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Le Parlement européen s’oppose à l’exploitation des fonds marins par la Norvège

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Avoir bon fond. Mer­cre­di, le Par­lement européen a de nou­veau appelé à un mora­toire sur l’exploitation des fonds marins et con­damné la récente déci­sion de la Norvège d’autoriser la prospec­tion minière dans l’océan Arc­tique.

«Immense vic­toire», se réjouit Anne-Sophie Roux, chargée de cam­pagne con­tre l’exploitation des fonds marins en Europe pour l’ONG Sus­tain­able ocean alliance. Dans une réso­lu­tion très large­ment adop­tée mer­cre­di après-midi, les eurodéputé·es deman­dent à la Com­mis­sion européenne et aux États mem­bres de pro­mou­voir l’application du principe de pré­cau­tion à l’échelle inter­na­tionale «jusqu’à ce que les effets de l’exploitation minière en eaux pro­fondes sur les écosys­tèmes marins, la bio­di­ver­sité et les activ­ités humaines aient été suff­isam­ment étudiés».

Les fonds marins regor­gent de minéraux (zinc, nick­el ou cuiv­re) et de métaux rares (lithi­um, cobalt, lithi­um) jugés indis­pens­ables à la tran­si­tion écologique, mais dont l’exploitation pour­rait avoir des impacts désas­treux sur les écosys­tèmes qui les peu­plent. En juin 2021, les par­lemen­taires européen·nes avaient déjà voté une réso­lu­tion sim­i­laire pour soutenir un mora­toire inter­na­tion­al sur la ques­tion.

Des eurodéputé·es et plusieurs activistes réuni·es au Par­lement européen, mer­cre­di 7 févri­er, à l’occasion du vote de la réso­lu­tion con­tre l’exploitation des fonds marins. © Marie Toussaint/X

Le Par­lement européen exprime égale­ment ses inquié­tudes vis-à-vis de la posi­tion de la Norvège, qui a ouvert la voie à la prospec­tion minière dans une vaste zone de l’océan Arc­tique le 9 jan­vi­er dernier (notre arti­cle). Le texte rap­pelle les engage­ments envi­ron­nemen­taux du pays et souligne la néces­saire col­lab­o­ra­tion entre la Norvège et l’Union européenne pour préserv­er les écosys­tèmes de l’Arctique.

«Alors que la dynamique en faveur d’un mora­toire s’am­pli­fie au niveau mon­di­al, nous appelons la Norvège à revenir sur sa déci­sion avant que des dom­mages irréversibles ne soient infligés à nos océans», a réa­gi San­drine Polti, respon­s­able Europe pour la Deep sea con­ser­va­tion coali­tion.

À l’heure actuelle, 24 pays, dont la France et six autres pays de l’Union européenne, ont déjà appelé à un mora­toire sur le sujet. Plusieurs multi­na­tionales telles que Google, Sam­sung, Vol­vo ou BMW se sont égale­ment engagées à ne pas s’approvisionner en ressources issues des fonds marins.