CAC carotte. Malgré un discours qui se verdit, les sociétés cotées du CAC 40 présentent un bilan environnemental toujours aussi désastreux.
C’est ce qui ressort de la dernière édition du « Véritable bilan du CAC 40 », publié le 5 novembre par l’Observatoire des multinationales, dont un chapitre est dédié au climat. L’ONG estime qu’en 2019, les 40 entreprises les plus importantes ont émis 1,6 milliard de tonnes de CO2, si l’on tient compte des émissions indirectes : celles, par exemple, liées à la production de pétrole de Total à l’étranger, en plus du CO2 émis lors de l’utilisation du carburant sur le sol français. En comparaison, les émissions annuelles comptabilisées pour l’ensemble de la France ne se sont montées qu’à 441 millions de tonnes de CO2 en 2019 (Citepa), soit près de quatre fois moins.

Si les émissions du CAC 40 ont diminué entre 2017 et 2019 (-3 %), c’est uniquement parce que le producteur d’électricité Engie se désengage progressivement du charbon, note le rapport. Engie mis à part, les émissions de CO2 sont en hausse de 3 %. Parmi plus gros émetteurs : Total (30 %), ArcelorMittal, Engie, Michelin et le Crédit agricole, seule banque qui tient « partiellement » compte des émissions liées aux projets et firmes qu’elle finance.
Car, alors qu’elles doivent publier chaque année des bilans financiers très détaillés, les sociétés cotées n’ont presque aucune obligation de déclaration en matière environnementale. Carrefour est quasiment le seul à donner des chiffres sur sa production de déchets, qui est en hausse. Par ailleurs, hormis Danone et l’Oréal, aucune société ne mentionne les chiffres de sa consommation de matières premières comme le soja ou l’huile de palme, qui génèrent de graves destructions de forêts. Il semblerait que les emballages repeints en vert ne suffisent pas à lutter contre le dérèglement du climat. Plus d’informations dans Libération (abonnés).