La Nouvelle-Zélande veut contraindre les banques à révéler l’impact climatique de leurs investissements

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Planète à crédit. La Nou­velle-Zélande veut être le pre­mier pays à ren­dre acces­si­ble au pub­lic des don­nées révélant pré­cisé­ment l’im­pact de cer­tains place­ments financiers sur le cli­mat.

« Nous ne pou­vons tout sim­ple­ment pas par­venir à l’ob­jec­tif de neu­tral­ité car­bone pour 2050 si le secteur financier ne con­naît pas l’im­pact de ses investisse­ments sur le cli­mat ». Ce sont les mots pronon­cés par David Clarke, min­istre néo-zélandais du Com­merce, lors de la présen­ta­tion d’un pro­jet de loi sur ce sujet, lun­di 12 avril. S’il est adop­té, celui-ci prévoit que les insti­tu­tions finan­cières devront se soumet­tre dès 2023 à cet exer­ci­ce inédit de trans­parence.

De nom­breuses ONG dénon­cent l’im­pact désas­treux des investisse­ments réal­isés par des grands noms de la finance inter­na­tionale, tout en pointant le manque d’ac­ces­si­bil­ité des don­nées, sou­vent pro­tégées par le secret ban­caire. Dernière en date, l’ONG française Reclaim Finance a révélé en mars 2021 que les 60 plus grandes ban­ques du monde avaient accordé 3 800 mil­liards de dol­lars à des entre­pris­es du pét­role, du gaz et du char­bon depuis l’Accord de Paris fin 2015 (lire notre arti­cle sur le sujet). Pire, la ten­dance est à la hausse.

Les ban­ques qui ont le plus financé l’industrie fos­sile entre 2016 et 2020. Les valeurs sont exprimées en dol­lars. Cliquez sur l’image pour l’afficher en grand. © Bank­ing on cli­mate change

La Nou­velle-Zélande a tout intérêt à encadr­er stricte­ment son oblig­a­tion de trans­parence cli­ma­tique pour la ren­dre effec­tive et effi­cace. En 2015, la France a cru faire preuve d’au­dace en intro­duisant l’oblig­a­tion, pour 840 investis­seurs insti­tu­tion­nels, de com­mu­ni­quer sur leur prise en compte des critères envi­ron­nemen­taux, soci­aux et de gou­ver­nance (ESG). Mais, faute de sanc­tions, la loi est peu respec­tée et les grandes ban­ques français­es ont à peine infléchi leur stratégie. Selon l’ONG Oxfam, les 7 500 mil­liards d’ac­t­ifs qu’elles pos­sè­dent représen­tent 3,2 fois le pro­duit intérieur brut (PIB) de la France, avec une empreinte car­bone sept fois supérieure à celle du pays tout entier (Vert)