Robins des lois. L’eurodéputé Pierre Larrouturou a entamé, mercredi, une grève de la faim pour dénoncer l’indigence du futur budget de l’UE en matière de climat et de santé, et obtenir une taxe ambitieuse sur les transactions financières.
« Mon but n’est pas de mourir mais d’éviter des millions de morts », a prévenu sur Twitter l’élu socialiste et rapporteur du budget pour le Parlement européen. Son geste, explique-t-il, est destiné à « mettre la pression sur A.Merkel & E.Macron » (sic). « Les gens n’en ont pas conscience, mais on va vers une situation où il n’y aura quasi plus d’argent pour le climat, la santé, rien de sérieux pour l’emploi », a‑t-il également déclaré à l’AFP.
En juillet, les dirigeant•es européen•nes ont approuvé un plan de relance post-Covid de 750 milliards d’euros mais les eurodéputé•es, dont l’approbation est indispensable, réclament 39 milliards supplémentaires pour financer 15 programmes qu’elles et ils jugent sous-dotés. Dans un vote en commission du budget à la mi-octobre, ils ont réclamé la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières (appelée communément « taxe Tobin ») qui pourrait rapporter jusqu’à 57 milliards d’euros par an à partir de 2024.
Craignant de provoquer une fuite des flux financiers hors de l’UE, la France et l’Allemagne proposent une taxe beaucoup plus restreinte. Dans une lettre publiée par Mediapart en janvier, l’Autriche leur reprochait d’épargner « approximativement 99 % des transactions ».