Les PDG du CAC40 sont payés à ne rien faire (pour le climat)

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Les dirigeant·e·s des 40 plus gross­es valeurs bour­sières français­es (CAC40) sont majori­taire­ment rétribué·e·s selon des critères financiers de court terme tan­dis que les objec­tifs cli­ma­tiques et soci­aux sont inex­is­tants.

En mars 2021, Oxfam révélait que les entre­pris­es du CAC40 suiv­aient une tra­jec­toire de réchauf­fe­ment cli­ma­tique équiv­a­lent à +3,5°C d’ici 2100. L’association livre aujour­d’hui une par­tie de l’ex­pli­ca­tion à tra­vers une analyse de la struc­ture de rémunéra­tion des dirigeant·e·s.

Tout d’abord, celle-ci est de plus en plus basée sur une part vari­able, atteignant en moyenne 76 % de la rémunéra­tion des PDG en 2019 con­tre 63 % en 2010. Les patrons de Das­sault et Sanofi affichent un record de 92 et 84% de revenus vari­ables.

Cette part vari­able est essen­tielle­ment con­di­tion­née à l’atteinte d’objectifs financiers : marge opéra­tionnelle, tré­sorerie mais aus­si – et surtout – sat­is­fac­tion des action­naires, favorisant le verse­ment de div­i­den­des. « Plus d’un euro sur qua­tre de la rémunéra­tion des PDG du CAC40 dépend directe­ment de la sat­is­fac­tion des action­naires », souligne ain­si l’as­so­ci­a­tion. Une poli­tique de très court terme qui se con­jugue mal avec l’adaptation au change­ment cli­ma­tique.

En 2019, un PDG du CAC 40 gag­nait en moyenne 5,5 mil­lions d’euros par an. © Oxfam

En com­para­i­son, les 9% de rémunéra­tions liés à des objec­tifs non-financiers de long terme, tels que le respect des droits humains ou envi­ron­nemen­taux, pèsent peu, d’au­tant que ces critères restent générale­ment vagues. « A peine 5 % est liée à des objec­tifs mesurables » et « la majorité des entre­pris­es étudiées n’ont pas de critère cli­ma­tique dédié », observe Oxfam.

Ain­si, la rémunéra­tion des PDG du Crédit Agri­cole ne con­tient aucun critère lié à la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique. Quant à celle du PDG de BNP Paribas, elle con­tient un critère cli­mat représen­tant 0,8% de sa rémunéra­tion totale. Cha­cune de ces ban­ques pos­sède pour­tant une empreinte car­bone supérieure à celle de la France.