Vos photos de vacances postées sur Instagram ou vos commentaires sous des publications Facebook : ces contenus pourront bientôt être collectés par Meta – la maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp – afin d’améliorer son outil d’intelligence artificielle (IA) Meta AI. L’entreprise américaine l’a fait savoir à ses utilisateur·ices dans une mise à jour de ses conditions d’utilisation en date du 7 avril, précisant qu’elle commercera à collecter les données à ces fins à partir du 27 mai prochain.

En clair, les informations recueillies serviront à «entraîner» Meta AI, un outil capable de produire du texte, des images ou des vidéos en réponse à des requêtes (aussi appelées «prompts»), à la manière du célèbre ChatGPT. Pour fonctionner, Meta AI a besoin d’une quantité faramineuse de données. Coup de chance : les réseaux sociaux en contiennent beaucoup, il n’y aurait donc qu’à se servir.
En réalité, pas tout à fait – dans l’Union europénne (UE), du moins. En vertu du Règlement général sur la protection des données (RGPD), les internautes issu·es de l’UE ont le droit de refuser cet accès à leurs informations. Pourquoi dire non ? Peut-être pour des raisons écologiques, au regard de la très grande consommation d’eau et d’énergie liée à ces technologies. Ou à cause du pillage d’œuvres, les artistes n’étant pas toujours rétribué·es pour que leur contenu soit utilisé par l’IA – comme le montre l’exemple récent du «Ghibli effect» (notre article). Ou encore, au motif de la récente bascule trumpiste de Mark Zuckerberg, le patron de Meta, qui a même financé la cérémonie d’investiture à la Maison-Blanche du président d’extrême droite.
Alors, pour dire non à cette utilisation des données personnelles, il suffit aux internautes de l’UE de remplir un formulaire – jusqu’au 27 mai, après quoi ce ne sera plus possible. On vous montre comment faire, réseau social par réseau social.
Sur ce réseau social – et sur Facebook –, «votre nom d’utilisateur, votre photo de profil, vos commentaires sur des contenus publics», pourront être utilisés pour alimenter Meta AI, selon la mise à jour des conditions d’utilisation.
Pour éviter cela, on vous explique la marche à suivre ci-dessous 👇
Dans le formulaire, Meta vous demande d’expliquer votre choix : voici un texte tout prêt pour le faire
Je m’oppose expressément à l’utilisation de mes publications, photos, commentaires ou toute autre donnée personnelle ou publique présente sur mon compte dans le cadre du développement ou de l’entraînement d’outils d’intelligence artificielle par Meta ou ses partenaires.
Conformément à la législation européenne sur la protection des données (RGPD), je vous demande de respecter mon droit d’opposition.
Merci de me confirmer la prise en compte de cette demande.
La marche à suivre est identique à celle sur Instagram. Seule différence, dans la toute première étape : les trois petits traits sur lesquels cliquer sont remplacés par un symbole en forme de rouage.
Comme l’explique Le Monde dans un récent article, Meta promet de ne pas utiliser les messages privés échangés sur ses plateformes (Whatsapp ou Messenger) afin d’entraîner son IA. À une exception près. Depuis plusieurs semaines, ces messageries en ligne proposent une nouvelle fonctionnalité qui invite à «Demander à Meta AI». Or, si vous copiez-collez des messages personnels dans cet outil, alors ceux-ci pourront être utilisés pour nourrir la base de données de Meta AI.
Pour vous y opposer, il faut remplir le formulaire juste ici – avant le 27 mai, toujours.
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