Des milliers de vies ont été épargnées par l’amélioration de la qualité de l’air liée au premier confinement, indique Santé publique France, qui révèle que la pollution tue plus de 40 000 personnes par an dans le pays.
Le 16 mars 2020, l’ensemble des Français·es étaient assigné·e·s à résidence pour tenter d’enrayer la pandémie de Covid-19. Écoles et commerces fermés, déplacements entravés, économie quasi à l’arrêt… A l’issue de la première semaine de confinement, l’association spécialisée Airparif avait noté une chute de 30% de la pollution de l’air en Ile-de-France.
Dans une étude publiée ce mercredi, Santé publique France révèle combien cette amélioration fut salutaire : environ 2 300 décès auraient été évités grâce à la diminution de l’exposition aux particules fines PM10 (d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) et PM2,5 (les plus dangereuses en raison de leur petite taille). Celles-ci sont issues du trafic, de l’industrie, des épandages agricoles ou du chauffage au bois). La forte baisse des émissions de dioxyde d’azote (NO2), dues à l’industrie et surtout, au trafic routier, ont épargné quelque 1 200 vies.
L’agence nationale met également à jour son estimation du « fardeau » que représente la pollution aux particules fines PM2,5 sur la mortalité annuelle. Sur la période 2016–2019, environ 40 000 personnes (de plus de 30 ans) seraient mortes prématurément de ce fait. Soit 7% de la mortalité totale en France. En outre, 7 000 morts sont imputables au NO2.
Publiée en 2016, une précédente étude de Santé publique France avait estimé le nombre de victimes des PM2,5 à 48 000 (en moyenne sur 2007 et 2008). Une différence qui peut s’expliquer par une baisse de la pollution et par l’utilisation de modèles différents d’estimation de l’exposition. Parue le mois dernier, une vaste étude pilotée par l’université de Harvard estimait ce nombre à 97 242.