Des scientifiques suggèrent d’abattre les hippopotames laissés par Pablo Escobar en Colombie avant que ceux-ci ne causent des dégâts irréversibles sur la biodiversité locale.
Dans les années 1980, le baron de la drogue Pablo Escobar avait fait venir des hippopotames africains dans sa hacienda de Medellin. Après sa mort, en 1993, les imposants mammifères se sont retrouvés dans la nature. Bénéficiant des ressources abondantes des rives du fleuve Magdalena et de l’absence de prédateurs, ils se sont multipliés. En huit ans, ils seraient passés de 35 individus à un nombre compris entre 65 et 80.
Dans une nouvelle étude, des scientifiques sonnent l’alarme au sujet de la menace que constitue le foisonnement de ces « mégavertébrés » pour les écosystèmes locaux. Ce phénomène pourrait, par exemple, entraîner le déplacement d’autres animaux, comme le lamantin des caraïbes, indique au Guardian Castelblanco-Martinez, qui a conduit l’étude.
Selon les scientifiques, si les hippopotames ne sont pas abattus, leur population pourrait atteindre les 1 500 individus d’ici 2035 et mettre à sac le vivant. Leur stérilisation constituerait un processus trop coûteux et compliqué à mettre en œuvre.
Les auteur•rice•s de l’étude sont conscient•e•s que cette idée sera difficile à faire accepter à la population, alors que les hippopotames de la cocaïne sont désormais une attraction locale qui attire de nombreux touristes. De manière générale, plus une espèce invasive est considérée comme « charismatique », plus les humains la laisseront se développer, comme l’expliquait une étude parue en avril 2020.
Plus optimiste, une autre étude de 2020 estimait que ces hippopotames pourraient remplacer la mégafaune du pléistocène supérieur (-120 000 à -11 700 avant notre ère), peuplée de mammifères géants avant que ceux-ci ne soient décimés par les humains (Vert).