Les « incertitudes » du projet d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure

  • Par

Un coup Bure ? L’autorité environnementale pointe un certain nombre d’« incertitudes » au sujet du projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo

A Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne, Cigéo prévoit de creuser un site de stockage de déchets radioactifs pour une durée de plusieurs dizaines de milliers d’années. Un projet à nulle autre pareille contre lequel se battent de longue date des militant•e•s écologistes, victimes d’une répression policière hors-norme, documentée par Reporterre et Mediapart

Dans un avis rendu la semaine dernière, l’autorité environnementale (AE) – instance ad hoc chargée d’évaluer la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et la prise en compte de l’environnement – a rendu un avis mitigé.

Le projet de Cigéo doit permettre d’enfouir jusqu’à 500 mètres de profondeur des déchets radioactifs d’une durée de vie pouvant atteindre 100 000 ans © Andra

L’AE pointe à de nombreuses reprises des « incertitudes » au sujet de ce « dossier d’une ampleur peu commune ». Par exemple : celui-ci ne présente pas de rapport de sécurité ; or, « l’enjeu majeur de sécurité justifierait pourtant la production d’une étude ». A fortiori sur un site d’un genre nouveau : pour l’heure, il n’existe aucun site d’enfouissement définitif des déchets nucléaires en activité en Europe (Le Monde). 

« L’incertitude » demeure également « sur la nature et le volume des déchets », ou sur « l’échéance de saturation du site »« D’autres incertitudes quant aux incidences sur les sites Natura 2000 et aux impacts sur les milieux aquatiques doivent également être levées », note encore l’AE. Par ailleurs, le dossier ne prévoit pas suffisamment « les perspectives de développement économique et démographique territorial » à long terme pour cette zone qui sera changée à jamais. 

 « De façon générale », note le rapport qui ne se veut ni favorable, ni défavorable au projet, « la prise en compte des enjeux environnementaux n’apparaît pas toujours suffisante », note l’instance. 

L’Agence nationale des déchets radioactifs (Andra) a indiqué qu’elle allait produire un mémoire en réponse, avant la prochaine étape prévue, celle de l’enquête publique. Plus d’informations dans Libération (abonnés). 

Vous avez remarqué ?

Vous avez pu lire cet article en entier sans rencontrer aucun «mur». Et aucune publicité n’est venue gêner votre lecture.

Tous les articles, vidéos et newsletters de Vert sont en accès libre. Notre combat : permettre à tout le monde de s’informer gratuitement sur l’urgence écologique et de faire des choix éclairés, en ne laissant personne de côté.

Tout ceci est possible grâce aux 12 000 membres du Club de Vert, celles et ceux qui nous soutiennent au quotidien. Leurs dons mensuels nous permettent de faire notre travail de journalistes de manière indépendante, pour toutes et tous 💚​

Dans le chaos politique et écologique actuel, nous avons besoin d’élargir cette communauté pour continuer à grandir et informer toujours plus de monde sur les sujets les plus importants de notre époque.

👉 Si vous le pouvez, rejoignez le Club dès aujourd’hui et faisons la différence ensemble !