Reportage

Festi’VAD 2024 : Un festival créatif et engagé pour imaginer le futur de l’aménagement urbain

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L’année 2024 a été traversée par un véritable souffle créatif et collectif en Auvergne-Rhône-Alpes : le Festi’VAD. Organisé par Ville et Aménagement Durable, cet événement inédit a bousculé les codes de l’aménagement urbain en y insufflant une approche artistique et participative, réunissant citoyen·nes, professionnel·les, artistes et élu·es pour imaginer ensemble les futurs possibles de nos territoires.

A quoi ressembleront nos villages en 2050 ? Que faire d’une friche industrielle ? Comment penser autrement la ville à partir de ses habitant·es, humains et non-humains ? Lancé le 13 juin 2024 à Lyon, le Festival Ville et Aménagement durable (Festi’VAD), porté par le centre d’échanges Ville et Aménagement durable, s’est propagé comme une onde joyeuse dans trois communes de la région Auvergne-Rhône-Alpes : Morancé, Annecy et Tournon-sur-Rhône. Il a réuni 300 participant·es tout au long de l’année.

A Morancé (Rhône), habitant·es et élu·es se projettent en 2050 pour imaginer le futur du village © Ville et aménagement durable

Un festival prospectif, artistique et participatif

À travers des événements qui ont mêlé ateliers, performances artistiques et débats citoyens, le Festi’VAD a proposé une nouvelle manière d’aborder l’aménagement du territoire. A chaque étape, la chorégraphe Julie Desprairies et la danseuse Elise Ladoué ont emporté les participant·es dans un voyage sensoriel.

Il ne s’agissait plus de penser la ville uniquement à travers des schémas techniques, mais de donner une place centrale à l’imaginaire, à l’écoute des besoins des habitant·es, et aux interactions avec l’environnement naturel. Le festival a ainsi ouvert un espace de réflexion où l’art et l’urbanisme se sont rencontrés pour tracer ensemble des futurs durables, inclusifs et empreints de sens.

Le projet Festi’VAD a fait de la créativité son moteur principal, en invitant les participant·es à envisager des solutions pour demain à travers des formats inédits et des pratiques collaboratives. L’événement a offert un terrain d’expérimentation unique, où chacun·e a pu contribuer à la réinvention de la ville, en intégrant les dimensions sociales, environnementales et esthétiques des projets.Ces moments de partage ont permis de déconstruire les processus décisionnels traditionnels, donnant ainsi la parole à tous les acteur·ices des territoires, y compris les non-humains. Des récits prospectifs aux débats théâtralisés, en passant par des démonstrations concrètes d’aménagement, chaque temps fort du festival a incarné une démarche de réflexion ouverte et collective, incitant à repenser la manière dont nous cohabitons avec notre environnement et comment nous pouvons en prendre soin de manière plus juste et durable.

Morancé : une immersion en 2050

Création originale pour le Festi’VAD © Kiblind

Le 4 juillet 2024, Morancé, un village du Beaujolais, est devenu le laboratoire d’une réflexion collective sur l’avenir de ses paysages et de son urbanisme. Ce jour-là, un groupe d’habitant·es, d’élu·es et de professionnel·les s’est réuni pour une expérience de récit prospectif qui a permis à chacun·e de se projeter dans le Morancé de 2050. «Je n’avais pas d’idée préconçue, témoigne Nicolas Borrie, premier adjoint de Morancé. L’idée était de mêler intelligence collective et convivialité pour réfléchir à ce que Morancé pourrait être et vraiment prendre le temps de digérer.»Plutôt que de se limiter aux enjeux techniques de la ville, l’événement a ouvert un espace pour imaginer ensemble les défis de demain : comment gérer la pression foncière tout en préservant les espaces agricoles ? Quelle place pour la mobilité douce et le dynamisme local ? Avec des ateliers interactifs, des cartes postales envoyées du futur et une balade urbaine, ce fut un moment puissant de réflexion collective où chacun a pu exprimer ses visions pour l’avenir de la commune.

