Le premier confinement a permis d’éviter 3 500 morts liées à la pollution de l’air

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Des mil­liers de vies ont été épargnées par l’amélio­ra­tion de la qual­ité de l’air liée au pre­mier con­fine­ment, indique San­té publique France, qui révèle que la pol­lu­tion tue plus de 40 000 per­son­nes par an dans le pays.

Le 16 mars 2020, l’ensem­ble des Français·es étaient assigné·e·s à rési­dence pour ten­ter d’en­ray­er la pandémie de Covid-19. Écoles et com­merces fer­més, déplace­ments entravés, économie qua­si à l’ar­rêt… A l’is­sue de la pre­mière semaine de con­fine­ment, l’as­so­ci­a­tion spé­cial­isée Air­parif avait noté une chute de 30% de la pol­lu­tion de l’air en Ile-de-France.

Le périphérique parisien, en avril 2020 © Compte Twit­ter de Christophe Robin

Dans une étude pub­liée ce mer­cre­di, San­té publique France révèle com­bi­en cette amélio­ra­tion fut salu­taire : env­i­ron 2 300 décès auraient été évités grâce à la diminu­tion de l’ex­po­si­tion aux par­tic­ules fines PM10 (d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) et PM2,5 (les plus dan­gereuses en rai­son de leur petite taille). Celles-ci sont issues du traf­ic, de l’in­dus­trie, des épandages agri­coles ou du chauffage au bois). La forte baisse des émis­sions de dioxyde d’a­zote (NO2), dues à l’in­dus­trie et surtout, au traf­ic routi­er, ont épargné quelque 1 200 vies.

L’a­gence nationale met égale­ment à jour son esti­ma­tion du « fardeau » que représente la pol­lu­tion aux par­tic­ules fines PM2,5 sur la mor­tal­ité annuelle. Sur la péri­ode 2016–2019, env­i­ron 40 000 per­son­nes (de plus de 30 ans) seraient mortes pré­maturé­ment de ce fait. Soit 7% de la mor­tal­ité totale en France. En out­re, 7 000 morts sont imputa­bles au NO2.

Pub­liée en 2016, une précé­dente étude de San­té publique France avait estimé le nom­bre de vic­times des PM2,5 à 48 000 (en moyenne sur 2007 et 2008). Une dif­férence qui peut s’ex­pli­quer par une baisse de la pol­lu­tion et par l’u­til­i­sa­tion de mod­èles dif­férents d’es­ti­ma­tion de l’ex­po­si­tion. Parue le mois dernier, une vaste étude pilotée par l’u­ni­ver­sité de Har­vard esti­mait ce nom­bre à 97 242.