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Le collectif «Itinéraire bis» veut encourager les journalistes à parler de voyage bas-carbone

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Chem­iner vers la tran­si­tion. Le nou­veau col­lec­tif de jour­nal­istes et com­mu­ni­cants «Itinéraire bis» pro­pose aux médias des ressources en ligne pour chang­er les représen­ta­tions du voy­age.

«Dix voy­ages à faire dans sa vie», «les meilleures cap­i­tales européennes pour un week-end»… Les exem­ples de représen­ta­tions de voy­age qui promeu­vent l’avion sont omniprésents dans les médias. Pour­tant, le secteur du tourisme représente 8% des émis­sions de gaz à effet de serre à l’échelle mon­di­ale, et 4 à 6% pour l’aviation (Vert).

Pour repenser son impact envi­ron­nemen­tal, des communicant·es, des jour­nal­istes, des éditeur·ices et des expert·es de l’environnement se sont uni·es il y a un an au sein du col­lec­tif «Itinéraire bis», offi­cielle­ment lancé lun­di 12 juin, et qui vise à pro­mou­voir le voy­age bas-car­bone. Par­mi ses mem­bres: la youtubeuse Swann Péris­sé, le chargé de cam­pagne Trans­ports chez Green­peace Alex­is Chail­loux, le média Les Oth­ers ou encore la fon­da­trice de Paye ton influ­ence, Amélie Deloche.

«Le voy­age n’est pas aligné avec les enjeux écologiques actuels», gronde Amélie Delof­fre, coor­di­na­trice et porte-parole du col­lec­tif. Celui-ci dénonce aus­si l’impact de l’industrie du tourisme sur la bio­di­ver­sité comme la con­som­ma­tion de la nature, la surfréquen­ta­tion des sites et la dégra­da­tion des milieux naturels.

«Un devoir de communication»

Amélie Delof­fre présente le pro­jet «Itinéraire bis» lors d’une réu­nion de pré­pa­ra­tion. © Itinéraire Bis

«Nous nous devons de met­tre nos activ­ités de pro­mo­tion et d’information au ser­vice d’un change­ment de société glob­al, où le respect de la bio­di­ver­sité et l’urgence cli­ma­tique sont cen­traux», assume le col­lec­tif. Prin­ci­pal respon­s­able des émis­sions de gaz à effet de serre de cette indus­trie, l’avion est par­ti­c­ulière­ment pointé du doigt. Le col­lec­tif lui préfère les mobil­ités douces comme le train, le vélo, le canoë ou la ran­don­née.

«Une semaine de descente d’une riv­ière, ce sont des vacances chou­ettes», s’enthousiasme Amélie Delof­fre, qui enjoint à repenser la tem­po­ral­ité du voy­age. «Le dépayse­ment ne se trou­ve pas for­cé­ment à l’autre bout du monde», ajoute-t-elle.

«On a un devoir de com­mu­ni­ca­tion, une cer­taine par­tie de la pop­u­la­tion est coupée de la nature et n’a pas les codes», prévient-elle égale­ment. Règles sur le bivouac ‑ce camp­ing en plein air réglementé‑, édu­ca­tion à la bio­di­ver­sité, ordres de grandeurs sur l’avion sont autant de sujets dont les jour­nal­istes doivent s’emparer. «Il faut pou­voir racon­ter ces choses de manière attrac­tive», incite la porte-parole.

Des ressources pour les journalistes

Pour pren­dre en compte les enjeux envi­ron­nemen­taux liés au tourisme, une charte édi­to­ri­ale encour­age les rédac­tions à respecter trois règles déon­tologiques : «accélér­er la décar­bon­a­tion des trans­ports, informer pour mieux pro­téger nos espaces naturels, pren­dre part à une ges­tion des flux touris­tiques intel­li­gente et juste».

Le col­lec­tif a réal­isé un site web qui four­nit des ressources aux reporters: un annu­aire d’une soix­an­taine spé­cial­istes, un glos­saire qui per­met de décou­vrir les ten­dances de voy­age écologiques comme le stay­ca­tion, les vacances à la mai­son, ou le bikepack­ing, le voy­age à vélo, ou encore une pho­tothèque libre de droit.

«Le but c’est de pou­voir être iden­ti­fié par les jour­nal­istes et d’avoir un pied à met­tre dans la porte lorsque l’on par­le de voy­age bas-car­bone», pré­cise Amélie Delof­fre. À terme, la porte-parole espère faire grandir le col­lec­tif, échang­er avec les rédac­tions et s’adresser aus­si aux influenceur·euses des réseaux soci­aux.