Annecy : un Parlement du Vivant pour réinventer l’urbanisme

Le 18 octobre, Annecy a donné vie à un projet original avec le Parlement du Vivant, une mise en scène théâtrale qui a bousculé les codes traditionnels de l’aménagement urbain. Plutôt que de simples présentations techniques, cet événement a permis de poser des questions essentielles pour l’avenir du quartier des Trois Fontaines et la friche du Rail à travers un dialogue entre les humains, les végétaux, les animaux et les bâtiments eux-mêmes.

A Annecy (Haute-Savoie), la Friche des rails est le théâtre d’un nouveau projet d’urbanisation inclusif © Ville et aménagement durable

Grâce au Collectif X, une compagnie stéphanoise alliant comédiens et urbanistes, le projet d’urbanisation a été exploré sous un angle totalement nouveau, permettant de «mettre à distance le réel, de nous éveiller à la dimension sociale et humaine de notre métier et de trouver des solutions concrètes», raconte Claire Davignon, cheffe du projet à Annecy. L’idée ? Intégrer tous les acteurs vivants de notre environnement pour co-construire le projet.

À travers une grande variété de personnages, le théâtre a ouvert un espace où les acteurs traditionnels ont appris à écouter et à dialoguer avec les non-humains (abeilles, moustiques-tigres, papillons), et d’autres humains moins écoutés comme des retraités ou des réfugiés climatiques, pour penser un urbanisme inclusif.

Tournon-sur-Rhône : une démonstration de l’aménagement durable

Le 21 novembre, l’inauguration de la construction démonstratrice à Tournon-sur-Rhône a offert une vision tangible de ce que pourrait être l’aménagement durable à l’échelle d’une ville. Sur un ancien site industriel, en bord de Rhône, une halle et un terrain de 10 hectares ont été transformés en laboratoire vivant de l’aménagement durable. Cette construction, réalisée avec des matériaux de réemploi et une approche frugale, a prouvé que la réhabilitation des friches industrielles peut être une formidable opportunité pour imaginer des villes plus durables.

Un chantier ouvert, où chaque étape a impliqué la population locale, a permis de démontrer que l’urbanisme pouvait être participatif, pédagogique et surtout respectueux de l’environnement. Ce projet, pensé à partir des ressources locales et en réutilisant des matériaux déjà présents sur place, a donné à voir une autre manière de concevoir la ville : plus humaine, plus sobre, mais aussi plus belle. «Quand on a peu de moyens, on est preneurs de l’intelligence collective», s’est félicité Alexis Gante, responsable aménagement de Tournon.

Tout au long de l’année, des ateliers participatifs permettent d’ouvrir la réflexion © Ville et aménagement durable

«Lumilutter» ensemble

Le Festi’VAD s’est clôturé au mois de décembre dans une ambiance teintée d’optimisme, portée par Sandrine Roudaut. Autrice et éditrice à La mer salée, celle-ci a partagé sa vision d’un avenir où l’espoir radical est la clé du changement, où les récits de résistance et de reconstruction peuvent nourrir notre volonté de réinventer nos villes et nos campagnes. Un appel à l’action, à l’imaginaire qui s’est illustré dans un mot inventé avec l’écrivaine Jeanne Henin : «Lumilutter», comme une invitation à nourrir nos imaginaires avec des récits lumineux, loin des apocalypses que l’on nous vend trop souvent.

Cinq minutes.

C’est le temps consacré à l’écologie sur les 3h10 de l’interview d’Emmanuel Macron le 13 mai dernier sur TF1. Alors que nous venons de vivre l’année la plus chaude depuis 100 000 ans.

Dans le même temps, des milliardaires rachètent médias et réseaux sociaux pour servir un projet réactionnaire, en détruisant le réel à coups de fake news et d’IA.

Il faut s’en inquiéter. Mais ce n’est pas une fatalité. Il est encore temps d’inverser la vapeur en vous engageant à nos côtés.

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