Avoir bon fond. Mercredi, le Parlement européen a de nouveau appelé à un moratoire sur l’exploitation des fonds marins et condamné la récente décision de la Norvège d’autoriser la prospection minière dans l’océan Arctique.
«Immense victoire», se réjouit Anne-Sophie Roux, chargée de campagne contre l’exploitation des fonds marins en Europe pour l’ONG Sustainable ocean alliance. Dans une résolution très largement adoptée mercredi après-midi, les eurodéputé·es demandent à la Commission européenne et aux États membres de promouvoir l’application du principe de précaution à l’échelle internationale «jusqu’à ce que les effets de l’exploitation minière en eaux profondes sur les écosystèmes marins, la biodiversité et les activités humaines aient été suffisamment étudiés».
Les fonds marins regorgent de minéraux (zinc, nickel ou cuivre) et de métaux rares (lithium, cobalt, lithium) jugés indispensables à la transition écologique, mais dont l’exploitation pourrait avoir des impacts désastreux sur les écosystèmes qui les peuplent. En juin 2021, les parlementaires européen·nes avaient déjà voté une résolution similaire pour soutenir un moratoire international sur la question.
Le Parlement européen exprime également ses inquiétudes vis-à-vis de la position de la Norvège, qui a ouvert la voie à la prospection minière dans une vaste zone de l’océan Arctique le 9 janvier dernier (notre article). Le texte rappelle les engagements environnementaux du pays et souligne la nécessaire collaboration entre la Norvège et l’Union européenne pour préserver les écosystèmes de l’Arctique.
«Alors que la dynamique en faveur d’un moratoire s’amplifie au niveau mondial, nous appelons la Norvège à revenir sur sa décision avant que des dommages irréversibles ne soient infligés à nos océans», a réagi Sandrine Polti, responsable Europe pour la Deep sea conservation coalition.
À l’heure actuelle, 24 pays, dont la France et six autres pays de l’Union européenne, ont déjà appelé à un moratoire sur le sujet. Plusieurs multinationales telles que Google, Samsung, Volvo ou BMW se sont également engagées à ne pas s’approvisionner en ressources issues des fonds marins.