Plan avec les loups. Alors que le canidé a repris du poil de la bête en France, le nouveau «Plan loup» du gouvernement, présenté ce lundi matin, prévoit de réduire sa protection pour diminuer les attaques contre les troupeaux.
Fabienne Bucco, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, réunit éleveur·ses, écologistes, élu·es et expert·es pour leur présenter le nouveau «Plan loup» du gouvernement ce lundi. Ce document doit permettre de «rééquilibrer la situation entre protection du loup et sauvegarde du pastoralisme», explique à Vert Louis de Redon, conseiller ressources, biodiversité, forêt-bois du ministre de l’agriculture.
Considéré comme éradiqué du territoire français en 1937, le loup y a fait son retour dans les années 1990. En 1992, un premier couple est aperçu dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes). Depuis, ce grand prédateur, qui bénéficie d’une protection «stricte», a vu sa population décoller. On compte aujourd’hui plus de 1 000 individus, présents dans le Sud et l’Est de la France, mais aussi en Normandie. Ce retour alimente depuis des années des discussions souvent houleuses entre pro- et anti-loups.
En 2022, le gouvernement attribuait la mort de plus de 12 000 animaux, brebis en tête, à canis lupus. Ces attaques visent parfois des bovins, comme ce veau charolais attaqué en Saône-et-Loire au printemps 2023. Ou des équidés. En septembre 2022, le vieux poney adoré de la présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, s’est fait croquer.
Aussi, il est temps d’«interroger le statut de la protection de cet animal qui n’est désormais plus en danger», précise le conseiller. Une nouvelle ligne aux mesures concrètes : le Plan loup prévoit par exemple un assouplissement des protocoles de tirs en cas d’attaque.
Du côté des associations écologistes, on rappelle le rôle central du loup dans les écosystèmes. Au printemps 2023, France nature environnement, Humanité et biodiversité, l’Aspas, Ferus, la LPO et le WWF diffusaient une quarantaine de propositions pour alimenter l’élaboration du nouveau Plan loup. On saura ce lundi si elles ont été entendues.
L’enjeu de ces discussions est aussi européen : le 4 septembre, Ursula van der Leyen déclarait que la réduction de la protection du carnivore était à l’étude, s’inquiétant du «véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme» que représente le prédateur. L’Homme serait-il un loup pour le loup ?