Papiers s’il vous plaît. Réuni·e·s en sommet à Londres ce week-end, les dirigeant·e·s du G7 ont fait un pas vers l’obligation aux grandes entreprises de dévoiler leur impact carbone ainsi que leur exposition aux bouleversements climatiques.
« Nous sommes favorables à la publication obligatoire des données financières liées au climat, qui apportent des informations fiables et utiles à la décision pour les participants de marché », ont écrit les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des sept puissances économiques que sont l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. « Nous sommes d’accord sur le besoin de normes mondiales pour la communication en matière de durabilité », ont-ils également ajouté dans un communiqué.
L’objectif est à la fois de mieux évaluer l’impact financier de la crise climatique sur les entreprises concernées, mais aussi de distinguer celles qui sont compatibles ou non avec la transition écologique. « Cela aidera à mobiliser les milliers de milliards de dollars du secteur privé » pour financer des activités durables, expliquent encore les dirigeant·e·s.

Cité par l’AFP, un porte-parole de l’association britannique Positive Money estime cependant que « ces publications auraient dû être obligatoires il y a longtemps, mais [qu’]à ce stade de la crise climatique et écologique, l’appel pour de meilleures données est une distraction dangereuse ». Espérer que les marchés financiers opéreront leur mue uniquement sur la base de nouvelles données financières semble relever de l’utopie.
Surtout, ce sont les règles de mise en œuvre qui conditionneront l’efficacité de cette mesure. Ce week-end, les pays du G7 ont aussi validé l’instauration d’une taxation minimale de 15% sur les multinationales, qui doit permettre de lutter contre le dumping fiscal. Or, ses modalités d’application devraient finalement entraîner des pertes budgétaires importantes pour la plupart des pays (Attac).