Chronique

«La ronde des bêtes», ou quand les humains ont mis les animaux au boulot

  • Par

Avec La ronde des bêtes, François Jarrige nous plonge dans l’histoire méconnue de l’énergie animale, en s’intéressant au rôle crucial joué par des millions d’animaux prolétaires dans l’Europe industrielle, entre les 18ème et 20ème siècles.

Des animaux au turbin ? Une réalité devenue marginale dans nos sociétés technologiques où les bêtes sont parmi nous avant tout pour leur «compagnie» ou les ressources qu’elles nous fournit (viande, lait…). Il y a bien des chevaux qui accompagnent les travaux de quelques centaines de viticulteurs français, mais cela demeure un phénomène de niche.

Au 19ème siècle, les animaux travailleurs étaient partout en France : dans les ateliers, sur les chantiers, dans les fermes. C’est cette histoire que retrace François Jarrige, à qui l’on doit le très remarqué La Contamination du monde, paru en 2017. Spécialiste des mondes du travail, des techniques et de l’environnement, il s’attaque ici à un sujet peu traité, qui permet de «retrouver des modes de vies oubliés et de redonner à voir des collaborations entre humains et non-humains largement invisibilisées par les récits dominants».

Sous sa plume revivent les «équipements à manège», qui ont permis depuis des millénaires d’exploiter la force animale pour tirer, porter ou écraser, dans les champs ou au fin fond des mines. François Jarrige signe avec cet ouvrage une (bête de) somme impressionnante sur les prolétaires à quatre pattes.

«La ronde des bêtes», François Jarrige, La Découverte, septembre 2023, 456p, 25€.

Vert l’infini et au-delà

Dans le chaos actuel, plus de 10 000 personnes soutiennent Vert avec un don mensuel, pour construire la relève médiatique à nos côtés.
Grâce à ce soutien massif, nous allons pouvoir continuer notre travail dans l’indépendance absolue. Merci !

Alors que l’objectif de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C est un échec, les scientifiques le martèlent : chaque dixième de degré supplémentaire compte. Dans le contexte médiatique actuel, chaque nouveau membre du Club compte. Chaque soutien en plus, c’est plus de force, de bonnes informations, de bonnes nouvelles et un pas de plus vers une société plus écologique et solidaire.

C’est pourquoi nous voulons désormais atteindre les 12 000 membres du Club avant le 6 juillet. Ces 2 000 membres supplémentaires nous permettront de nous consolider, alors que la période est plus incertaine que jamais, d’informer encore plus de monde, avec du contenu de meilleure qualité.

Rejoignez les milliers de membres du Club de Vert sans perdre une seconde et faisons la différence ensemble.