Alors que les dirigeant•e•s européen•ne•s planchent cette semaine sur la future baisse des émissions de CO2, l’ONG Oxfam les invite à réduire les inégalités en se tournant en priorité vers les plus riches.
Après la Commission et le Parlement, les chef•fe•s d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) devraient choisir, jeudi et vendredi prochains, quel sera le futur objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Indépendamment du chiffre qui sera retenu, selon Oxfam « il ne sera possible de se mettre d’accord et d’obtenir des réductions d’émissions plus importantes d’ici 2030 que si l’équité et la justice sont placées au cœur de la transition ».
L’affaire est désormais connue : en raison de leur consommation, les plus fortuné•e•s émettent bien davantage de CO2 que les plus pauvres. Dans une analyse, co-écrite avec l’Institut de l’environnement de Stockholm et publiée ce mercredi, Oxfam révèle qu’entre 1990 et 2015, les 10% les plus riches de l’UE ont émis autant de CO2 que la moitié la plus indigente.
Pendant cette période, le total des émissions annuelles liées à la consommation des 50 % les plus pauvres a baissé de 24 % et celui des 40 % ayant des « revenus moyens », de 13 %. Dans le même temps, les émissions des 10 % les plus riches ont augmenté de 3 %.
Autre donnée-massue, qui montre l’urgence et l’ampleur du problème : « aujourd’hui, les 10 % de citoyens européens les plus riches ont une empreinte carbone par habitant plus de 10 fois supérieure au niveau requis d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5°C, tandis que l’empreinte des 1% les plus riches est 30 fois plus élevée », indique le rapport. Celle de la moitié la plus pauvre ne doit être réduite « que » de moitié.
Oxfam propose notamment de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles comme les allègements fiscaux pour le kérosène des avions, d’accélérer la rénovation énergétique des logements ou encore, d’introduire un impôt sur la fortune et des taxes sur la consommation carbone dans le secteur du luxe.