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L’éolien français prend (enfin) la mer

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Cent transitions. La première éolienne en mer a été installée mercredi au large des côtes françaises. La France a des objectifs ambitieux, mais elle est en retard par rapport à ses voisins européens.

La première machine du tout premier parc éolien en mer a été installée à douze kilomètres au large de la presqu’île de Guérande (Loire-Atlantique). Au total, 80 machines équiperont ce parc de 480 mégawatts (MW). Après son entrée en service, prévue d’ici à la fin de l’année, celui-ci produira annuellement 1,6 térawattheure, soit l’équivalent de 20 % de la consommation électrique du département. Pas moins de onze projets similaires, cumulant 450 machines (3 625 MW), ont déjà été autorisés par l’État et entreront progressivement en service d’ici à 2027. Et d’autres sont en cours d’attribution, détaille sur son site le ministère de la transition écologique.

L’éolienne en mer installée au large de la presqu’île de Guérande ce mercredi. © Sébastien Salom-Gomis / AFP

Mais la France, qui dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde, a accumulé un important retard par rapport à ses voisins européens. Les premiers projets ont été attribués en 2012, avant de s’embourber pendant dix ans dans les méandres administratifs et les recours contentieux. Ailleurs en Europe, plus de 6 000 machines sont déjà en fonctionnement au large du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore des Pays-Bas, cumulant une puissance de 28 000 MW, selon l’association WindEurope. En 2021, elles ont produit 80 térawattheures d’énergie renouvelable, soit autant que 13 réacteurs nucléaires (de 900 MW).

© Ministère de la transition écologique

S’il est réélu, Emmanuel Macron a promis l’attribution de 50 projets éoliens en mer (pour une puissance totale de 40 000 MW) d’ici à 2050. Il souhaite aussi multiplier par dix la capacité photovoltaïque pour dépasser les 100 000 MW. Il compte en revanche « étaler » l’objectif éolien terrestre actuellement fixé dans la loi. Plutôt que de doubler la puissance actuelle d’ici à 2030 pour atteindre 40 000 MW, il souhaite reporter cet objectif de 20 ans, à 2050. De son côté, Marine Le Pen, qui voue une détestation tenace aux énergies renouvelables, a promis un moratoire sur les projets solaires et éoliens, ainsi que le démantèlement des 9 000 éoliennes déjà en fonctionnement.