Les vents du changement. Si la saison 2020 des ouragans bat tous les records, il ne faut pas y voir un hasard, mais bien la marque de la crise climatique.
30 : c’est donc le total inédit de tempêtes tropicales majeures recensées depuis le mois de juin. Mais ce n’est pas le signe le plus révélateur du climat qui se dérègle. Le principal changement réside dans la force, l’intensité et les précipitations de ces tempêtes. « En 36 heures, [l’ouragan Eta, qui a frappé l’Amérique centrale début novembre] est passé d’une dépression à un ouragan de catégorie 4 », a indiqué au Guardian Bob Bunting, directeur de l’ONG Climate adaptation center. « C’est peut-être le passage le plus rapide d’une dépression à un ouragan majeur de l’histoire. »
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La chaleur, c’est de l’énergie. Et cette énergie contenue dans des océans en surchauffe nourrit les tempêtes, dont l’intensité grimpe de plus en plus vite avant de frapper les continents. Mais une nouvelle étude, publiée dans Nature, indique que le phénomène ne s’arrête pas là. En temps normal, l’activité des tempêtes diminue rapidement lorsque celles-ci touchent terre. Or, à cause du réchauffement, cette diminution serait de plus en plus lente. Il y a 50 ans, dans l’Atlantique nord, une tempête tropicale moyenne perdait plus des trois quarts de son intensité au cours des premières 24 heures sur terre. Contre la moitié seulement aujourd’hui, d’après les scientifiques. Résultat : les tempêtes durent plus longtemps et occasionnent davantage de dégâts. L’Amérique centrale n’a pas fini de panser ses plaies après le passage d’Eta, qui a affecté 3,6 millions de personnes (Croix rouge), alors qu’arrive Iota, ce lundi.