Il faut retrouver la maison. Dans La maison magique, Benjamin Adler et Pauline Massart racontent leur ambitieux projet de construction d’une maison autonome près de Périgueux (Dordogne).
C’est au cours d’un dîner à Los Angeles, en Californie, où ils habitent alors, que Pauline Massart, ancienne directrice marketing et Benjamin Adler, ex-journaliste, apprennent l’existence de maisons autonomes, appelées Earthship (géonefs en français). Nous sommes en 2014 et la graine d’une idée un peu folle vient d’être semée. Elle éclora trois ans plus tard à Biras, en Dordogne.

Dans ce journal intime et pratique qu’est La maison magique – c’est ainsi que l’a baptisée Noéha, leur fille de sept ans – le couple narre avec force humour des péripéties rencontrées pour faire sortir de terre leur maison semi-enterrée, contenue par des murs en matériaux recyclés (pneus, canettes, bouteilles). Le terrain orienté plein sud, les voisins sympathiques, la mairie enthousiaste, le prêt bancaire compliqué, l’épuisant terrassement, le chantier-école et, bien entendu, les doutes et les alléluias: rien n’est tu. Si ce n’est le prix – 320 000€ – que l’on trouve sur internet (We demain).
Pour bâtir ce premier Earthship officiel en Europe, le couple a fait venir l’architecte à l’origine du concept né dans les années 70, Michael Reynolds et son équipe depuis les Etats-Unis. Il n’aura fallu que 24 jours pour faire sortir de terre la géonef de 148 m². Et quelques mois de plus pour mettre au point les systèmes de phytoépuration, les puits canadiens et les panneaux solaires, garants de leur autonomie en eau et en électricité.
Au-delà du chantier lui-même, ce témoignage invite à penser nos habitats à l’aune de leur consommation énergétique. Il souligne également l’importance des réseaux d’entraide et du soutien local pour inventer demain sans dépendance aux énergies fossiles.
La maison magique – Earthship, l’habitat autonome du nouveau monde, Benjamin Adler et Pauline Massart, Massot éditions, janvier 2022, 144p, 19,9€.