What the fac? Ces dernières années, l’université d’Oxford a reçu des millions de livres de l’industrie fossile et mène des travaux de recherche qui lui bénéficient.
Eni, Shell, BP, Total… De 2015 à 2020, Oxford a perçu au moins 12 millions de livres (14 millions d’euros) de l’industrie pétrochimique, révèle un rapport de la Campagne pour la justice climatique d’Oxford (OCJC), association d’actuels et anciens étudiants de la prestigieuse université britannique. Leur rapport s’appuie sur cinq ans de données publiques ou déclassifiées agrégées par des étudiants et élèves diplômés de l’institution.
En avril 2020, l’université avait promis de rompre les liens avec l’industrie fossile (BBC). En janvier 2021, elle a pourtant accepté 116 millions d’euros du raffineur Ineos pour développer l’« Institut Ineos d’étude de résistance microbienne », affirme le document.

L’argent du pétrole abonde les bourses étudiantes et finance des chaires telles que la « Shell Professor of Earth Sciences ». Responsable de la destruction d’un site aborigène australien de 46 000 ans (France Info), le groupe minier Rio Tinto, a financé des bourses de recherche sur la culture de ce même peuple.
Ces financements sont incompatibles avec les principes de l’université, qui prévoient de refuser des financements contraires à l’éthique. L’industrie pétrolière « contribue indirectement aux souffrances et décès entraînés par le changement climatique : insécurité alimentaire, événements climatiques extrêmes, pandémies », argumente le rapport.
Les auteur·e·s exigent que les entreprises fossiles soient traitées comme celles du tabac : refus de tout soutien financier, arrêt de la promotion de leurs offres d’emploi et abandon des programmes de recherche bénéficiant aux hydrocarbures. « Oxford apporte une contribution précieuse aux sciences climatiques, elle ne peut plus maintenir de lien avec les industries fossiles » pointe l’OCJC.