La présentation de ce rapport en pleine COP15 a notamment vocation à alerter les négociateur·ices sur la nécessité d’aboutir à un accord « ambitieux au nom de la vie et des humains qui en dépendent », des mots de Jane Smart.
Alimentée par 15 000 scientifiques et 1 400 organisations, la « liste rouge des espèces menacées » de l’UICN est l’une des bases de données les plus complètes qui existent sur la biodiversité. Elle révèle que 42 000 des 150 000 espèces d’animaux, végétaux ou champignons répertoriées (soit 28%), sont menacées d’extinction, à plus ou moins long terme.