L’ampleur du changement climatique est largement sous-estimée par les Européens

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Mor­tel ! Un sondage inter­na­tion­al révèle une inquié­tante décon­nex­ion entre le con­sen­sus sci­en­tifique et l’opin­ion publique à pro­pos du change­ment cli­ma­tique.

Super­visée par le réseau de fon­da­tions Open Soci­ety (du mil­liar­daire améri­cain George Soros) l’en­quête a inter­rogé plus de 10 000 citoyen·ne·s de 18 à 74 ans rési­dant dans huit pays d’Eu­rope – Alle­magne, France, Ital­ie, Suède, Pologne, République Tchèque – et aux États-Unis. Si la réal­ité du change­ment cli­ma­tique ne fait aujour­d’hui plus de doute pour les répondant·e·s, cela n’empêche pas une impor­tante par­tie de nour­rir des opin­ions erronées sur sa véri­ta­ble nature.

A côté des cli­ma­to-scep­tiques, désor­mais minori­taires, il y a par exem­ple « un groupe con­sid­érable de scep­tiques ‘légers’ qui pensent que le change­ment cli­ma­tique est causé, dans les mêmes pro­por­tions, par les activ­ités humaines et les proces­sus naturels », souligne l’é­tude. Elles et ils représen­tent 44% des répondant·e·s en France. Au final, « celles et ceux qui démentent ou sous-esti­ment la con­tri­bu­tion anthropique [humaine — NDLR] au change­ment cli­ma­tique sont majori­taires en France, en Pologne, en République Tchèque et aux USA », remar­quent les auteur·e·s.

Les répon­dant·e·s qui esti­ment que le change­ment cli­ma­tique aura un impact négatif sur leur vie classé·e·s en fonc­tion de leurs ori­en­ta­tions poli­tiques (gauche, cen­tre, droit). © Open Soci­ety Foun­da­tions

En plus de mécon­naître la respon­s­abil­ité humaine du change­ment cli­ma­tique, une part sig­ni­fica­tive des sondé·e·s se méprend égale­ment sur sa sévérité. Ain­si, seule­ment 23% des Français·es interrogé·e·s esti­ment que les effets du change­ment cli­ma­tique seront « plutôt négat­ifs » sur la vie ter­restre, tan­dis que 43% s’at­ten­dent à des effets « équili­brés » (bal­anced) et 34% à des effets « plutôt posi­tifs ». S’agis­sant de leur vie per­son­nelle à hori­zon 2035, 40% esti­ment que leur vie chang­era « quelque peu ». Mais autant pensent qu’elle sera forte­ment ou très forte­ment per­tur­bée par le change­ment cli­ma­tique.

L’é­tude démon­tre enfin que l’ad­hé­sion à des poli­tiques de lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique est pro­por­tion­nelle à la per­cep­tion de l’ur­gence. Or, si la majorité des répondant·e·s (60% en France) estime que « nous devri­ons faire tout ce que nous pou­vons pour stop­per le change­ment cli­ma­tique », elles et ils n’ont, à titre indi­vidu­el, pas l’in­ten­tion de par­ticiper à des protes­ta­tions envi­ron­nemen­tales (77%), de rejoin­dre une organ­i­sa­tion envi­ron­nemen­tale (79%) ou de vot­er pour un par­ti en rai­son de son agen­da cli­mat (57%).