Oups brun. Le Conseil d’Etat et l’Europe demandent au gouvernement de revoir sa copie en matière de protection des ours pyrénéens.
Depuis un quart de siècle, la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées est un véritable casse-tête (raconté ici par Reporterre). En juin 2019, afin de prévenir les dégâts sur leurs troupeaux, les éleveurs avaient obtenu un arrêté leur ouvrant la possibilité de réaliser des « tirs d’effarouchement » : tirs à blanc ou de cartouches en caoutchouc, par exemple. Le 4 février, saisi par des associations écologistes, le Conseil d’Etat a partiellement annulé cet arrêté. Les juges estiment que ces dérogations « ne permettent pas de s’assurer de […] l’amélioration de l’état de l’espèce ».
Trois ours tués en 2020, dont un côté français : un drame pour les organisations écologistes qui réclament le remplacement des animaux morts de la main de l’Homme. Fin janvier, dans un courrier adressé à 28 associations françaises et espagnoles, un membre de la direction générale de l’environnement de la Commission écrivait : « Je vous informe que la Commission a déjà indiqué aux autorités françaises que le remplacement des trois ours tués semble à minima nécessaire, à la lumière de l’état de conservation défavorable de l’ours en France » (Ferus).
En visite à Pau (Pyrénées-Atlantiques) il y a un an, Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait « pas de réintroductions d’ours dans le massif pyrénéen ». Si la France refusait l’injonction de Bruxelles, elle se mettrait en infraction. Fin 2018, deux ourses en provenance de Slovénie avaient été réintroduites dans les Pyrénées. La population totale atteint désormais 52 individus, trop peu pour assurer leur viabilité, selon les associations.